Toucher au génie c’est toucher au mystère et c’est bien ce que révèle le livre de Marie-Victoire Nantet qui, d’emblée, unifie la sœur et le frère Claudel à travers le portrait de Paul sculpté par Camille, alors la toute jeune sculptrice de 16 ans.
Les interrogations a posteriori d’un art construit à un moment précis semblent en jeu à vouloir cerner au mieux la relation sœur-frère : « Aussi s’est-on demandé lequel des visages s’offre au regard, celui d’un enfant encore, ou celui d’un adulte déjà ? / …/ Le Jeune Romain transcende toutes les réponses, sa jeunesse est sans âge et sans défaut ».
L’approche est fouillée et on apprend ainsi beaucoup de l’évolution de Paul Claudel et de ses premiers contacts avec la littérature, les Belges Maurice Maeterlinck et Albert Mockel enthousiasmant son génie symboliste par leurs paroles. Le frère et la sœur fréquentent alors les mêmes milieux, le rôle des critiques, tel à l’époque Mirbeau, se faisant essentiel pour révéler les deux génies de concert, mais avec les a priori de l’époque :