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Jeff Beck, Jean-Sylvain Cabot (par Guy Donikian)

Ecrit par Guy Donikian 07.01.25 dans La Une Livres, Les Livres, Arts, Recensions, Le Mot et le Reste

Jeff Beck, Jean-Sylvain Cabot, éditions Le Mot Et Le Reste, octobre 2024, 285 pages, 23 €

Edition: Le Mot et le Reste

Jeff Beck, Jean-Sylvain Cabot (par Guy Donikian)

Une fois n’est pas coutume, commençons par la fin, ici, celle du guitariste Jeff Beck qui nous aura enthousiasmés tout au long de sa carrière, qui se termine le 10 janvier 2023, après avoir contracté une méningite bactérienne, son décès surprend tout le monde.

Jean-Sylvain Cabot a consacré un ouvrage à ce fameux guitariste que fut Jeff Beck. Un immense talent, « une personnalité fantasque, au caractère imprévisible, et on obtient le portrait d’un personnage inclassable, un caméléon impossible à ranger dans une case. D’où sa réputation chez les techniciens de guitariste pour guitaristes, réservé aux connaisseurs, aux initiés ».

Jeff Beck fut en effet ce guitariste touche à tout, « sa discographie mélange les genres passant du blues au rockabilly, du jazz-rock à l’électro. Et s’il n’a pas laissé de tube immédiatement identifiable, son jeu reste indéniablement inventif. Il n’est pour s’en convaincre qu’à (ré)écouter les Yardbirds, ou des albums comme Truth et Beck-Ola, tout comme Blow by Blow et Wired qui sont des classiques.

Geoffrey Arnold Beck voit le jour le 24 juin 1944 près de Londres. C’est en 1957 que ce gamin rencontre la guitare rock’n roll en écoutant les solos de Cliff Gallup, guitariste de Gene Vincent.

Au tout début des années 60, Beck va jouer dans différents groupes alors qu’il n’a que seize ans. Le rockabilly est alors sa musique de prédilection, mais un certain Ian Stewart, alors pianiste des Rolling Stones, l’initie au blues, ce qui lui permettra de diversifier son jeu et de jouer dans des groupes plus « bluesy ». ET c’est au sein des Yardbirds qu’il va développer son talent et « donnera au groupe une nouvelle dimension. En retour les Yardbirds lui apportent une soudaine célébrité, car la presse les adore et est sensible à la personnalité de Jeff ».

Le 5 mars 1965 a lieu le premier concert des Yardbirds avec Jeff Beck, alors que Eric Clapton vient de quitter le groupe. Le 20 juin le groupe fait la première partie des Beatles au Palais des Sports de Paris et le 22 juin au Palais d’hiver de Lyon. Les tournées s’enchaînent, tant en Europe qu’aux USA. L’album For Your Love sort avec trois titres sur lesquels joue Jeff Beck et deux avec Clapton. En 1966 sort l’album Yardbirds qui deviendra un classique. « Mais le grand gagnant, au final, c’est Jeff Beck, grâce auquel l’album doit sa célébrité et sa longévité. C’est aussi avec ce disque que le guitariste entre dans l’histoire, tout comme Eric Clapton avec John Mayall Bluesbreakers with Eric Clapton. Un certain Jimmy Page va ensuite intégrer le groupe. Deux excellents guitaristes dans un groupe, ce sont d’inévitables tensions qui vont rendre difficile l’évolution de sa musique. Et Beck va quitter les Yardbirds, qui se séparent après un dernier concert en Angleterre le 7 juillet 1968.

Commence alors pour le guitariste comme une seconde vie musicale au cours de laquelle il va former différents groupes pour jouer dans des styles différents, ce qui, une fois encore, prouve son talent et son ouverture d’esprit. Ainsi, le Jeff Beck Group fait-il ses débuts au Fillmore East de New York le 14 juin 1968 en première partie du Grateful Dead devant 3000 personnes, prestation ovationnée. Jimi Hendrix qui enregistre dans les parages viendra « jammer » avec eux tous les soirs en ce mois de juin 1968.

L’album Truth va sortir cette même année, Rod Stewart et Ron Wood, respectivement au chant et à la basse, sont présents. Suivra Beck-Ola en 1969. « Précurseur, Beck l’est une fois de plus, innovant dans l’utilisation de sa guitare et ses déclinaisons sonores : feedback, distorsion, sustain ».

Un accident de la route (il adorait les voitures) va nécessiter du repos, au cours duquel Beck va se remettre en question musicalement et le résultat sera la sortie en 1971 de Rough and Ready, album « soul rock » qui va surprendre et sera mal accueilli. Les albums vont se succéder à l’instar du fameux « orange » ainsi nommé en raison du fruit sur la pochette…

Jean-Sylvain Cabot nous conduit de tournées en albums dans l’univers musical de Jeff Beck dont on n’oubliera pas non plus qu’il joua avec un certain Johnny Depp en 2022, univers musical ouvert ici restitué avec minutie, dates et événements indispensables pour une réelle approche du musicien.

 

Guy Donikian

 

Jean-Sylvain Cabot a été journaliste pour Rock & Folk entre 1980 et 1985. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages aux éditions Le Mot Et Le Reste dont les biographies The Who et Eric Clapton.



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