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Critiques

Vivre sans amis, Ou comment j’ai (temporairement) quitté Facebook, Arnaud Genon (par François Baillon)

Ecrit par François Baillon , le Mardi, 17 Novembre 2020. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Récits

Vivre sans amis, Ou comment j’ai (temporairement) quitté Facebook, Editions de la Rémanence, octobre 2020, 126 pages, 12 € . Ecrivain(s): Arnaud Genon

 

Le titre du livre semble nous parler de la radicalité d’un ermite, d’un isolé profond, disposé à une quête spirituelle hors des siens. Mais le sous-titre fait aussitôt sourire : il ne s’agira que d’une déconnexion temporaire de Facebook.

Cette opposition immédiatement exprimée entre une apparente conviction d’ermite et une disparition éphémère sur un réseau social (on ne disparaît pas vraiment quand on disparaît de Facebook, et même, on ne disparaît pas du tout) semble être le fil conducteur de cette suite de réflexions, rédigées au cours d’un mois de sevrage de réseaux sociaux. Et ce qui apparaît inévitable avec une telle décision, c’est la reconnexion qui s’opère avec la vie réelle : le narrateur le sait et l’a toujours su, puisque le livre s’ouvre quasiment avec L’Allégorie de la caverne, de Platon, soulignant que les anciens prisonniers retrouvent ou découvrent une forme de vérité une fois qu’ils sont libérés de leur mur (Facebook).

La Mort et le Météore, Joca Reiners Terron (par Cathy Garcia Canalès)

Ecrit par Cathy Garcia , le Lundi, 16 Novembre 2020. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Roman, Zulma

La Mort et le Météore, Joca Reiners Terron, octobre 2020, trad. portugais (Brésil) Dominique Nédellec, 190 pages, 17,50 € Edition: Zulma

 

Nul homme n’est le roi de quoi que ce soit.

Les Indiens Métropolitains

 

Un roman bien singulier que La Mort et le Météore, une dystopie amazonienne qui dresse un portrait acerbe d’une sinistre réalité brésilienne, d’ailleurs exacerbée encore depuis les dernières élections présidentielles, envers l’environnement et les derniers peuples autochtones, notamment les plus isolés, dits non contactés. C’est de ceux-là qu’il est question dans ce roman, qui se déroule dans un futur de plus en plus proche où il ne reste rien de la forêt amazonienne sinon quelques derniers hectares brûlant comme l’enfer et où le Chili a disparu sous le Pacifique.

Eparpillements, Natalie Clifford Barney (par Luc-André Sagne)

Ecrit par Luc-André Sagne , le Lundi, 16 Novembre 2020. , dans Critiques, Les Livres, Essais, La Une Livres

Eparpillements, Natalie Clifford Barney, éditions de La Coopérative, mars 2020, 80 pages, 12 €

 

Rien n’est plus indispensable aujourd’hui que de pouvoir s’immerger dans un bain d’intelligence, d’humour et de liberté. Et c’est encore possible en lisant un petit livre d’une belle densité que rééditent avec bonheur les éditions de La Coopérative, au catalogue aussi original que varié. Je veux parler d’Eparpillements de Natalie Clifford Barney, avec une préface et de rares photographies de Jean Chalon, l’un des intimes de l’auteur.

Eparpillements se présente comme un ensemble de pensées, d’aphorismes ou de maximes répartis en cinq chapitres, que publie en 1910 une Américaine parfaitement francophone installée à Paris, Natalie Clifford Barney. Connue pour ses nombreuses liaisons féminines, muse de célébrités comme Liane de Pougy ou de la poète Renée Vivien, ou encore de la peintre Romaine Brooks, elle accède, avec cet ouvrage, à la reconnaissance des milieux littéraires grâce à l’adoubement du plus grand critique de l’époque, Remy de Gourmont, qui écrira pour elle ses Lettres à l’Amazone.

L’Invitation à la valse, et Intempéries, Rosamond Lehmann (par Stéphane Bret)

Ecrit par Stéphane Bret , le Vendredi, 13 Novembre 2020. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Iles britanniques, Roman, Belfond

L’Invitation à la valse, et Intempéries, Rosamond Lehmann, Belfond Vintage, octobre 2020 (235 pages, et 511 pages), 14 € Edition: Belfond

 

Rosamond Lehmann, romancière britannique ayant quasiment traversé le XXe siècle, est une importante figure de la littérature de son pays. Proche du groupe de Bloomsbury dont une certaine Virginia Woolf faisait partie, elle étudie la littérature anglaise à Cambridge, possibilité peu offerte aux femmes à cette époque. Deux de ses romans, L’Invitation à la valse, et Intempéries, sont significatifs de son parcours.

Dans L’Invitation à la valse, nous assistons au déroulement de la jeunesse et au sortir de l’adolescence d’Olivia Curtis, une jeune fille de bonne famille. Olivia vit à Little Compton, localité de l’Angleterre où tout le monde se connaît, partage souvent les mêmes fréquentations. Le jour de son dix-septième anniversaire, Olivia reçoit des présents qui la comblent : un billet de dix shillings, un chérubin de porcelaine et un ruban de soie, ce dernier cadeau provoque en elle une grande joie. Olivia Curtis doit bientôt assister au bal organisé chez lord et Lady Spencer, un couple appartenant aux notabilités locales, dont l’appréciation peut être précieuse pour entrer dans le monde et trouver un fiancé.

Le livre des secrets de mon dinosaure préféré, Maxime Derouen (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 13 Novembre 2020. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Grasset, Jeunesse

Le livre des secrets de mon dinosaure préféré, Maxime Derouen, Grasset Jeunesse, octobre 2020, 80 pages, 16,90 € Edition: Grasset

 

Petite paléontologie

Le livre des secrets de mon dinosaure préféré est un album pour la jeunesse entièrement conçu par Maxime Derouen, philosophe de formation, vivant à Bordeaux. Après un long cursus de recherches et d’enseignement universitaires, l’auteur a décidé de se consacrer à l’écriture, en particulier pour la jeunesse – voir parmi ses nombreuses publications : Animaux dangereux (La Martinière, août 2020), C’était pour de faux (Grasset, 2019), etc. Les animaux, le bestiaire, les recueils de fables à partir d’une faune multiple, encore présente ou disparue, semblent faire partie de ses thèmes de prédilection, et ceci dans des styles artistiques multiformes.

Dans ce très récent album, il s’agit d’animaux qui présentent un exposé sur les dinosaures à l’école. C’est le prétexte pour Maxime Derouen de lister joyeusement quelques-unes des espèces compliquées de grands batraciens, de lézards, d’ovipares et d’oiseaux, et ce sont donc les animaux qui vont, à la place des enfants, citer un dinosaure de leur choix.