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Les Livres

La disparition des lucioles (réflexions sur l’acte photographique), Denis Roche

Ecrit par Arnaud Genon , le Mercredi, 31 Août 2016. , dans Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Arts, Seuil

La disparition des lucioles (réflexions sur l’acte photographique), mai 2016, 204 pages, 25 € . Ecrivain(s): Denis Roche Edition: Seuil

 

La photographie comme vertige.

C’est en 1974 que Denis Roche – écrivain, photographe et éditeur – fonda au Seuil la collection Fiction & Cie, qui réédite, moins d’un an après la disparition de celui qui fut aussi poète, La disparition des lucioles (réflexions sur l’acte photographique), initialement paru en 1982 aux Editions de l’Etoile. Il s’agit d’un livre hybride, entre l’essai théorique et l’autobiographie, d’un livre-patchwork où se côtoient textes, entretiens et préfaces déjà parus, textes inédits et photographies qui interrogent les rapports entre la littérature et la photographie.

Denis Roche est un de ceux – avec Roland Barthes (La Chambre claire, 1980), Gilles Mora, Claude Nori et Bernard Plossu (fondateurs des Cahiers de la photographie) – qui a donné à la photographie ses lettres de noblesse en la considérant non pas à l’ombre de la peinture, comme elle l’a souvent été, mais comme un art à part entière : « Il faudrait d’abord accepter que la photographie ne soit le décalque ou le substitut de rien, qu’elle soit son propre sujet et que ce sujet seul soit son étude, sa définition, sa visée ».

Lady first, Sedef Ecer

Ecrit par Marie du Crest , le Mercredi, 31 Août 2016. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Théâtre

Lady first, L’Avant-scène Théâtre, juin 2016, n°1405, 128 pages, 15 € . Ecrivain(s): Sedef Ecer

 

« First lady ou lady first »

Sedef Ecer avec Lady First inscrit sa parole dramatique, cette fois-ci au cœur du pouvoir, elle qui jusqu’ici s’attacha dans ses pièces à dire les frontières, les périphéries et les seuils et à parler des humbles. L’action se déroule en effet dans un palais (d’été), lieu de villégiature d’un président sans nom et absent du texte. Unité de lieu, prison dorée dont il faudra tenter de s’évader pour sauver sa peau. Repaire de l’épouse de ce dictateur mésopotamien qui ressemble à bien des autocrates, tyrans de l’Histoire ancienne ou contemporaine. D’une certaine manière, comme chez Jarry, la farce politique s’installe « dans un pays de nulle part », « une république bananière » dit le texte p.10, entre deux fleuves, dans une époque indéterminée. Quelques éléments nous transportent dans un orient musulman indéfini, hétérogène. Les quatre personnages portent des noms (Ishtar, Yasmine, Gazal et Elish) qui renvoient soit à la mythologie orientale antique, soit à des noms arabisants.

The Blue Road, Juan Garcia-Herreros, The Snow Owl

Ecrit par Ana Isabel Ordonez , le Mercredi, 31 Août 2016. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres

 

Le folklore Colombien aura traversé l’Atlantique et d’autres océans pour une nouvelle création absolument contemporaine et marquante dans l’univers des musiques nouvelles. Un album comme celui-ci met en lumière un retour aux sources dans la façon dont les morceaux sont exécutés.

L’urgence des rapports familiaux est présente dans She Became A Thousand Birds, une composition dont la musique lancinante est plaintive parfois. Cette pièce témoigne d’une fidélité sans faillite à la tradition du Blues.

La symbiose est toujours parfaite entre ces musiciens et les arrangements peaufinés par Juan Garcia-Herreros. Il fait désormais partie du club très fermé des musiciens touchés par la grâce, qui fait et fera de sa musique une sophistication conquise qui donne naissance à un désir d’intégration des différents rythmes et cultures. Plus connue comme The Snow Owl, il parvient à s’attacher à tous les publics sans la moindre concession par rapport à ses racines musicales puisées dans son pays natal. Le son de Juan Garcia-Herreros peut être parfois très primitif mais ce n’est que pour mieux prouver qu’il peut rechercher la sonorité la plus pure possible.

Deux remords de Claude Monet, Michel Bernard

Ecrit par Philippe Chauché , le Mardi, 30 Août 2016. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire, La Table Ronde

Deux remords de Claude Monet, août 2016, 224 pages, 20 € . Ecrivain(s): Michel Bernard Edition: La Table Ronde

 

« Les yeux des amateurs s’étaient rafraîchis à ce vert où baignaient les regards. Son flot débordait le cadre et persistait sur la rétine. Les gens en parlaient encore sur le trottoir et jusque chez eux. Ils appelaient l’œuvre non par sa désignation dans le catalogue officiel, mais par ce qui, en elle, les avait émerveillés, l’accessoire et sa couleur, la robe verte ».

Deux remords de Claude Monet est un roman de l’amitié, Frédéric Bazille, Renoir, Clémenceau. Un roman de l’amour, Camille – son intuition du monde, Monet, sur bien des points, la devait à Camille –, un roman des fleurs et des arbres, des saisons et de la couleur, de la forme, du mouvement, de la joie de peintre sur le motif, Camille et les fleurs. Au cœur de ce roman léger et vif, les deux guerres, celle qui verra mourir l’ami, le peintre Bazille sous les feux des Prussiens, et celle qui était revenue battre de son sanglant ressac le sud de la Picardie, lécher les bords de l’Oise à Compiègne et les forêts du Valois au-dessus de la vallée de l’Automne.

Long John Silver, La relation véridique et mouvementée de ma vie et de mes aventures d’homme libre, de gentilhomme de fortune et d’ennemi de l’humanité, Björn Larsson

Ecrit par Marc Ossorguine , le Mardi, 30 Août 2016. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Pays nordiques, Roman, Le Livre de Poche, Aventures

Long John Silver, trad. suédois Philippe Bouquet . Ecrivain(s): Björn Larsson Edition: Le Livre de Poche

Si l’auteur de ce roman épique et aventureux ne vous est pas connu, il y a de fortes chances pour que son personnage principal, lui, réveille quelques souvenirs… Le personnage emblématique de l’Ile au trésor a en effet connu bien des visages au cinéma, depuis Wallace Berry (dirigé par Victor Flemming en 1934) jusqu’à Jack Palance en passant par Robert Newton et Orson Welles (respectivement en 1999, 1950 et 1972). Des figures qui ont hélas bien souvent joué le pittoresque jusqu’à la charge et au grotesque. C’est à une autre lecture que nous invite Björn Larsson en se saisissant du célèbre pirate à la jambe de bois qui navigue au cœur de nos imaginaires depuis plus de 130 années.

Tout d’abord, il se défie de son créateur, Robert Louis Stevenson, qui devient ici un supposé créateur, aux abonnés absents. C’est en effet surtout à un autre écrivain, un certain Daniel Defoe que préfère s’adresser le « vrai » John Silver. Un Daniel Defoe très curieux du monde des pirates, et lui-même un peu pirate en littérature, pamphlétaire et espion qui a même connu l’exposition au pilori et que John Silver va rencontrer à proximité des gibets londoniens où achèvent de pourrir quelques dépouilles de marins trop épris de liberté, de survie et de profit.