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La Une CED

Carnets d'un fou - XXII

Ecrit par Michel Host , le Samedi, 31 Août 2013. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

Le 28 juillet 2013

Rétrospectivité / Prospectivité / Objectivité / Subjectivité / Invectivité / Perspectivité / Salubrité

« Je me sens très optimiste quant à l’avenir du pessimisme » : Jean Rostand (Cité par Michel Host, dans son Petit vocabulaire de survie aux Éd. Hermann, 2012)

 

Ces Carnets d’un fou sont un tissu d’observations et de réflexions. Tissu déchiré parfois, car enfoui dans le sépulcre de l’impubliable : deux éditeurs, craintifs, ont fait marche arrière tant les timides et rares audaces qu’il enveloppe leur ont paru devoir contrarier leur bonne réputation, leur chiffre de vente et leur belle complicité avec la chronique littéraire parisienne. Seule une publication en revue est donc accessible à ces notations. La Cause littéraire, après La Vie littéraire, les accueille à son tour : qu’elles en soient remerciées. Ravaudages et reprises, donc ! Mis sur le métier en 1999, on y verra défiler des « vues » d’un passé de quelques années auxquelles, ici ou là, des commentaires touchant à notre proche actualité fourniront d’autres perspectives. Nous attendons monts et merveilles de ces travaux d’aiguille.

52.dimanche (XXVII)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 31 Août 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

le bois ouvré

c’est avec difficulté que je fais cette lettre à cause d’une grande veille dont j’ai parfois l’habitude, mais qui, là, a désorganisé le plan de cette lettre que j’élabore souvent dans la nuit qui précède

une nuit non dormie, disons

de fait, je voulais évoquer le labeur de toute personne qui doit avancer dans le monde du langage pour y trouver des formes non encore écrites

le chantier, plein d’échafaudages, de mises en ordre préalables, de vues de l’esprit, de diverses répétitions et ritournelles – deleuziennes – pour faire apparaître une page sans défaire la profondeur du bois ouvré qu’il faut toujours pour la chose écrite – ici, le petit brouillon depuis lequel je mets au propre cette note

dans cette veillée d’hier, je préparais, si je puis dire, les grandes étapes des travaux universitaires auxquels il est possible que je sois confronté, et là, en propre, il s’agit de bois ouvré

Entretien avec Frédéric Andrau à propos de Monsieur Albert

Ecrit par Nadia Agsous , le Vendredi, 30 Août 2013. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

Entretien avec Frédéric Andrau, par Nadia Agsous

 

Après avoir publié A fleur de peau et Quelques jours avec Christine A, Frédéric Andrau, journaliste équestre et romancier, consacre un récit biographique à l’écrivain d’origine égyptienne, Albert Cossery, décédé en 2008. En novembre 2013, il aurait eu cent ans.

 

Quelle idée a inspiré ce récit biographique sur Albert Cossery ?

 

Lorsque j’étais jeune, j’avais lu Mendiants et Orgueilleux sans vraiment savoir qui était l’auteur, que je croisais d’ailleurs très souvent dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés où vivait ce dernier, sans le connaître. A. Cossery ne passait pas inaperçu. Il était élégant et avait constamment le regard à l’affût. Le fait de savoir, plus tard, qu’il était l’auteur de Mendiants et orgueilleux a motivé mon envie de lire ses autres romans.

Hervé Bougel : Portrait of the poet as a young man

Ecrit par Marie du Crest , le Jeudi, 29 Août 2013. , dans La Une CED, Les Dossiers, Etudes

 

Hervé Bougel : Les Pommarins, Editions Les carnets du Dessert de Lune, Bruxelles, 2008, 60 pages, 10 € ; Travails suivi de Arrache-les-Carreaux, chez le même éditeur, 2013, 73 pages, 11 €

 

Portrait of the poet as a young man


Un diptyque poétique : Les Pommarins et Travails d’Hervé Bougel

En 2002, en moins d’un mois, Hervé Bougel écrit Les Pommarins ; en 2013, est publié le recueil Travails. Ce qui relie ces deux textes, ce n’est pas le simple et évident propos autobiographique, et sans doute par là-même trompeur, mais la poursuite, la recherche, la maturation d’une écriture personnelle, allant de la prose à une « prose en vers », largement fondée sur l’enjambement de rupture.

A propos de Regain, Rachel

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 27 Août 2013. , dans La Une CED, Les Dossiers, Etudes

Les amours spirituelles

 

Il n’est pas aisé de faire état de ce livre de la collection Neige, des éditions Arfuyen, à plusieurs titres. D’abord, par ce qu’il faudrait citer in extenso l’ouvrage pour en rendre la musique et la signification. Pour aussi rendre palpable ce qu’a été la vie de la poétesse, son activité, ses goûts, sa nature. Or, si l’on veut construire un éclairage sur l’ouvrage, il faut choisir un angle, tout relatif qu’il soit. Donc, essayer, malgré tout, de donner à entendre la voix particulière de l’auteur.

Cela dit, on peut aussi se porter ardemment vers l’appareil critique, et aux appels de note très instructifs, ce que, comme lecteur, je me suis autorisé parfois. Si je m’en suis privé jusqu’à un certain point, c’est afin de laisser aux poèmes leur intégrité et leur mystère, leur mouvement personnel. Car cette édition bilingue, faite à partir de l’hébreu moderne, laisse un goût impénétrable et fort, non seulement à cause de la présence de cet alphabet hébraïque en regard de la traduction française, mais aussi par la complexité grammaticale de certaines formules, qui ne rendent pas le sujet du poème abstrus, mais lui procurent, au contraire, une épaisseur et une présence, un feuilletage et une puissance.