Il existe bel et bien une poignée d’acteurs culturels qui, de temps en temps, jettent le pont entre les deux rives de la production littéraire, arabophone et francophone. Les passeurs ! Et tant mieux. Tentant, avec un esprit ouvert, d’introduire des fiches de lecture autour du roman algérien de langue arabe dans les espaces médiatiques francophones. Et tant mieux. Il faut rendre hommage à ces quelques plumes bilingues, ces lecteurs bilingues, entre autres Sara Kharfi, Fayçal Métaoui, Amine Idjer, Hacen Ouali, Merzak Bagtache, Djilali Khallas…
À travers l’espace qui leur est réservé, continuent à fournir un noble effort pour une meilleure connexion entre les deux champs littéraires algériens. Mais malgré cet effort fourni, les écrivains arabophones non traduits en français ne jouissent pas de visibilité médiatique dans les titres francophones. Il faut le signaler. Pour illustrer cette non-visibilité médiatique, je rapporte, ici, une histoire qui m’a été racontée par le défunt romancier Tahar Ouettar. Juste, après la traduction de quelques-uns de ses romans, sur un ton étrange, interrogateur et amer, Tahar Ouettar m’a fait cette confidence : “Je me suis senti, pour la première fois, dans la peau d’un écrivain algérien lorsque j’ai été traduit par Marcel Bois.