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Les Chroniques

Carnets d'un fou - XVI, Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Mercredi, 18 Avril 2012. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

 

Le 10 avril 2012

 

Rétrospectivité / Prospectivité / Objectivité / Subjectivité / Invectivité / Perspectivité / Salubrité

 

Nous autres pauvres sommes comme le zéro qui de soi ne vaut rien, mais donne valeur au chiffre qui s’y appose, et d’autant plus de valeur que plus de zéros le suivent. Si tu veux valoir dix, mets un pauvre auprès de toi…

Mateo Alemán

Guzmán de Alfarache

 

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Souffles. Les enfants ont grandi !

Ecrit par Amin Zaoui , le Lundi, 09 Avril 2012. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

Les enfants ont grandi ! Ceux qui sont nés au premier lever du soleil, du premier jour de l'indépendance, ont aujourd'hui cinquante ans ! Depuis que le coq du village a chanté l'heure de l'aube de l'indépendance, quelques rêves ont vieilli ! D'autres se sont rouillés ! D'autres encore ont fleuri ! Nos grands-pères, nos pères, littéraires ou génitaux, tous, un jour ont pris le chemin vers le levant pour récolter les étoiles ! La liberté ! Ils avaient une autre image de l'Algérie. Leur Algérie. Ils l'avaient imaginée libre, plurielle et moderne. Un demi-siècle après, et depuis le lancement du premier youyou d'une femme aux pieds nus noyés dans la boue, la tête et le cœur dans la liesse, je me demande : vivons-nous dans le rêve qui hantait cette femme, vivons-nous le symbolique de ce youyou d'indépendance ? Certes, cette femme campagnarde analphabète vénérait, comme toutes nos grands-mères et nos mères, la lumière de la lettre “el harf”.

Aujourd'hui nous avons huit millions d'écoliers, peut-être un peu plus, mais la quantité ne fait pas le rêve de cette femme-là. L'école est sinistrée et la femme au youyou est abattue. Certes, parce qu'elle apprenait des centaines de contes et des histoires fabuleuses, cette femme au youyou aimait le voyage, imaginait ses enfants et ses petits-enfants partir un jour visiter le monde, celui installé sur l'autre rive. Mais cette femme au youyou n'a jamais imaginé qu'un jour d'indépendance, ses enfants seront offerts aux requins et au sel de la mer. Et la femme au youyou est triste.

Joyce, le début de la fin ?

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 05 Avril 2012. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED


James Joyce constitue un cas à part dans la littérature mondiale. (A peu près) tout le monde le connaît, au moins de nom. (A peu près) tout le monde dit que c'est un immense écrivain. Si vous grattez un peu, vous vous apercevez très vite que très peu l'ont vraiment lu. Ou, s'ils l'ont fait, c'est un livre voire un bout de livre. Et il est rare qu'ils y aient pris vraiment du plaisir ! Voilà qui pose question. Comment peut-on à la fois considérer Joyce comme un écrivain majeur du XXème siècle et sentir, confusément, que sa lecture n'est pas toujours un moment de bonheur pour ceux qui s'y consacrent ?


Nous sortons souvent de Joyce un peu... lessivés ! La traversée d'« Ulysses » est une expédition hasardeuse (osons la métaphore homérique). J'ose à peine parler de « lecture ». Joyce nous emmène avec lui dans un furieux combat avec la langue. Ou « contre » la langue. Et c'est pire encore avec ses œuvres tardives, « Finnegans Wake » en particulier. Une question surgit jusqu'à l'obsession quand, au gré des lectures de Joyce, on revient, comme je viens de le faire, à son « Dubliners » (« Gens de Dublin »). Je pense en particulier à la nouvelle intitulée « The Dead » (« Les morts »).

La mère Michel a lu (9). Moments de philosophie antique

Ecrit par Michel Host , le Mardi, 27 Mars 2012. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED


PLATON. EUTHYPHRON. L’invention de l’éthique personnelle. Traduction du grec ancien de Victor Cousin. Révision, notes et postface par Yannis Constantinidès. Éd. Mille et Une Nuits. 72 pp. 3,50 €


ÉPICTÈTE. De l’attitude à prendre envers les tyrans et autres textes. Texte traduit du grec ancien et établi par Joseph Souilhé, avec la collaboration d’Armand Jagu. Folio Gallimard, n°5350, 130 pp., 2 €.


SOCRATE L’ICONOCLASTE


La Mère Michel eût-elle aimé être des disciples de Socrate, elle qui a la tête si peu philosophique ? Sans doute ne l’eût-elle jamais rencontré dans quelque banquet ou réunion de beaux esprits, ni même suivi au Lycée, d’ailleurs non encore construit à l’époque, ou dans les rues d’Athènes…

Editorial : Un an déjà ! (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 08 Mars 2012. , dans Les Chroniques, Editoriaux, La Une CED


Un an. Aujourd’hui.

Un an que La Cause Littéraire a vu le jour et s’est installée sur le Net. C’est peu. C’est beaucoup : pendant ces quelques mois notre Cause s’est imposée tranquillement, et avec un dynamisme qui étonne tous nos observateurs – en vérité qui nous étonne un peu nous-mêmes ! -  dans le paysage de la critique littéraire. Par sa densité (près de 2000 articles déjà !), la qualité constante de sa production, la richesse et la diversité croissante de son équipe rédactionnelle, la Cause s’est fait une place, naturellement. 80 rédactrices et rédacteurs, dans la plus grande dispersion géographique, dans la plus grande variété de sensibilités, de goûts, de passions, de méthodes d’analyse. Le pari relève de l’acrobatie mais il est gagné, ou en train de l’être. Nous avons tenu promesse : La littérature, les littératures, sans chapelle, sans sectarisme, avec comme seules exigences la liberté des regards, la rigueur des approches, le refus des dogmes, et l’absence de complaisance envers les logorrhées écrites qui nous envahissent – sous le nom de littérature. La littérature n’est pas mondanité même si les mondanités l’ont souvent, plus ou moins, accompagnée !