les ciels
la lumière du matin est encore claire, et les ciels qui font l’horizon de la rue, se superposent dans un camaïeu de gris et de blanc
je dis cela à dessein, car cette lumière matutinale est en quelque sorte la stricte expression de l’activité de l’écrivain, dans son travail de coupe et de retrait
je m’explique
ce ciel est un instant de grâce qu’il me faut différer, et qui ne prendra sa forme qu’avec la mise au net que j’opère à l’instant
nonobstant, il est possible de chercher l’épure, tout autant que la métaphysique, des ciels de John Ford par exemple, ou d’Anthony Mann, et cela dans le peu, dans le petit, dans le détail modeste, sans cependant pouvoir se défaire de l’écrasante expression de la figure du ciel et de ses phases