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Chroniques Ecritures Dossiers

L'Arbre aux secrets -6

Ecrit par Ivanne Rialland , le Jeudi, 26 Mai 2011. , dans Chroniques Ecritures Dossiers, Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

Chapitre 7

L’Arbre aux secrets, Chapitre VII

 


– … Ils sont en bas… Chut !

– Chut !

– Pas de bruit !

– Pas de bruit !

– Chut…

Le sorcier, la sorcière de la forêt !

– Chut !

– Pas de bruit !

Ils sont en bas !

Entretien avec Pierre-Guillaume de Roux

Ecrit par Jean-Luc Maxence , le Dimanche, 15 Mai 2011. , dans Chroniques Ecritures Dossiers, Les Dossiers, Entretiens, La Une CED

Certes, vous êtes depuis des années un professionnel de l’édition. Mais ne faut-il pas être fou pour créer votre propre maison d’édition dans une telle période d’interrogation civilisationnelle grave et économiquement problématique ?

Je pense que c’est paradoxalement dans ces périodes de grandes difficultés qui marquent le « grand tournant civilisationnel » dont vous parlez, qu’une aventure comme celle-là a des chances de réussir. Alors que  les grandes maisons d’édition sont de plus en plus conditionnées par des obligations de résultat immédiat, pressurées par des contrôleurs de gestion qui exigent d’elles une rentabilité à court terme, les petites structures aux frais fixes réduits disposent, au contraire, de toute la légèreté requise pour agir pleinement. Parce qu’elles conservent une taille humaine, parce qu’elles cultivent un état d’esprit proche de l’auteur, elles sont réellement en mesure de mener à bien ce qui constitue le cœur de métier de l’éditeur : ce travail de découverte, de révélation et d’accompagnement qui échappe de plus en plus aux grandes maisons. C’est notre chance et c’est dans cette perspective que je voudrais m’inscrire, sachant que la mission de l’éditeur consiste d’abord – comme on a trop tendance à l’oublier aujourd’hui – à prendre le risque de la découverte et de la persévérance.

Carnets d'un fou - IX

Ecrit par Michel Host , le Mercredi, 11 Mai 2011. , dans Chroniques Ecritures Dossiers, Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

CARNETS D’UN FOU

par Michel HOST

IX.

Le 7 mai 2011

Rétrospectivité / Prospectivité / Objectivité / Subjectivité / Invectivité / Perspectivité / Salubrité

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« Toute idée de norme est devenue plus ou moins honteuse. La langue n’a pas à être normative, d’ailleurs on sait depuis Barthes qu’elle est fasciste, et la « culture bourgeoise » n’est qu’une manière de se distinguer, elle n’a aucun droit à s’imposer. Dès lors, plus de pédagogie, plus d’apprentissage. L’idée même que l’on puisse « s’élever » intellectuellement a quelque chose de suspect. Un professeur n’a plus à apporter à un élève du savoir ou du savoir-faire, mais à faire en sorte qu’il s’exprime. »

Pierre Jourde, Le langage cool, Atelier du roman, n°63, sept.2010

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"Souffles" 2. Ecrire avec les deux mains

Ecrit par Amin Zaoui , le Dimanche, 08 Mai 2011. , dans Chroniques Ecritures Dossiers, Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED, Maghreb


Ecrire de gauche à droite ou de droite à gauche, cela est un jeu extraordinaire. Mais écrire de droite à gauche et de gauche à droite cela est un plaisir. Ecrire avec les deux mains ! Ecrire avec deux langues, plutôt dans deux langues, c’est voler, en toute liberté et en toute énergie et détermination, avec deux grandes ailes dans un vaste ciel qui ne ressemble qu’à lui-même. La première est étendue sur l’orient et l’autre sur l’occident. Ecrire avec deux mains et un cœur comblé de rêves et d’illumination est un jeu d’ombres et de lumières. Ecrire avec deux mains, c’est agiter deux imaginaires, deux mers de folies. Voyages ouverts à toutes les géographies et les musiques. Le génie le plus génial que l’homme a créé, dans toute l’histoire humaine, fut le jeu. Et la littérature est un jeu fabuleux. Lorsqu’une nouvelle langue est née sur le bout de notre plume, les choses prennent la forme d’une danse.
Toutes les choses ! Dès qu’une nouvelle langue pointe sur le bout de notre langue les mots deviennent un chant de liberté, ou un champ de blé. Et la liberté gagne de la géographie, gagne de la lumière.

Arto Paasilinna, l'amour de la vie (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Dimanche, 08 Mai 2011. , dans Chroniques Ecritures Dossiers, Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

Arto Paasilinna, l'amour de la vie


Le dernier livre d’Arto Paasilinna, « Sang Chaud, nerfs d’acier » constitue un moment de bonheur pur pour les deux camps de ses lecteurs : ceux qui le découvrent avec cette œuvre magistrale,  et ceux qui attendent, à chaque Paasilinna, tous les ingrédients de leur addiction. Ce roman/saga, qui allie la densité à la brièveté, est une sorte de concentré, de « manifeste » paasilinnien appliqué à un roman. Le vieux renard finlandais nous emmène dans une  épopée picaresque d’un souffle suffocant.  Linnea Lindeman, accoucheuse et « phoquière » à Ykspihlaja, sur la baie de Botnie, exerce aussi les fonctions mystérieuses de « Pythie » de son village. Chamane, devineresse. « Quand une chamane entre en transe sur une mer en furie, le monde est pris de vertige. Les mouettes heurtent les vagues et les sternes sanglotent. » Comme un conte fantastique (on pense à « La Légende de St Julien l’Hospitalier » de Flaubert) cette histoire commence par des signes annonciateurs : le grondement du monde et la prédiction de Linnea : la belle Hanna Kokkoluoto mettra au monde un fils, son sixième enfant, Antti début janvier 1918. « Ce sera un garçon, il aura une belle vie, et il mourra en 1990 ! »