Après la lecture du livre À Contre-voie, Mémoires d’Edouard Saïd, le philosophe et penseur palestinien, je me suis dit : l’histoire des nations, avec sa complexité et sa luminosité, réside dans les historiettes et les détails relatés dans les écrits qui ont trait au « je », au « moi ». Certes, écrire sur le « je », le « moi », est un énorme risque. Ecrire « le moi » c’est comme marcher pieds nus sur une lame de rasoir. L’écriture du « moi » est souvent accusée d’égoïsme. Egocentrisme. Ou de falsification préméditée.
La lecture du livre À Contre-voie, Mémoires d’Edouard Saïd m’a fait penser aux quelques écrits biographiques, autobiographiques ou mémoires, publiés ces dernières années en Algérie. Je ne parle pas, ici, des écrits des hommes du premier rang du pouvoir. Ceux qui font appel aux nègres pour l’écriture. Ceux qui ont, aussi, de bons nettoyeurs de la mémoire ! Je ne parle pas de ceux qui élèvent des chiens renifleurs. Des chiens qui détectent les mots explosifs et désamorcent les événements dérangeurs ! Ici, je fais allusion à ceux qui, d’abord, savent comment écrire. Ceux qui sont capables de penser à travers l’écrit. Ceux qui n’ont pas peur de la magie ni de l’effet « Trace ». Ceux qui savent comment se libérer de l’oralité et de la rhétorique.