Identification

La Une CED

52.dimanche (XXXIII)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 12 Octobre 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

le différé

cette chaude journée d’été me trouve peu à l’écoute, distrait, ensommeillé comme on l’est parfois par les jours d’orage

ce qui me peine d’ailleurs, ce n’est non pas le fil de la plume mais la difficulté architecturale d’imaginer la lettre dans son ensemble

si la question se pose à moi depuis longtemps (et se pose pour beaucoup), à savoir si le texte n’est pas construit par avance – sur le mode occidental – ou déjà imaginé et donc simplement à restituer – sur le mode oriental –, il reste la nécessité de différer, de gérer le moment de l’écart, de disposer de l’intervalle

en un sens c’est une espèce de procrastination, donc une conduite à deux attitudes opposées

tout d’abord, la confiance en soi, car l’on sait que l’on ne gardera pas tout et que ce qui est mal fait disparaîtra dans la version définitive

Je t’aime, je t’aime, Alain Resnais

Ecrit par Sophie Galabru , le Jeudi, 10 Octobre 2013. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières, Côté écrans

 

Inspiré du livre de J. Sternberg, Un jour ouvrable, ce film de Resnais est comme une recherche du temps perdu médicalement assistée. Un groupe de chercheurs proposent à Claude Ridder, après son suicide manqué, l’étrange expérience de remonter le temps, plus précisément un an en arrière, pour une minute. S’ils sélectionnent C. Ridder, ce n’est pas au hasard, il est lui-même un homme que le temps questionne. Le temps est pour Claude une étrangeté de l’existence : tandis que la pendule marque l’heure, le temps ne veut rien dire pour un monde qui ne cessera pas de tourner. Il est trois heures pour un homme, qui sera un jour ou l’autre soustrait de ce monde. Compter les heures est une opération dérisoire pour la grande âme du monde qui pour toujours sera. Et Claude qui prend conscience que le temps ne passe pas pour celui qui l’observe peut dire : « le temps passe pour les autres mais pour moi seul dans cette pièce il ne passe pas. Il était trois heures il y a trois minutes, il sera trois heures dans quinze jours, dans trois siècles ».

Entretien avec Eric Dicharry - Le rire des Basques

Ecrit par Frédéric Aribit , le Jeudi, 10 Octobre 2013. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

Le rire des Basques, Eric Dicharry, L’Harmattan, 2013, 587 pages, 42 €

 

Le rire est-il le propre du Basque ?… Anthropologue spécialisé en ethnolinguistique, Éric Dicharry a consacré une volumineuse étude au « rire des basques ». Il s’agit d’une sorte de radiographie originale de la société basque à travers une pratique poétique rare et extrêmement populaire de Bayonne à Bilbao, le « bertsularisme ».

 

Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste exactement le phénomène poétique du « bertsularisme » au Pays basque, sur lequel se penche votre essai ? Qu’est-ce qui vous a poussé à vous y intéresser ?

 

Le bertsularisme signifie littéralement l’art de faire des vers. Dans l’essai il est question de l’art de l’improvisation versifiée dans l’instant. Cet art consiste à créer des bertsus, c’est-à-dire des vers sur des airs préexistants. Il s’agit de joutes poétiques entre faiseurs de vers. Des sortes de battle à la mode basque si vous préférez.

Editions Louise Bottu - un entretien

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 09 Octobre 2013. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

entretien avec Jean-Michel Martinez, gérant des éditions Louise Bottu

 

« La plupart de nos occupations sont comiques. Il faut jouer notre rôle comme il faut, mais comme le rôle d’un personnage emprunté ». Michel de Montaigne

 

Les quatre petits livres sont sur la table accompagnés de deux verres de Tariquet, on peut commencer, commencer à parler de Louise Bottu, nouvelle maison d’édition qui vient de naître. Douceur des Landes, entre Dax et Orthez, à deux pas de Préchacq où Montaigne de fort mauvaise humeur prit ses bains, plumes de canards gras et livres de Clément Rosset et Samuel Beckett, soleil couchant pour se lancer dans l’échange littéraire.

D’un divertissement l’autre, accompagné par les phrases de Jean-Louis Bailly, Lucien Suel, Antoine Brea et Albin, petits livres tout aussi légers, vifs et piquants que le sont les yeux de Jean-Michel Martinez le gérant amusé de Louise Bottu.

Souffles - Arche de livres et le Déluge !

Ecrit par Amin Zaoui , le Samedi, 05 Octobre 2013. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Le déluge ! Chaque temps a son déluge ! Chaque pays aussi. Les Livres sacrés ont tous conté la même histoire du déluge, celui de Noé, à chacun son édition rajoutée.

Je ne vous parle pas de ce déluge rapporté par Moïse, par Jésus ou par Mohamed (que le salut soit sur les trois frères ennemis !). Je vous parle du déluge algérien. Et parce que l’heure de chaque déluge est prescrite par le Ciel. Annoncée à travers des signaux célestes. En Algérie l’heure de déluge s’approche.

En signe de cette Heure, les algériens, tous les algériens, regardent leurs montres et hâtent le pas vers nulle part. En bon citoyen, qui aime son pays et apprend par cœur Kassamane, moi aussi j’ai regardé ma montre. Et j’ai remarqué que ses aiguilles avancent dans le sens inverse. Marchent de droite à gauche. Comme dans le sens de l’écriture arabe ! (Juste rappeler aux roumis que l’arabe s’écrit de droite à gauche). Et leur rappeler aussi que  la langue arabe est la langue de l’au-delà. Même Barack Obama, Moshe Dayan, Mao Tsé-toung, Hemingway, Bokassa, De Gaulle et même Abdelmalek Sellal… parleront un jour, le jour dernier, l’arabe. Langue d’Allah.