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Les Dossiers

Cahiers de l'Herne : Colette, la mère et le père en héritage !

Ecrit par Nadia Agsous , le Jeudi, 29 Décembre 2011. , dans Les Dossiers, Chroniques Ecritures Dossiers, La Une CED

"Colette", sous la direction de Gérard Bonal et Frédéric Maget, Editions de l’Herne, Coll. Cahiers de l’Herne, 31 Octobre 2011, 336 pages - 39 €

C’est un cahier de plus de 335 pages que les éditions de l’Herne consacrent à Colette (1873/1954), la grande romancière française décrite par J.M.G le Clézio comme « l’écrivain matériel - qui - appréhende le monde à l’aide de ses sens ».


Femme à part, hors normes, première écrivaine à avoir traité dans son œuvre l’homme comme un objet, à contre courant des mouvements littéraires et idéologiques dominants de la première moitié du XXe siècle, libre, libérée des carcans conventionnels et moralistes, Colette refusait la définition et l’interprétation normatives des genres. Parlait de son « hermaphrodisme mental et de son brin de virilité ». Questionnait les représentations binaires masculin/féminin. Explorait les sexualités des hommes et des femmes pour les détourner, les inverser, les théoriser et proposer une vision alternative de la question des genres. Et bien qu’elle eût plutôt tendance à exprimer des positions de nature provocatrice à l’égard du féminisme naissant, en général, et de la question du droit de vote des femmes (1), en particulier, il n’en demeure pas moins que cette femme qui a influencé Simone de Beauvoir dans la rédaction du « Deuxième sexe », préconisait un féminisme au quotidien.

Retour à la Rue Darwin, entretien avec Boualem Sansal

Ecrit par Nadia Agsous , le Vendredi, 16 Décembre 2011. , dans Les Dossiers, Chroniques Ecritures Dossiers, La Une CED, Entretiens

Autour de "Rue Darwin"


À la mort de sa mère, Yazid dit Yaz, le personnage principal du dernier roman de l’écrivain algérien Boualem Sansal, se lance dans une quête de ses origines familiales. D’évènement en événement. De découverte en découverte. De rebondissement en rebondissement, Yaz émerge comme un précieux témoin qui nous livre, dans une écriture de l’aveu et de la confession, son histoire personnelle qui vient faire écho à l’histoire de son pays.

À travers l’interview qui suit, Boualem Sansal raconte, dans un langage franc et sincère, ses débuts d’écrivain, son histoire familiale et celle de Yazid, le protagoniste de son roman.

Boualem Sansal a reçu le Prix de la paix des libraires allemands, lors de la Foire du livre de Francfort, le 16 octobre 2011.


Entretien avec Boualem Sansal :

Galsan Tschinag, auteur Mongol

Ecrit par Cathy Garcia , le Mercredi, 07 Décembre 2011. , dans Les Dossiers, Etudes

Un auteur . Ecrivain(s): Galsan Tschinag

Ce billet a pour but d’inciter à découvrir un auteur « coup de cœur ». Il s’appelle Galsan Tschinag, il est né le 26 décembre 1944 dans une famille de chamans touvas de Mongolie. Il a passé sa jeunesse dans les steppes puis est allée étudier à l’Université de Leipzig. Il est revenu dans son pays, et a commencé de publier en 1981. Sa langue d’origine, le touva, ne possède aucune tradition écrite. Il écrit donc en Allemand. Une douzaine de titres, romans, récits et études le situent aujourd’hui parmi les tout premiers écrivains étrangers de langue allemande. Il vit aujourd’hui à Oulan Bator et s’est fait l’ardent défenseur des coutumes de son peuple face aux dangers de la modernisation.

Lire Galsan Tschinag c’est comme franchir une porte qui vous transporte non seulement au cœur des steppes, à travers un paysage physique, à la fois rude, austère  et grandiose, pas seulement dans la chaude intimité du cercle de la yourte mais aussi au plus profond du cœur de l’homme et à la frontière d’un savoir mythique entre tradition et modernité. C’est tout le devenir des cultures minoritaires dans le monde dit moderne qui est en jeu. Son écriture simple et belle trace un chemin et ouvre des voies oubliées, où résonnent des chants anciens et puissants. Et quand on commence à lire, on ne peut plus s'arrêter. Mais ce sont des livres qui n'incitent pas au bavardage, ce sont même parfois des pages de silence, alors découvrez par vous-même :

Visions pour une poésie mystique

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 06 Septembre 2011. , dans Les Dossiers, Etudes, Chroniques Ecritures Dossiers, La Une CED


I

Tu et Il.


Cette petite étude n'est pas didactique, mais tient à ma vision personnelle des choses. Interroger la mystique m'interroge d'abord moi-même, et sur ce qui me convient du rapport à l'autre, -l'Autre-, lequel est inclus, fait angle, fait le biais, la pointe, fait l'entrée de l'énigme de soi-même au sein de la chose connue (un peu à l'image de l'étrangeté freudienne). En interrogeant le tu, par exemple, quand je devrais dire il ou nous, ou encore elle et moi, je rends perceptible cette sémantique des pronoms en quoi l'affaire est compliquée. Ce que je cherche, c'est faire le remplacement de la phrase par ce qui lui manque, et donc remplir l'Autre de ma propre question.


La poésie du trait : Bernard Noël, politique du corps

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Lundi, 05 Septembre 2011. , dans Les Dossiers, Etudes, Chroniques Ecritures Dossiers, La Une CED

aux éditions Cercle d’Art (2010).

 

Chantal Colomb-Guillaume dans « Le partage du dit et de l’indicible » qui ouvrait le numéro d’Europe consacré à Bernard Noël avouait implicitement sa tristesse de ne pouvoir reproduire au moins l’un des dessins de l’auteur du Château de Cène : « Trop modeste pour publier dans ce dossier l’un de ses “labyrinthes”, Bernard Noël trouve pourtant dans le dessin une expression complémentaire de l’écriture ». D’où, signifiée à mi-mots, leur importance, comme l’avait fait déjà le directeur de la collection Signes des éditions ENS en choisissant de reproduire un « labyrinthe » de Bernard Noël en couverture de la publication des actes du colloque de Cerisy lui ayant été consacré sous la direction de Fabio Scotto (sous le titre Bernard Noël : le corps du verbe) ; leur importance, flagrante, eu égard à son œuvre dans son ensemble, qui ne s’exprime que dans sa dynamique cherchant à prendre dans le mouvement de l’intellection autant que du vers et de sa brisure qui le redouble la façon dont l’impensé cherche à tendre irrémédiablement vers le pensé, ce dernier n’étant que mouvement de résolution vers le sens (il s’agit en somme de sa pulsation dynamique qui est la vérité de son identité), sans lui laisser, in fine, cette possibilité, l’impensé devenant, avec Bernard Noël, mouvement de presque-résolution.