Fiona Melrose signe ici un roman qui n’est pas, contrairement à d’autres auteurs sud-africains, un regard sur l’histoire de leur pays, mais bien plutôt une chronique sur sa ville natale : Johannesburg. Pourtant, cette évocation de la cité du travail du diamant, de l’or, traverse le temps, avec des retours en arrière. Le plan du roman suit les étapes d’une journée : le matin, l’après-midi, le soir, clin d’œil assumé de l’auteure à Virginia Woolf et à son roman : Mrs Dalloway, construit de la même façon.
Gin, l’héroïne principale, a prévu de visiter sa mère à Johannesburg le 6 décembre 2013, pour fêter ses quatre-vingts ans. Elle sera aidée de Mercy, employée de maison au domicile de sa maman. La cité de l’or s’éveille en apprenant le décès de Nelson Mandela, Madiba, le père de la nation arc-en-ciel. Ce n’est donc pas un simple retour que Gin va vivre, mais un passage en revue de ses souvenirs, impressions d’enfance, une élaboration d’un bilan provisoire de sa vie à ciel ouvert. Mais qu’était Johannesburg ? A l’époque où elle y vivait encore, avant de s’expatrier à New-York, elle la ressentait comme une source d’agression :