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Zulma

Zulma est une maison d'édition principalement dédiée à la littérature contemporaine, française et internationale, fondée en 1991 par Laure Leroy et Serge Safran.


C'est un poème de Tristan Corbière qui a donné à Zulma son nom, et a présidé également à la naissance de ses premières collections, dont les noms étaient issus de poèmes des Amours jaunes.

Zulma est diffusé par Le Seuil et distribué par Volumen.

 

( Source Wikipédia)


L’étoile Absinthe, Jacques Stephen Alexis

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Samedi, 18 Mars 2017. , dans Zulma, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

L’étoile Absinthe, février 2017, 160 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): Jacques Stephen Alexis Edition: Zulma

 

Dans ce roman inédit, demeuré incomplet, où manquent quelques mots dans la première page, qui ne comprend que trois chapitres, et enfin disponible, on retrouve l’héroïne brûlante de l’Espace d’un cillement, Niña Estrellita, dans la deuxième partie de sa vie, après avoir quitté son grand amour El Caucho, le magnifique géant courageux défenseur des plus déshérités du roman-poème des cinq sens du chef-d’œuvre de Jacques Stephen Alexis. La revoilà donc dans une fugue solitaire ou plutôt un retour à elle-même, en femme téméraire bien décidée à vivre et à exister par elle-même « petite pelote d’électricité vivante », « Eglantine retrouvée qu’une dérobade – fuite et refuite –, qu’une panique d’amour fait brasiller, éblouie, chaleureuse, vers un ailleurs dont elle attend de grandes eaux purificatrices ».

Sa rencontre avec Célie va l’entraîner dans une aventure en haute mer sur le voilier le « Dieu-Premier » où elle sera mise au défi des vents et de la tempête, une tempête dont la violence des éléments n’est pas sans rappeler celle du régime Duvalier. Une violence jusque dans la langue d’une beauté fulgurante comme peut l’être la littérature caribéenne, une langue brassée d’apocalypse où s’entrechoquent les images, les sens, où tout est amplifié, démesuré.

Premières neiges sur Pondichéry, Hubert Haddad (2ème critique)

Ecrit par Sylvie Ferrando , le Lundi, 27 Février 2017. , dans Zulma, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Premières neiges sur Pondichéry, janvier 2017, 192 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): Hubert Haddad Edition: Zulma

 

Le récent livre de Hubert Haddad est un hymne à l’amour, dans chacune des formes qu’il peut prendre dans cette vie et sur cette terre.

C’est d’abord l’amour porté à une ville : Si je t’oublie Jérusalem est inscrit en lettres blanches sur le bandeau rouge de la couverture de l’ouvrage, comme un leitmotiv subliminal. Jérusalem considérée comme un paradis perdu, en quelque sorte retrouvé au cours d’un voyage en Inde, de Pondichéry à Chennai. L’Inde comme refuge, « destination privilégiée des jeunes refuzniks de Jaffa et de tel-Aviv ».

Hochéa Meintzel, violoniste virtuose maintenant âgé, a échappé par miracle, avec sa fille adoptive Samra, à un attentat à Jérusalem ; il s’agit d’un drame qui a eu lieu il y a vingt-sept ans et qui l’a marqué à vie.

« Chez nous, au Kerala – lui raconta Naudi-Naudi un jour de verve –, les juifs ont été accueillis à bras ouverts par les rajahs, voici des siècles. […] Les juifs se sont si bien intégrés à la société indienne qu’ils ont adopté ses festivités petit à petit, sa cuisine, ses modes vestimentaires, et même ses castes, Blancs et Noirs bien séparés, les Pardesi et les Malabari ! »

Premières neiges sur Pondichéry, Hubert Haddad

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 05 Janvier 2017. , dans Zulma, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Premières neiges sur Pondichéry, 179 p. 17,50 € . Ecrivain(s): Hubert Haddad Edition: Zulma

Comme de longs échos qui de loin se confondent

Dans une ténébreuse et profonde unité,

Vaste comme la nuit et comme la clarté,

Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Charles Baudelaire. Extrait du Sonnet des Correspondances.

 

Hubert Haddad nous offre un magnifique roman nimbé d’une aura toute baudelairienne, traversé d’un universalisme sensoriel et philosophique rarement atteint. En ces temps de recroquevillements sur soi, d’identitarismes glaçants, de rejets haineux et de violences meurtrières, c’est un chant du monde et au monde, que ce livre entonne et fait vibrer longtemps dans nos mémoires. Vibration mélodieuse qui dure d’autant plus longtemps que ce roman est plein de musique, sous l’archet de Hochéa Meintzel, vieux violoniste virtuose, fervent de musique classique mais aussi de musique populaire juive d’Europe centrale (klezmer), celle qui a fait danser les shtetls entre deux pogroms.

Les Hauts du Bas, Pascal Garnier

Ecrit par Guy Donikian , le Vendredi, 02 Décembre 2016. , dans Zulma, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Les Hauts du Bas, octobre 2016, 191 pages, 9,95 € . Ecrivain(s): Pascal Garnier Edition: Zulma

 

Les éditions Zulma rééditent ce roman au format poche, l’édition précédente datant de 2003. Initiative qu’il faut saluer tant la (re)lecture de ces lignes est jubilatoire. L’exercice de la recension impose une certaine neutralité, une retenue, quant à l’enthousiasme ou l’indifférence et parfois même l’ennui ressentis durant la lecture de certains. Lire Pascal Garnier crée le besoin de dire le plaisir, une fois encore jubilatoire, de son texte. On fera donc fi, ici, du respect de ces contraintes pour une expression plus fidèle aux émotions.

On ouvre le livre, et les pages s’enchaînent d’elles-mêmes, si je puis dire, sans pourtant que rien de bien extraordinaire n’ait lieu. Une lecture fluide pour des personnages plus qu’ordinaires (ou presque, j’y reviendrai) des situations banales, du quotidien donc dont la description et la narration feraient rapidement sombrer le texte dans l’ennui et le livre nous tomberait des mains. Mais on lit, et on attend au détour de chaque ligne la surprise du mot juste, de l’expression parfaite qui renvoie immédiatement à l’image, ce n’est plus une évocation d’un lieu ou d’un personnage, ce sont l’image précise, la situation exacte d’un individu dans le temps et dans l’espace, l’incongruité de ses sentiments, sa férocité, sa monstruosité parfois qui se font jour sur la page.

La Neige de Saint Pierre, Léo Perutz

Ecrit par Zoe Tisset , le Mardi, 08 Novembre 2016. , dans Zulma, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Langue allemande, Pays de l'Est, Roman

La Neige de saint Pierre, octobre 2016, trad. allemand Jean-Claude Capèle, 240 pages, 9,95 € . Ecrivain(s): Leo Perutz Edition: Zulma

 

C’est un roman qui frôle le fantastique, un peu à la manière de Borges qui admirait beaucoup Perutz. Le ton est parfois très malicieux, ainsi lorsque George Friedrich Amberg, personnage principal, attend impatiemment une jeune femme. « …Eh oui ! Le temps chausse deux paires de chaussures différentes, poursuivit le fantôme. Avec l’une, il boite, avec l’autre, il fait des bonds. Et aujourd’hui, dans cette pièce, le temps a chaussé ses chaussures de boiteux, il ne veut pas passer ».

Un jeune médecin se réveille dans un lit d’hôpital, il se souvient d’évènements passés que personne n’accrédite. « (…) j’avais l’impression de ne plus être là, d’être couché dans un lit d’hôpital quelconque ; c’était une sensation très concrète, je sentais quelque chose d’humide et de chaud sur le front et dans la nuque, et j’essayais de m’en saisir, mais soudain, je ne parvins plus à bouger le bras et j’entendis les pas feutrés de l’infirmière. Il semble qu’à ce moment là, j’ai eu pour la première fois la vision de l’état dans lequel j’allais me trouver à la fin de toutes ces aventures ».