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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


Entre amis, Amos Oz

Ecrit par Anne Morin , le Mardi, 12 Février 2013. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Nouvelles, Israël

Entre amis, traduit de l’hébreu par Sylvie Cohen, 157 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): Amos Oz Edition: Gallimard

 

Partir ? Rester ? Revenir ? Attendre ? Interrogations des personnages indécis, parmi la communauté stable, réglée, régulée, du kibboutz Yikhat. Ceux-là sont solitaires au milieu des autres, exilés d’ils ne savent où. Quelque chose leur manque, ou serait-ce plutôt qu’ils ont manqué quelque chose ? Ils refusent à ce point le contact, que le moindre geste envers eux leur semble une intrusion, un dérangement.

En ces êtres non aboutis, routiniers malgré eux, une question parfois se fait jour qu’ils refusent, ou chassent à la manière d’un insecte importun, d’un bruit lancinant, là encore un petit dérangement. Quelque chose rompt, se rompt en eux, découvrant l’abîme de la solitude la plus terrible, la plus érodante : la solitude au milieu des autres, l’enfermement en soi en milieu ouvert. A quoi donc correspondent ces escapades, ces sorties de soi et/ou du kibboutz qu’ils tentent ?

Après sa déconvenue avec Tsvi : « Luna Blank partit à l’improviste aux Etats-Unis rendre visite à sa sœur, qui lui avait envoyé un billet » (p.21).

Le coeur de l'homme, Jón Kalman Stefansson

Ecrit par Yann Suty , le Mardi, 05 Février 2013. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Pays nordiques, Roman

Le cœur de l’homme (Hjarta Mannsins), trad. de l’islandais Eric Boury, 2013, 452 p. 22,90 € . Ecrivain(s): Jon Kalman Stefansson Edition: Gallimard

 

« Où résident le bonheur et la plénitude, si ce n’est dans les livres, la poésie et la connaissance ? »

Après le magnifique Entre ciel et terre, prolongé par La Tristesse des anges, qui était déjà un ton en-dessous, Jón Kalman Stefánsson conclut sa trilogie avec Le cœur de l’homme. Disons-le tout de suite : c’est l’épisode le plus faible.

L’intrigue de ce troisième opus commence là où celle du deuxième se terminait. Jens le postier et le gamin ont manqué de ne pas sortir vivants de la tempête de neige qu’ils ont bravée. Ils ont été recueillis par le médecin d’un village. Le gamin se réveille avec l’impression de revenir soudain à la vie. Il n’est d’ailleurs pas certain d’être toujours vivant.

« As-tu décidé si tu voulais vivre ou mourir ? s’enquiert cette femme ou plutôt cette jeune fille. Elle est rousse, les cheveux des défunts sont roux. Je ne sais, répond-il, je ne suis pas sûr de connaître la différence, et je ne suis pas non plus sûr qu’elle soit si grande ».

L’hiver cède bientôt la place au printemps et à l’été. La nature devient moins hostile. On ne risque pas la mort en sortant de chez soi.

La sagesse dans le sang, Flannery O'Connor

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mardi, 22 Janvier 2013. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, USA, Roman

La sagesse dans le sang (Wise blood 1949). Trad. USA Maurice-Edouard Coindreau. Edition présente septembre 2012. 245 p. 7,50 € . Ecrivain(s): Flannery O'Connor Edition: Gallimard

 

 

Ce livre est une bourrasque, une tornade littéraire !

A commencer par la préface de 1959 – à ne surtout pas manquer – signée par la plume acerbe et saignante de Maurice-Edgar Coindreau, également brillant traducteur de cette œuvre. Il s’en donne à cœur-joie à propos des évangélistes qui ont toujours pullulé aux Etats-Unis :

« Il est à remarquer que, chez les femmes évangélistes tout spécialement, le démon de la chair s’éveille de bonne heure, non sans parfois troubler leur système nerveux. Mary Baker Eddy était hystérique dès son âge le plus tendre. Elle le resta jusqu’à sa mort. Crises de nerfs, convulsions, épilepsie ; catalepsie. Il fallait la calmer à grand renfort de morphine, à moins que quelque personne obligeante ne la prît dans ses bras et ne la berçât. Les bras d’homme étaient particulièrement efficaces. »

Némésis, Philip Roth

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 18 Octobre 2012. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman, La rentrée littéraire

Némésis (Nemesis) trad. USA Marie-Claire Pasquier septembre 2012. 226 p. 19,90 € . Ecrivain(s): Philip Roth Edition: Gallimard

 

"Il faut, avec les mots de tout le monde, écrire comme personne." Colette

 

On ne pourrait mieux épingler l’art éblouissant de Philip Roth que par cette citation. Et en particulier pour donner à ceux qui n’ont pas encore lu Némésis une idée du miracle que produit ce livre : dérouler un récit captivant avec un naturel, une élégance, une authenticité qui sont la marque des seuls grands maîtres.

Tout y est parfait : l’économie et la richesse lexicales, l’organisation serrée et impeccable de la narration, les portraits inoubliables des personnages, le souffle de rage enfin qui emporte tout sur son passage. Presque tranquillement, Philip Roth construit le point d’orgue de son œuvre comme un véritable défi universel.

Voyage à Bayonne, Gaëlle Bantegnie

Ecrit par Theo Ananissoh , le Vendredi, 28 Septembre 2012. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire

Voyage à Bayonne, Gallimard/L’Arbalète, 170 pages, 30 août 2012, 15,90 € . Ecrivain(s): Gaëlle Bantegnie Edition: Gallimard

Été 1998. L’équipe de France de football, match après match, se dirige vers une victoire historique. Emmanuelle et Boris, jeunes profs mariés depuis deux ans, ne vont s’apercevoir de rien, ni de l’euphorie ambiante qui dure des semaines pourtant, ni même, plus ordinairement, du beau temps qu’il fait. Un peu comme deux êtres sourds et aveugles au stade de France lors de cette fameuse finale.

Certes, il y a eu, juste avant, en avril, à l’occasion d’un voyage scolaire à Paris, la « coucherie » de Boris avec une collègue prof de lettres. Il l’a avoué lui-même d’ailleurs quelques semaines après, n’en pouvant plus d’avoir mauvaise conscience. A la décharge de Boris, il faut le dire, c’est Emmanuelle elle-même qui, avant le mariage, a proposé à son futur époux ce qu’elle a appelé le « principe d’afidélité ».

« Ils étaient convenus alors, en buvant des verres de saké avec des filles nues tout au fond, qu’ils s’autoriseraient à se tromper à l’occasion et que donc ça ne s’appellerait plus tromper ».

« Elle y adhérait parce que cette règle lui semblait aller dans le sens de l’Histoire et qu’elle se persuadait que leur couple concourrait ainsi au progrès universel des mœurs, jugeant qu’il n’y avait rien de plus réactionnaire que la notion d’adultère et rien de plus archaïque que la jalousie afférente ».