« Qu’est-il de plus fou cependant
que d’avoir de l’angoisse pour des événements à venir,
et, au lieu de se garder pour les vrais tourments,
d’aller chercher des peines et de les appeler à soi ».
Le lecteur s’interrogeant sur la providence en général fera mieux de passer son chemin. Le thème est ici abordé sous un angle très particulier, annoncé en sous-titre : pourquoi les hommes de bien ne sont pas exempts de malheurs, malgré l’existence de la providence.
Que la providence existe et qu’elle gouverne entièrement les hommes, Sénèque n’en doute donc pas, convaincu que « nos destins nous mènent, et la première heure de notre naissance a réglé tout le temps qui nous reste ». Mais pourquoi la providence distribue-t-elle aveuglément les lots de malheur au lieu de tenir compte des mérites et démérites de chacun ?