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Le Chevalier aux épines I, Le tournoi des preux, Jean-Philippe Jaworski (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Mardi, 03 Septembre 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Science-fiction, Fantastique, Folio (Gallimard)

Le Chevalier aux épines I, Le tournoi des preux, Jean-Philippe Jaworski, Folio, mai 2024, 736 pages, 11,70 € Edition: Folio (Gallimard)

 

Il convient d’être honnête : non, bien qu’il ait reçu le prix Elkabin.net, le premier tome du Chevalier aux épines, la nouvelle incursion de Jean-Philippe Jaworski dans le Vieux Royaume, n’a pas convaincu, voire a lassé. De toute façon, on sait qu’un prix n’oblige en rien à l’adhésion – ce même prix avait couronné Deniers jours d’un monde oublié de Chris Vuklisevic, et ce roman avait agacé bien plus que plu. Mais là, il s’agit de Jaworski, dont l’œuvre a été célébrée à deux reprises en ces pages, et la déception est d’autant plus grande.

Tâchons d’expliquer pourquoi Le Tournoi des preux est tombé des mains. L’histoire est celle d’un chevalier, Ædan de Vaumacel, qui aurait dû se présenter comme champion de la duchesse Audéarde de Bromael, accusée d’adultère, mais en a été empêché. Il réapparaît un an après le procès, alors qu’elle est emprisonnée, désireux de restaurer son honneur et celui de la dame, emprisonnée. À cela se mêlent une histoire d’enfants de gueux enlevés et des tensions politiques au sein du duché de Bromael. Tout est donc en place pour un roman épique.

Un jour plus loin dans le jour, Thierry Pérémarti (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Lundi, 02 Septembre 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Carnets du dessert de lune

Un jour plus loin dans le jour, Thierry Pérémarti, éditions Les Carnets du Dessert de Lune, janvier 2024, 60 pages, 7 € Edition: Carnets du dessert de lune

 

Une écriture du flux… celui du souffle existentiel tout à son épure, parcourt ce recueil de Thierry Pérémarti publié aux éditions des Carnets du Dessert de Lune. Écriture du flux au sens où l’onde d’un mouvement semble porter et entraîner ici l’écriture du poète en marche vers l’inconnu au contact des aléas (« l’aléa de l’air / qui veut et va »). Comme un appel d’air parcourt le canevas de chaque poème composé au maximum de 32 mots et de 5 strophes, contrainte formelle dont le cadre augmente la profondeur des paysages entrevus par le lecteur et l’Infini du souffle poétique. « Frayer l’espace / et marchant sur le fil », le poète se tient et tient en équilibre ses mots « rameutant sentences, néant / sous tension », maintenant la mesure entre la contrainte qui emprisonne et l’appel au vif pour sortir du jour « irrespiré » (irrespirable : l’écriture a eu lieu lors du confinement de la crise sanitaire), afin de s’en extraire sans trébucher.

Ténèbres, Thomas Bernhard (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 30 Août 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Essais, Anthologie, Editions Maurice Nadeau

Ténèbres, Thomas Bernhard, Maurice Nadeau Poche, juin 2024, trad. Claude Porcell, Jean De Meur, 131 pages, 9,90 € . Ecrivain(s): Thomas Bernhard Edition: Editions Maurice Nadeau

 

La Maison Maurice Nadeau réédite en sa Collection Poche cette compilation de discours et d’entretiens de Thomas Bernhard publiée initialement chez le même éditeur le premier octobre 1986. L’ensemble réunit cinq discours, une auto-interview, un long entretien avec le journaliste autrichien André Müller (1946-2011) et une Chronologie réalisée par Claude Porcell.

* Le Froid augmente la clarté (1965)

Dans cette allocution prononcée à l’occasion de la remise du Prix de Littérature de la Ville Libre de Brême, Bernhard oppose l’univers enchanté des Musiciens de Brême, ce conte local rendu célèbre par les frères Grimm, à ce qu’est devenue, selon lui, l’Europe qui « il y a cinquante ans encore […] était un vrai conte de fée » :

Voix sous les voix, Angèle Paoli (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Vendredi, 30 Août 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Poésie, Al Manar

Voix sous les voix, Angèle Paoli, Al Manar éditions, juin 2024, belles peintures de Marie Herber, 64 pages, 18 € . Ecrivain(s): Angèle Paoli Edition: Al Manar

 

Ce livre est non seulement un beau recueil de poésies et de peintures abstraites très colorées, il est également un hommage soutenu et fervent à l’écriture et au destin de plusieurs poètes et écrivaines, disparues suite à des suicides ou morts violentes.

Se glissant dans la peau de voix aimées, notre chère poète de Canari prend appui sur les textes des défuntes pour en donner une nouvelle lecture, grâce à sa voix personnelle, réussissant à renouveler son « je ».

Parler au nom des autres est un fameux défi que la poète remplit sans problème : sa voix épouse d’autres voix, celles de V. Woolf, de Marina Tsvetaïeva, de S. Plath, d’A. Pizarnik, d’Amelia Rosselli, d’I. Bachmann.

Il s’agit d’épouser aussi la douleur constante que ces écrivaines ont sans cesse ressentie lors de leurs parcours, souvent fulgurants : une vraie difficulté de vivre, avec soi, avec les autres, avec le tourment infernal du mal être dans un monde trop grand pour elles.

Dominique suivi de Épectases de Sollers, Stéphane Barsacq (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 29 Août 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Essais

Dominique suivi de Épectases de Sollers, Stéphane Barsacq, Éditions Le Clos Jouve, mai 2024, 116 pages, 19 € . Ecrivain(s): Stéphane Barsacq

 

« Par elle-même, elle avait gardé une fraîcheur très remarquable. Elle irradiait de vie et de beauté » (Portrait d’une femme).

Une carte de Dominique à l’encre bleue : « Cher Stéphane, Heureuse de vous avoir vu, plus byzantin que jamais, c’est-à-dire très beau, comme je vous l’ai déjà dit. Et j’ai toujours raison » (Page de journal, 12 décembre 1999).

« Sollers était au cœur du pouvoir, cependant qu’il s’en tenait en retrait, par une liberté réelle. Comme Claudel, il n’a pas voulu être maudit pour réussir, il a voulu réussir quitte à être maudit » (Sur Sollers).

« Ce qui intéresse Sollers au fond ? L’élégance des êtres. Leur faculté à la joie. L’élan de la nuance du plaisir qui les détermine » (Hommage).