On ne dira presque rien de l’intrigue, merveilleusement formée et suivie, souhaitant juste donner ici envie de découvrir le monde parfait (cohérent, malicieux, distingué) d’une auteure (1866-1941) anglaise, libre et juste (dont la délicatesse, la lucidité et l’humour ne pourront décevoir), ayant toujours vécu dans (mais non de) la haute société, et qui – mère comblée, veuve charmante, amante subtile – reste animée d’une sorte de fougue cosmopolite et d’une folle imagination condamnée à se reciviliser périodiquement en œuvres à succès. Disons seulement du contenu : une dame (la cinquantaine ?), fortunée et fine, vient, au sortir d’une première guerre mondiale qui a fait de sa vie socio-personnelle un champ de ruines, se réfugier un été dans une résidence de montagne (suisse), où elle n’aura – bien servie, indépendante et claire – qu’à retrouver rythme, goût de vie et son ordinaire joie de réfléchir et contempler. Jusqu’à ce que, selon le Journal de bord qu’elle tient ici-même pour nous, débarquent deux dames égarées et baroquement irrésistibles…