Amis Français d’ici ou d’ailleurs, good morning !
J’ai toujours la même émotion lorsque j’aperçois ma valise, sur le tapis roulant. À l’aéroport. Après l’angoisse de l’avoir perdue, la joie de la retrouver, je suis comme les parents qui attendent leur gamin à la sortie de l’école. Je suis comme ça. Ma valise s’appelle Loulou et elle a déjà fait deux fois le tour du monde, parfois même en solitaire. Vol Miami/Paris. L’aéroport, puis le bus puis le métro, je viens de débarquer à Orly. Avec vingt-cinq kilos à porter, en montant, en descendant, pas d’escalators, ou juste à la sortie, c’est pratique, alors je traîne, je tire, je porte ma valise. En solitaire. Je supporte. Debout. L’affluence. Elle, elle est assise. Elle est furieuse. C’est une honte de monopoliser autant d’espace, les gens comme moi devraient prendre un taxi, on n’a pas idée de se déplacer avec une valise si imposante, je suis bien d’accord mais en quoi je la dérange. Elle bafouille, là n’est pas la question, c’est un scandale voilà tout. Je la remercie pour son amabilité, je suis moqueuse, je souris et je lui réponds que c’est mon ex petit ami qui est découpé en morceaux dans ladite valise.