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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


Le deuxième avion, 11 septembre 2001-2007, Martin Amis

Ecrit par Yann Suty , le Dimanche, 27 Novembre 2011. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Iles britanniques, Roman

Le deuxième avion, 11 septembre : 2001-2007 (The second Plane, 2008, 272 p. 21 € Trad. de l’anglais par Bernard Hoepffner . Ecrivain(s): Martin Amis Edition: Gallimard

Martin Amis est une grande gueule qui ose écrire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas, avec un certain goût pour la provocation. Mais aussi une profonde lucidité et un sens de la formule qui fait mouche.

En plus d’être l’un des tous meilleurs romanciers contemporains, auteur de quelques œuvres majeures comme London Fields, La Flèche du temps, La maison des rencontres ou L’information, Martin Amis est un essayiste brillant et pertinent. On se souvient de sa biographie de Staline, Koba la terreur, ou de son recueil Guerre au cliché.

Avec Le deuxième avion, il se penche sur les attentats du 11 septembre et ses conséquences. Le livre est composé de douze essais et critiques de livres et de deux nouvelles, rédigés entre 2001 et 2007.

« Il fallait que le 11 septembre advienne, je ne suis absolument pas désolé qu’il soit advenu de mon vivant. Ce jour-là et ce qui en a découlé : un récit de malheur et de souffrance, mais aussi de fascination désespérée. »

Le pont international, Silvia Baron Supervielle

Ecrit par Anne Morin , le Mercredi, 23 Novembre 2011. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Poésie, Roman

Le pont international, 176 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): Silvia Baron Supervielle Edition: Gallimard


Quelque chose échappe. Comme dans l'œuvre poétique de Silvia Baron Supervielle un infime déplacement ouvre des horizons, champs insoupçonnés de l'improbable, glissant de perspective en perspective. Ainsi Amalia : "Dans la chaleur du sable, elle ne bouge pas, comme entraînée intérieurement vers le ciel". (p.27)

Un vieux monsieur, Antonio Haedo, a des souvenirs qui lui viennent de l'âme plus que de la tête et du cœur. Assis dans un fauteuil devant la fenêtre, il marche dans son souvenir. A sa mémoire personnelle fait écho une mémoire imaginative, celle des livres dont il arrange et poursuit différemment la vie des personnages : "Antonio a également l'impression d'avoir été imaginé par son cousin -écrivain-, comme il soupçonne son cousin d'incarner le héros d'un livre". (p.29).

Le point de départ est Fray Bentos, petit village entre deux pays, l'Uruguay et l'Argentine, reliés par ce pont international qui donne son titre au livre : "(…) une nuit elle franchira le pont pour oublier enfin". (p.57) Les personnages s'enchantent de l'autre côté. Rien n'y est pareil, une autre vie peut commencer.

Ariel, Sylvia Plath

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Mardi, 11 Octobre 2011. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Poésie

Ariel. 113 p. Poésie / Gallimard 5 € (réédition Gallimard Du monde entier, 2006). . Ecrivain(s): Sylvia PLATH Edition: Gallimard

La mort pour mettre fin à la vie du désastre.


Sylvia Plath, Ariel, présentation et traduction de Valérie Rouzeau, Gallimard, Collection Poésie / Gallimard, 2009, 5 euros.

Ariel paraît en 1965, « deux ans après que Sylvia Plath s’était donné la mort à Londres, par l’un de hivers les plus froids qu’ait connu l’Angleterre ». Ces poèmes ont été écrits pour la plupart « entre octobre 1962 (après le départ de Ted Hughes) et février 1963 – les derniers écrit sont datés du 5 février, il s’agit des poèmes « Balloons » (« Ballons ») et « Edge » (« Extrémité »). Sylvia est morte le 11 », comme le note Valérie Rouzeau dans son avant-propos. Il faut saluer une fois encore, à l’occasion de cette réédition en poche, après que l’a fait Jean Bogdelin au sein de La Cause littéraire, sa traduction, libre et inventive autant que précise, qui permet aussi de mesurer à quel point les trouvailles poétiques de Plath ont enrichi son écriture non pas de traductrice mais de poétesse : Pas revoir bien sûr, mais surtout Quand je me deux (Le Temps qu’il fait, 2009), ou encore Va où (Le Temps qu’il fait, 2002).

La chambre à remonter le temps, Benjamin Berton

Ecrit par Yann Suty , le Jeudi, 29 Septembre 2011. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire

La chambre à remonter le temps. 380 pages, 22 €. Septembre 2011 . Ecrivain(s): Benjamin Berton Edition: Gallimard

En voilà un livre étrange qui mêle avec brio hyper réalisme et science-fiction.

Le narrateur, Benjamin Berton lui-même, (d’ailleurs, le bandeau du livre indique qu’il s’agit d’une « histoire vraie ») s’installe avec sa femme, Céline, et sa fille, Ana, dans une nouvelle maison au Mans. Tout commence sous les meilleurs auspices. La vie prend le tour d’un rêve.

Mais le rêve devient peu à peu bien morne, cède la place à l’ennui. Chaque jour semble le jumeau du précédent, rien ne se passe, tout est tout le temps pareil. Le boulot. Les transports. Les semaines passent en attendant les week-ends.

Il y a bien les voisins qui sortent quelque cette vie de la torpeur. Benjamin se retrouve à former une sorte de milice, loin de toutes ses convictions, pour faire des rondes la nuit et alpaguer d’éventuels délinquants, comme un taggueur qui parsème quelques murs de ses signatures colorées. Mais Le Mans n’est pas exactement le Bronx…

Et pendant ce temps là, ses rapports avec Céline se détériorent.

Entre ciel et terre, Jon Kalman Stefansson

Ecrit par Yann Suty , le Mercredi, 10 Août 2011. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, Pays nordiques, Roman

Entre ciel et terre. 2010. 21 €. Traduit de l'islandais par Eric Boury . Ecrivain(s): Jon Kalman Stefansson Edition: Gallimard

Ne vous fiez pas à son titre un peu bateau : Entre ciel et terre est une merveille.

L’une des toutes premières phrases du livre donne le ton : « C’était en ces années où, probablement, nous étions encore vivants ». Vivants mais en même temps morts, comme Stefánsson l’écrit un peu plus loin : « Nous errons ici, morts, mais pourtant vivants ».

Entre ciel et terre se déroule en Islande, à une époque où on peut écouter Dickens donner des lectures de ses œuvres et où Emile Zola fait l’actualité pour la sortie d’un nouveau roman. L’Islande se trouve alors « à l’extrême limite du monde », si loin à l’écart « que bien des gens ignorent [son] existence ». « Il n’y a aucune ville, pas de chemin de fer, aucun palais » et « rien à voir que des montagnes, des chutes d’eau, des étendues de terre accidentées ». La vie y est rude, d’autant plus qu’il faut faire avec « le voisinage constant de la mort ».

Mais c’est aussi un pays qui devient magnifique sous la plume poétique (image quelque peu galvaudée, mais ô combien vraie !) de Stefánsson. Un pays dans lequel « les montagnes sombrent dans l’eau », où « la mer est bleu de froid », et « respire lourdement ». Un pays où la mer « rêve que le clair de lune est la somme de ses rêves ». C’est aussi un pays qui a « cette lumière capable de te transpercer et de te changer en poète ».