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La Une CED

Expo "le Maître Fou" : Une peinture d’amour et de mort, Andrew Gilbert

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Mercredi, 21 Août 2013. , dans La Une CED, Les Dossiers, Documents

 

Une peinture d’amour et de mort, Andrew Gilbert, le Blanc et le Noir, Galerie Polad-Hardouin, 86 rue Quimcampoix 75003 Paris

 

« Et quand il se réveillait, tout était à recommencer. Cela n’aurait jamais de fin. Cela ne finirait jamais. C’était peut-être cela que ces chants avaient toujours voulu signifier ; peut-être ces chants ne menaient-ils pas les Noirs au ciel, mais poussaient plutôt les Blancs en enfer » (James Baldwin, Face à l’homme blanc)

Il y a presque une tendresse de la part d’Andrew Gilbert à évoquer, à travers le médium des arts plastiques, un pan de l’histoire coloniale la plus honteuse ; celle d’avoir pensé une hégémonie occidentale au nom d’une civilisation unique, réduisant l’Afrique, entre autre, en l’infériorisant, à sa part la plus petite, celle de femmes et d’hommes sous le joug, reniés, opprimés, massacrés. J’ai eu un choc en découvrant chez Polad-Hardouin, grande galerie du 3ème arrondissement de Paris, les peintures colorées, sur papier beige, d’un jeune artiste écossais né en 1980, qui a fréquenté les écoles d’art d’Edimbourg.

Raymond Chandler, Los Angeles

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mardi, 16 Juillet 2013. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques Ecritures Dossiers, Chroniques régulières

Si vous passez un jour par Santa Monica sur le chemin de L.A. International, vous vous retrouverez sûrement à regarder l'endroit en vous demandant pourquoi, alors que vous n'êtes jamais venu là auparavant, il vous semble si familier. Et puis vous comprendrez : c'est là que Philip Marlowe prend son bateau-taxi dans "Farewell, My Lovely" (Adieu ma jolie). Votre sensation de « déjà vu » vient du fait que vous avez vraiment déjà vu ce lieu, à travers le regard de Raymond Chandler.

Aucun écrivain n'a évoqué autant la Californie urbaine du Sud que Raymond Chandler. Ce qui est paradoxal, parce que Chandler, en même temps qu'il créait un lieu durable de mythe et de nostalgie, haïssait L.A. On peut légitimement se demander comment un homme qui disait hautement son désamour de cette ville a pu avec génie, s'identifier à elle au point de contribuer largement à sa légende. A leur légende à tous deux, car si L.A. a « fait » Chandler, Chandler a une belle part dans l'image mythique de L.A. Pas seulement par les déambulations désabusées de Philip Marlowe dans ses rues, mais aussi par les myriades d'« héritiers » de Marlowe, plus ou moins déguisés mais toujours reconnaissables. Dans cette ville qui se renouvelle constamment, sans jamais changer vraiment, Chandler a créé un genre étonnamment adaptable qui continue d'évoluer.

Le Groupe des Huit, Judith Louise Thibault

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mardi, 16 Juillet 2013. , dans La Une CED, Les Dossiers, Documents

Le groupe des huit, Judith Louise Thibault, anthologie poésie, éditions du Noroît Le Taillis Pré

L’entreprise éditoriale de Judith Louise Thibault constitue un défi d’écriture des plus périlleux. Plus précisément un double défi, donc un double péril.

D’abord l’aventure de l’anthologie, avec ce qu’elle suppose de recherches minutieuses et surtout de choix, éminemment subjectifs, par définition contestables. Les choix de Judith sont ici constitués de 8 rencontres que la vie lui a offertes, à travers sa pratique de professeur de français au collège John-Abbott, où elle a rencontré en particulier deux des « 8 » : David Solway et Peter Van Toorn, qui lui ont servi » de « guides » vers les autres. Ainsi est né un « groupe », une « famille » de 8 poètes, dont le seul lien réel est…Judith Louise Thibault ! Plus exactement la passion de Judith pour ces ciseleurs de la langue anglaise, tous étincelants, tous différents.


Stéphanie BOLSTER, profondément inscrite dans la modernité, sans cesse capable de jongler avec les registres de langue, du lyrisme au parler des rues. Femme jusqu’au bout des doigts, jusqu’au bout des mots, jusqu’à l’extrémité du sens (The Alice poems)

52.dimanche (XXV)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 13 Juillet 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

l’absence

c’est parmi mes lectures de cette semaine que j’ai trouvé le thème de la lettre d’aujourd’hui

d’ailleurs, il y a longtemps que je suis intéressé par la théologie négative, c’est-à-dire, par la complexité aristotélicienne de la chose créée, comme cette fameuse statue sortie du bloc de marbre qui doit sa forme à ce qu’il lui a été retiré

donc, l’absence

dans un sens large, ce qui manque, ce qui manque par exemple dans la crise d’angoisse ou dans le surcroît émotif de l’alacrité

dans un sens strict, la chose qui est négative, l’énigme de vivre, la mort

Entretien avec Bénédicte Heim

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Mercredi, 10 Juillet 2013. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

 

« Vivre, aimer, créer sont au présent. Et il n’y a rien d’autre ».

 

Matthieu Gosztola : Une voix, des voix. Une polyphonie. La maison du livre : maison de personnes tenues ensemble ?

 

Bénédicte Heim : Il n’y a pas de maison, ni du livre ni autrement. La maison, c’est la clôture, l’enfermement sans horizon, l’asphyxie. Donc pas de maison mais un foyer, ouvert, et des voix, oui, qui, depuis ce centre-là, fusent, se croisent, se percutent, s’éprouvent, se répondent, se façonnent mutuellement. Ce sont des personnes, en effet, ou plutôt des personnes en devenir, des voix qui s’essayent, se cognent les unes aux autres et tentent, au travers de la confrontation, du heurt à l’altérité, de se dégager, de se distinguer, d’accéder à l’état de personne entière, inaliénable.