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Zulma

Zulma est une maison d'édition principalement dédiée à la littérature contemporaine, française et internationale, fondée en 1991 par Laure Leroy et Serge Safran.


C'est un poème de Tristan Corbière qui a donné à Zulma son nom, et a présidé également à la naissance de ses premières collections, dont les noms étaient issus de poèmes des Amours jaunes.

Zulma est diffusé par Le Seuil et distribué par Volumen.

 

( Source Wikipédia)


Amour, Colère et Folie, Marie Vieux-Chauvet

, le Samedi, 25 Avril 2015. , dans Zulma, Les Livres, Critiques, Livres décortiqués, La Une Livres, Roman

Amour, Colère et Folie, avril 2015 (initialement paru en 1968), 492 pages, 11,20 € . Ecrivain(s): Marie Vieux-Chauvet Edition: Zulma

 

Maison assiégée


Les trois récits qui composent le roman de Marie Vieux-Chauvet ont été composés en Haïti et publiés en 1968, valant à son auteur l’exil au cours de la dictature de Duvalier, Papa Doc – qui n’est jamais nommé, et pourtant dont la terreur qui imprègne les récits est omniprésente. Jusque-là, Marie Vieux-Chauvet, auteur secondaire de nouvelles essentiellement, apparaissait comme représentative de la bourgeoisie mulâtresse de l’île, acquérant avec Amour, Colère et Folie, véritable brûlot contre la dictature et son cortège de violences et d’injustices, le statut d’écrivain majeur. Car ces trois récits, apparemment indépendants les uns des autres, révèlent avec une justesse de ton terrible l’horreur qui baigne le pays.

 

La maison, la femme et la famille

De haute lutte, Ambai

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 10 Avril 2015. , dans Zulma, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Asie, Nouvelles

De haute lutte, février 2015, traduit du tamoul par Dominique Vitalyos et Krishna Nagarathinam, 215 pages, 18 € . Ecrivain(s): Ambai Edition: Zulma

 

Ce recueil incisif rassemble quatre nouvelles, qu’on pourrait presque qualifier de romans par leur longueur, par le nombre des fragments constitutifs de leur déroulement narratif, par l’amplitude spatio-temporelle de l’intrigue et par la richesse contextuelle de l’histoire individuelle de leur personnage principal.

Le manuscrit : Chentamarai baigne depuis l’enfance dans un milieu d’artistes où sa mère, Tirumakal, une universitaire férue de littérature, de poésie, de chansons et musiques classiques indiennes qui tient salon tous les vendredis, ayant quitté son mari, fait figure de femme libre au sein d’une société dominée par les hommes. Chentamarai découvre un jour un manuscrit dans lequel sa mère raconte les difficultés et humiliations qu’elle a connues dans sa vie conjugale, dans sa relation avec son époux.

Mais dites-moi, qu’y a-t-il de révolutionnaire à dire qu’une veuve ne peut espérer retrouver l’accès à une vie digne de ce nom qu’en se remariant ? […] Quand vous affirmez qu’il est nécessaire de lui associer un homme pour lui offrir une nouvelle vie, c’est comme si vous disiez qu’elle doit toujours rester sous le contrôle d’un représentant du genre masculin…

Le complexe d’Eden Bellwether, Benjamin Wood (2ème article)

Ecrit par Marc Ossorguine , le Samedi, 17 Janvier 2015. , dans Zulma, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Iles britanniques, Roman

Le complexe d’Eden Bellwether (The Bellwether Revivals, 2012), septembre 2014 traduit de l’anglais par Renaud Morin, 512 pages, 23,50 € . Ecrivain(s): Benjamin Wood Edition: Zulma

 

Music in Cambridge…

Premier roman de Benjamin Wood, The Bellwether Revivals/Le Complexe d’Eden Bellwether nous arrive en France grâce aux éditions Zulma qui nous offrent cette belle découverte. L’auteur, né en 1981 en Angleterre, a mené des études littéraires au Canada où il a aussi été éditeur. Aujourd’hui, enseignant à l’Université de Londres, c’est en 2012 qu’il publie ce premier roman qui nous emmène dans l’univers assez fermé des collèges de Cambridge, un univers élitiste, ou plutôt un univers où les enfants de l’élite sociale sont aussi convaincus qu’ils constituent une élite culturelle et intellectuelle qui vit en marge, et plutôt au-dessus, du monde ordinaire.

Oscar, lui, vient de ce monde ordinaire. Un monde où les ambitions peuvent, ou savent, être modestes. Pour Oscar, se faire sa place dans le monde ne passe pas par des études brillantes au sein des prestigieuses institutions d’Oxbridge (Oxford+Cambridge) mais par le travail et l’autonomie qu’il peut procurer, aussi modeste soit-elle.

Le Maître du Jugement Dernier, Leo Perutz

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Vendredi, 21 Novembre 2014. , dans Zulma, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Langue allemande, Roman

Le Maître du Jugement Dernier (Der Meister des Jüngsten Tages. 1923) Traduit de l’allemand par Jean-Claude Capèle, Novembre 2014. 205 p… 8,95 €. . Ecrivain(s): Leo Perutz Edition: Zulma

 

Il faut dire d’abord et essentiellement le bonheur que procure ce bijou littéraire. Leo Perutz nous plonge dans les délices d’un roman gothique, éblouissant d’habileté et d’élégance narratives, terrible et inquiétant pour nous tenir en haleine jusqu’au bout.

Perutz est un grand écrivain. La virtuosité que l’on connaissait du « Judas de Léonard » ou du « Tour de cadran » par exemple est ici intacte. Il est d’usage de rapprocher Perutz de Kafka. Les rapprochements spontanés ici sont plutôt du côté de Poe ou de Maupassant. Le Horla plane sur ce roman, avec cette obsession qu’avait le XIXème pour le dédoublement de personnalité. La mise en place narrative, sorte de voix off du narrateur, est un premier dédoublement énonciatif : le narrateur semble ne plus croire vraiment à ce qu’il a vécu, semble en tout cas s’en dissocier pour ne pas avoir à revivre, même en mémoire, l’épouvante qu’il a traversée. La technique est rigoureusement la même que dans la troisième et dernière version du « Horla » de Maupassant :

Le Complexe d’Eden Bellwether, Benjamin Wood

Ecrit par Cathy Garcia , le Mardi, 30 Septembre 2014. , dans Zulma, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Iles britanniques, Roman, La rentrée littéraire

Le Complexe d’Eden Bellwether, traduit de l’anglais par Renaud Morin, août 2014, 497 p. 23,50 € . Ecrivain(s): Benjamin Wood Edition: Zulma

« La vérité est la torche qui luit dans le brouillard sans le dissiper » (Helvétius)

 

Ici, ce qui capte le lecteur sur presque cinq cents pages, ce n’est pas tant l’histoire elle-même, bien qu’elle soit absolument digne d’intérêt, mais bien l’art de l’auteur de lui donner une tension et un souffle vraiment très particuliers, et quand on sait que c’est un premier roman, on ne peut que saluer la prouesse. La plume de Benjamin Wood nous promène toujours sur le fil du rasoir, dans ce qui pourrait être un thriller cérébral, dans une ambiance qui frôle parfois le gothique, mais sans jamais basculer dedans.

Bien que l’intrigue prenne place à Cambridge en juin 2003, l’ensemble du roman semble légèrement teinté de sépia, sans qu’il ne sente pour autant la poussière. Il y a bien sûr en fond de décor l’illustre université, beaucoup de livres et une maison de retraite et puis, il y a la musique aussi, musique de chambre ou de chapelle, et l’instrument central du roman, presque un personnage à lui tout seul : l’orgue. Un orgue qui va servir à des rituels bien étranges, et peut-être même dangereux…