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Les Dossiers

Moi, Je, Zucco, Bernard-Marie Koltès

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 26 Mars 2012. , dans Les Dossiers, Etudes, La Une CED

 

Une petite étude sur le Zucco de B.-M. Koltès


Pour comprendre Roberto Zucco, le héros éponyme de la pièce de B-M. Koltès, et si on fait le choix de ne pas s'en tenir uniquement à l'affaire Succo, la vraie affaire criminelle, il faut dire quelque chose sur l'identité. Identité, entendue ici, comme un processus, la projection d'un moi vers d'autres moi, où, Zucco cherche une issue à sa violence du dedans.


Il s'approche, la caresse, l'embrasse, la serre; elle gémit.

Il la lâche et elle tombe, étranglée.

Zucco se déshabille, enfile son treillis et sort.

Koltès, R. Z.; p. 18

Cthulhu à Helsinki (1)

, le Vendredi, 23 Mars 2012. , dans Les Dossiers, Etudes, La Une CED

Étude de quelques constantes des récits post-lovecraftiens


Travaillant dans le cadre d’un mémoire de M2 sur les allusions à la culture populaire dans la littérature finlandaise contemporaine, nous avons été amené à nous intéresser à un type bien particulier d’allusions, celles qui se fondent sur les écrits de l’écrivain américain Howard Philips Lovecraft (1890-1937). Le fait que l’on trouve en Finlande, non certes une tradition du récit fantastique lovecraftien, mais plusieurs nouvelles se situant délibérément dans la lignée des œuvres de Lovecraft, en lui empruntant ses thèmes et sa mythologie, montre bien l’ampleur du phénomène des récits post-lovecraftiens. Quel autre écrivain de l’époque moderne peut se vanter d’avoir inspiré tant d’auteurs, dans tous les pays, qui lui ont emprunté certaines de ses créations, à des fins extrêmement diverses, ludiques, commerciales, ironiques, sérieuses, etc. ? Même les hommages à Arthur Conan Doyle, les œuvres faisant intervenir Sherlock Holmes, ses aventures « apocryphes », ne nous semblent pas avoir la même étendue.

Entretien avec Eloïse Lièvre (à propos de "La biche ne se montre pas au chasseur")

, le Vendredi, 16 Mars 2012. , dans Les Dossiers, La Une CED, Entretiens

Quand l’autofiction se fait romanesque

« À partir du moment où l’on écrit avec une intention littéraire, on est forcément dans la fiction ».


Entretien avec Eloïse Lièvre


Sophie Adriansen : votre premier roman, La biche ne se montre pas au chasseur, aborde le thème de la difficulté à concevoir un enfant. Pourquoi avez-vous eu envie d’écrire sur ce sujet ?


Eloïse Lièvre : Le thème de la difficulté à concevoir un enfant est en effet le sujet premier. Sur ce point de départ, d’autres thèmes se sont greffés. Je voulais notamment parler de ce moment où la jeune fille devient une femme, ce « passage ». Ce roman traite donc aussi de l’invention de la féminité, et de sa définition.

Entretien avec Yasmina Khadra à propos de l'Equation Africaine

Ecrit par Nadia Agsous , le Vendredi, 09 Mars 2012. , dans Les Dossiers, La Une CED, Entretiens


Blessé au plus profond de son être, après le suicide de son épouse, Kurt Krausmann, médecin vivant à Frankfurt, est pris en otage  au large de la Somalie.  C'est alors que commence pour cet homme un voyage au cœur de l'horreur  auprès d'êtres humains qui l'éveillent aux autres, au monde et à soi.

Yasmina Khadra, l'auteur de ce roman à suspense, rythmé d'aventures à la fois heureuses et malheureuses, nous immerge à l'intérieur de l'horreur que Kurt découvre au fur et à mesure de l'avancement de sa prise d'otage. Une expérience qui peu à peu le mène sur les chemins de la  réconciliation et de la résilience.


Après l'Algérie, Kaboul, Bagdad et bien d'autres espaces géographiques, vous centrez l'action de votre dernier roman dans le continent africain. Quelles sont les raisons qui ont présidé au choix de cette contrée du monde ?

Entretiens avec Jean-Paul Michel. Premier entretien (2)

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Lundi, 27 Février 2012. , dans Les Dossiers, La Une CED, Entretiens

« Les livres sont le pain des vivants et des morts »

Matthieu Gosztola : – Vous écrivez dans Bonté seconde, « Coup de dés » (cahier dirigé par Tristan Hordé, Joseph K., 2002) : « La rencontre a lieu quand elle est devenue inévitable, quand attendre encore serait se dérober ». Pouvez-vous être plus précis ? Quand percevez-vous la nécessité de revenir à ce qui a été écrit, et, avant même cela, d’écrire sur ce qui est advenu ? Est-ce une nécessité intérieure, dont vous pourriez donner ici quelques indices, au travers de la restitution d’anecdotes, de faits ?


JPM : – La nécessité d’écrire touchant ce qui est advenu, l’écriture l’emporte avec soi dans son acte, sous le coup de la commotion qui nous enjoint de « répondre » à l’événement, lequel réclame avec force ce contrepoids de signes. Si je ne me méprends pas, les « circonstances » qui ont appelé un poème sont lisibles, le plus souvent de façon littérale, dans le poème lui-même, toujours aussi le prolongement, la résonnance, la rémanence de l’événement. Tous les registres de l’expérience émotionnelle sont en puissance d’appeler un poème comme cette « réponse » que l’événement réclame, sa contrepartie la plus nécessaire. Que, pour une raison ou une autre, ce poème n’ait pu s’écrire, et le monde en aura été diminué, condamné à être moins, et moins bien, ce qu’il était en puissance d’être.