La puissance impressive d’un texte ne se mesurant pas au nombre de pages qu’il occupe, voici un petit roman qui fait forte impression.
L’auteure, la narratrice et le personnage principal se confondent, le caractère autobiographique du récit, bien que non-dit dans le texte, étant perceptible.
L’histoire commence dans l’euphorie de l’enfance heureuse pour la narratrice née juste après la seconde guerre mondiale dans une Algérie dont elle ne peut percevoir tout d’abord, dans le cocon familial qui l’entoure et l’isole de la réalité historique, les tensions croissantes.
Le héros qui domine tout le cours de la narration, toutefois, tantôt explicitement, tantôt en filigrane, c’est le père, pharmacien français installé en Algérie, respecté, parti de rien, qui a créé et qui fait marcher son officine sans mesurer sa peine, pater familias exemplaire, référence exclusive, père modèle pour sa fille, qui l’adore et l’adule.