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Albin Michel

Les éditions Albin Michel sont une maison d'édition française indépendante, fondée en 1900 par Albin Michel et dirigée par Francis Esménard.

Abondamment présentes à chaque rentrée littéraire, les éditions Albin Michel font confiance aussi bien à des auteurs débutants que confirmés. Depuis 1992, Albin Michel publie environ 450 nouveautés par an (pour 100 en 1967). Pas une année ne s'est écoulée sans qu'un auteur figure parmi les meilleures ventes annuelles de l'édition française.

 


Les enfants de Toumaï, Thomas Dietrich

Ecrit par Patryck Froissart , le Samedi, 12 Mars 2016. , dans Albin Michel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Les enfants de Toumaï, janvier 2016, 278 pages, 19,50€ . Ecrivain(s): Thomas Dietrich Edition: Albin Michel

 

Toumaï est le nom donné par ses découvreurs au plus vieil hominidé connu, dont le crâne fossilisé a été trouvé au Tchad en 2001. Ayant vécu il y a environ 7 millions d’années, Toumaï est considéré à ce jour comme le plus ancien des ancêtres de l’homme.

Emmanuel et Sakineh, tous deux tchadiens, probables descendants de Toumaï, sont contraints à l’exil et à la clandestinité, lui, étudiant chrétien noir converti au maoïsme, opposant au « président-sultan » et journaliste politique en herbe, elle, musulmane à la peau claire acceptant mal la morale religieuse imposée par sa famille qui l’empêche de développer son talent pour le dessin, art interdit, et se sentant coupable de la mort de son père foudroyé par l’orage le jour du mariage auquel il avait voulu la forcer.

Au Caire où Emmanuel, après un long, périlleux et douloureux périple sur les routes complexes et parallèles qu’entretiennent à travers l’Afrique les passeurs de migrants, est devenu mendiant puis amant de cœur d’un riche égyptien, Haman, qui l’entretient jalousement, et où Sakineh a atterri avec sa famille ruinée dans un quartier pauvre, le hasard fait se croiser leurs chemins.

Un autre que moi, Véronique Olmi

Ecrit par Marc Ossorguine , le Mercredi, 09 Mars 2016. , dans Albin Michel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Théâtre

Un autre que moi, janvier 2016, 137 pages, 15 € . Ecrivain(s): Véronique Olmi Edition: Albin Michel

 

Un homme se réfugie dans une chambre d’hôtel, un hôtel plutôt minable, pour fuir l’anniversaire que lui a organisé son épouse pour ses quarante ans. Dans ce lieu fermé, ce véritable huis clos, nous découvrons Fred, quarante ans et une réussite sociale et professionnelle affirmée, manifeste et reconnue. Pas forcément une réussite humaine et sentimentale pour autant. Sans qu’il le voie et sans qu’il y croie, son double, Frédéric, sort de l’armoire, en traversant (bien entendu) le miroir. Un double qui accepte, lui, l’anniversaire de ses 80 ans. Double arithmétique donc d’une certaine façon, mais plutôt double alternatif du futur, incarnation des choix pas encore faits mais qui a déjà vécu les décennies à venir en transformant ce qu’il était aujourd’hui, et dans lequel son modèle ne se reconnaît d’abord pas. Qu’il prend pour un autre. Un autre, autre, et pas un autre lui-même. Puis, petit à petit Fred commence à comprendre qu’il n’est qu’un morceau, une ébauche de Frédéric. Qu’il n’est encore aujourd’hui pas tout à fait lui-même. Voilà la célèbre proposition de Rimbaud, le fameux Je est un autre mis en voix, en mots et en scène.

A la table des hommes, Sylvie Germain

Ecrit par Zoe Tisset , le Vendredi, 04 Mars 2016. , dans Albin Michel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

A la table des hommes, janvier 2016, 262 pages, 19,80 € . Ecrivain(s): Sylvie Germain Edition: Albin Michel

 

« Le porcelet ne la quitte plus, il vient se frotter contre ses genoux. Elle déboutonne son gilet, ouvre sa chemise, dégage un de ses seins, elle prend le goret dans ses bras, et l’allaite ».

Etonnant ce premier chapitre où nous sommes dans « la peau » d’un porcelet affamé, venant de naître et fuyant la guerre. Tout est alors sensations, instinct, survie. L’homme moderne a oublié qu’il était aussi un animal, l’homme d’aujourd’hui a falsifié la nature, elle se rappelle à lui dans le dénuement.

« Comme auparavant auprès de la daine, le goret aime à paresser, à ruminer la jouissance d’être en vie, d’appartenir à la terre, de respirer l’espace, de faire peau avec les éléments, chair avec le monde ».

Dans ce livre, le porc vaut mieux que l’homme, brutal, aigri, incapable de vivre avec ses congénères.

La Belle et le Fuseau, Neil Gaiman

Ecrit par Didier Smal , le Vendredi, 12 Février 2016. , dans Albin Michel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Iles britanniques, Roman

La Belle et le Fuseau, octobre 2015, trad. anglais Valérie Le Plouhinec, ill. Chris Riddell, 68 pages, 19 € . Ecrivain(s): Neil Gaiman Edition: Albin Michel

Dans le recueil Miroirs et Fumée, traduit en français en 2000, se trouve une nouvelle extraordinaire, intitulée Neige, Verre et Pommes, dans laquelle Neil Gaiman (1960) réinvente, perturbe et inverse tout à fait l’histoire de Blanche-Neige ; pour s’attaquer à pareil pilier de l’inconscient collectif et sortir vainqueur par transmutation de la confrontation, il faut un talent littéraire plus que certain – ça tombe bien, c’est celui qu’on attribue à Neil Gaiman depuis qu’on a été confronté à sa plume, c’est-à-dire depuis De Bons Présages (1995 en français). Et on le lui attribue aussi pour ses livres à destination de la jeunesse, dont on sait que bien des adultes les lisent en cachette, voire au grand jour, et en retirent un plaisir sans mélange.

Ainsi donc de La Belle et le Fuseau, bref conte (une soixantaine de pages dont bon nombre contiennent des illustrations signées Chris Riddell) qui s’approprie et réinvente au moins deux histoires : La Belle au Bois Dormant, d’évidente façon (quiconque n’a pas souvenir d’une vague histoire de fuseau peut aller voir du côté des frères Grimm, de Perrault ou de Disney de quoi il retourne avant de revenir à Neil Gaiman), et, à nouveau, Blanche-Neige, puisque l’héroïne du présent récit a passé du temps dans un cercueil de verre, s’entend bien avec des nains et a une connaissance intime d’une « Sombre Majesté ».

Les petites filles, Julie Ewa

Ecrit par Mélanie Talcott , le Jeudi, 28 Janvier 2016. , dans Albin Michel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Les petites filles, janvier 2016, 416 pages, 21,50 € . Ecrivain(s): Julie Ewa Edition: Albin Michel

 

 

Les Petites filles de Julie Ewa. De quoi s’agit-il ? D’une aventure de Bisounours en Chine. L’ingérence civilisatrice a droit de territoire et de certificat de bonne conduite partout, d’autant plus si ses prescripteurs, depuis le fameux French Doctor, sont des humanitaires. Prosélytes d’un manichéisme moraliste de Blanc, avec des idées de Blanc qui n’ont jamais souffert de la pauvreté, de la faim, de la guerre ou d’une quelconque violence étatique, les Occidentaux sont intimement convaincus « d’être les bienfaiteurs de l’humanité ! Vous débarquez avec vos ONG, ironise non sans acuité l’inspecteur Rong Zhou, l’un des personnages du livre, et vous vous immiscez dans la vie des gens, sans leur demander leur avis ». Une arrogance qui parfois prend les couleurs du politique ou des institutions qui les financent.