Nostalgie pagnolienne en Haïti
Les éditions Zulma rééditent Le Charme des après-midi sans fin de Dany Laferrière, initialement publié à Montréal, en 1997. Le narrateur, Vieux Os, double de l’auteur au centre de plusieurs de ses romans (L’Odeur du café, 1991, Pays sans chapeau, 1996, Le cri des oiseaux fous, 2000…) nous y raconte sa vie d’adolescent haïtien, à Petit-Goâve au sud-ouest de Port-au-Prince, dans les années 60.
Le roman est avant tout l’occasion de dresser une série de portraits attendrissants, amusants ou grinçants, ceux des figures que le jeune garçon a côtoyées durant son enfance et qu’il peint ici avec une certaine nostalgie. On y trouve d’abord Da, sa grand-mère aimante qui prend soin de lui et qu’entoure une odeur de café, ces cafés qu’elle sirote à longueur de journée et qu’elle offre à ceux qui viennent lui rendre visite. Elle est le cœur (à tous les sens du terme) de son univers, celle autour de qui tourne sa vie. Il y a aussi les amis, Rico et Frantz notamment, l’évocation des premiers amours, des premières déclarations, des secrets que garçons et filles s’échangent. Le notaire Loné qui, dans sa jeunesse, était tombé amoureux de Da et qui s’attache à Vieux Os en qui il voit un garçon à part…