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Chroniques Ecritures Dossiers

Fante. John, Fante (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Dimanche, 03 Avril 2011. , dans Chroniques Ecritures Dossiers, Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED, Univers d'écrivains, USA, Roman

Plein de vie !

John Fante. Prononcez « fanté ». Je dois vous dire d'abord bien sûr : c'est qui John Fante ? Un écrivain, américain. Italo-américain plutôt, la précision est d'importance, elle imprègne toute son œuvre. Sa vie couvre à peu près le XXème siècle, de 1909 à 1983. On ne peut pas esquiver sa vie, elle est la matière même de l'œuvre. Tous ses romans égrènent des épisodes autobiographiques, de l'enfance rude du Colorado (sous les grondements incessants d'un père alcoolique et violent) à la réussite professionnelle et mondaine d'Hollywood (où il sera un scénariste très prisé) et enfin jusqu'à la fin douce et glorieuse, malgré la cécité qui le frappe en 1978, aux côtés de Joyce, son épouse.

Je ne sais pourquoi, bien qu'adulé (et même objet d'un véritable culte !) par des cercles de plus en plus nombreux de passionnés de littérature, Fante n'a pas encore atteint en France la notoriété d'un Steinbeck, d'un Hemingway, d'un Faulkner. Son influence littéraire est pourtant d'une large importance : il est le père spirituel de la « Beat génération », de Charles Bukowski, de Truman Capote, de James Ellroy. Son influence est considérable aussi sur Jim Harrison et « l'école du Montana ».

La Chanson des fous

Ecrit par Zoe Tisset , le Jeudi, 24 Mars 2011. , dans Chroniques Ecritures Dossiers, Ecriture, Création poétique, La Une CED

Je voudrais faire entendre la voix de celui qui s’est perdu.

Je voudrais qu’elle scintille dans la nuit et dans le jour. Qu’elle dise ce que personne n’a voulu écouté.

Cette voix est le fil d’une vie échouée aux portes de la raison. Je n’ai pu franchir le seuil pour aller la rejoindre, elle n’a pu non plus faire raisonner son chant à mes oreilles.

Je suis restée seule dans les méandres des gens qui savent et qui raisonnent.

Ma propre voix s’est perdue alors en moi, elle est devenue un point incandescent qui le matin me réveille comme une braise mortifère.

Aujourd’hui, je veux reprendre cette voix et la faire grandir, épaissir de toutes les voix de ceux qui sont ailleurs, là-bas.

Qui sont-ils ? Sinon des gens du voyage. Ils sont partis loin, très loin. Leur contrée n’appartient à personne, elle est inaccessible et majestueuse mais combien dangereuse.


L'émergence du roman dans le champ littéraire antillo-guyanais d'expression française

, le Mercredi, 16 Mars 2011. , dans Chroniques Ecritures Dossiers, Les Dossiers, Etudes

INTRODUCTION


Il semble aller de soi en ce début du vingt et unième siècle de parler du roman dans nos régions ; respectivement la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique. A un moment en effet où la primauté esthétique, l’intérêt de la critique littéraire et le choix des lecteurs sont accordés de manière presque automatique à cette forme romanesque.

Toutefois, dans un passé récent elle n’occupait pas cette place de prédilection. En ce sens, les auteurs du mouvement de la Négritude par exemple vouèrent un intérêt tout particulier, allant presque à l’adoration à la poésie. Avec l’Antillanité, du moment en tout cas où cette école connut ses notes de noblesse, elle perdit cet engouement viscéral au profit de la forme romanesque. C’est cette même attention que nous retrouvons avec L’Américanité, laquelle se poursuit de nos jours encore avec la Créolité.

Poésie en chantilly

, le Mardi, 08 Mars 2011. , dans Chroniques Ecritures Dossiers, Etudes, La Une CED

L'érotisme en Poésie


En ces jours gris et encore (trop) froids, on se surprend à rêver de robes légères, de jambes effleurées sous la table à la terrasse d’un café, de caresses échangées dans un lit qu’une fenêtre ouverte sur l’été baignerait de lumière.

On se surprend à rêver de la grammaire d’un souffle, qui, au fil des baisers que les lèvres égrèneraient sur la peau, se conjuguerait au temps de la douceur, au temps du vent presque chaud faisant voleter les cheveux autour de la nuque, au temps des fleurs qui nous donnent à entendre la note secrète de leur parfum, déjà à travers nos yeux, au temps de la chaleur entourant avec douceur les frissons de notre sommeil qui commence, sur l’herbe dont le parfum brûlé et doux monte jusqu’à nous comme une vague.