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Albin Michel

Les éditions Albin Michel sont une maison d'édition française indépendante, fondée en 1900 par Albin Michel et dirigée par Francis Esménard.

Abondamment présentes à chaque rentrée littéraire, les éditions Albin Michel font confiance aussi bien à des auteurs débutants que confirmés. Depuis 1992, Albin Michel publie environ 450 nouveautés par an (pour 100 en 1967). Pas une année ne s'est écoulée sans qu'un auteur figure parmi les meilleures ventes annuelles de l'édition française.

 


Concours pour le Paradis, Clélia Renucci (par Guy Donikian)

Ecrit par Guy Donikian , le Mardi, 30 Octobre 2018. , dans Albin Michel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Concours pour le Paradis, août 2018, 268 pages, 19 € . Ecrivain(s): Clélia Renucci Edition: Albin Michel

 

Venise, nuit du 20 décembre 1577. Le feu ravage le palais des Doges. Véronèse, réveillé par son frère Benedetto, ne s’alarma tout d’abord pas de l’incendie, mais devant l’agitation inhabituelle des Vénitiens, il ne put que se rendre à l’évidence : l’affaire était grave, et le palais des Doges allait subir des dégâts très importants.

« Rien ne subsistait de la salle du Grand Conseil, ni les bancs des patriciens, ni la tribune sculptée dans un bois précieux, ni les dizaines de portraits des doges répartis en frise en-dessous du plafond aux cadres dorés à l’or fin. De l’immense fresque représentant le Paradis, ils distinguèrent à peine quelques fragments ». Ce sont là les dernières lignes des premières pages de ce roman historique qui donnent au lecteur le propos du livre : Le Paradis, cette immense toile ayant été détruite, c’est son remplacement dont il va être question et les conditions et péripéties qui vont en émailler la facture.

À l’heure d’Israël, Léon Askénazi, André Chouraqui (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Lundi, 29 Octobre 2018. , dans Albin Michel, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

À l’heure d’Israël, mai 2018, 218 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): Léon Askénazi, André Chouraqui Edition: Albin Michel

 

Israël constitue ce que les physiciens nomment une singularité. Aucun autre pays au monde n’a eu – et sans doute aucun autre pays au monde n’aura jamais – une histoire aussi étonnante, que Joseph Kessel, en 1970, résumait ainsi : « Une nation dispersée depuis vingt siècles sur toute la surface du globe qui, voilà cinquante ans, n’avait ni terre, ni langue, ni paysan, ni soldat. Chaque arbre, moisson, usine, hameau ou ville, elle les a fait surgir d’un sol nu. Et sans cesse menacée par le fer et le feu (Les Fils de l’impossible, Plon, p.117).

Il suffit que ce petit État, aux dimensions plus réduites que celles d’une région française d’avant la réforme territoriale, se défende légitimement contre une agression patente, pour que la « communauté internationale », sourde aux plus stridentes violations des droits de l’homme lorsqu’elles s’exercent ailleurs, s’en émeuve et jette des cris aigus. L’ONU a consacré un nombre impressionnant de résolutions à condamner Israël, tandis que des ignominies sans nom et sans nombre s’accomplissaient et s’accumulaient en silence au fond des jungles africaines, dans les montagnes du Tibet et sur les hauts plateaux de Turquie.

La Toile du monde, Antonin Varenne (par Charles Duttine)

Ecrit par Charles Duttine , le Jeudi, 11 Octobre 2018. , dans Albin Michel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

La Toile du monde, août 2018, 347 pages, 21,50 € . Ecrivain(s): Antonin Varenne Edition: Albin Michel

Une américaine à Paris.

A quoi tient le charme d’un roman que l’on dit « historique » ? On peut proposer(d’une manière un peu sommaire) plusieurs réponses. Un tel roman peut nous restituer l’atmosphère d’une époque, nous décrire aussi des évènements précis qui ont marqué le cours de l’histoire, faire encore se mouvoir des personnages telles des ombres chinoises devant cette toile de fond et pourquoi pas nous montrer du doigt aussi quelques détails surprenants, propres à cette époque et dont nous n’avons pas idée, aujourd’hui.

On retrouve de tels « ingrédients » dans le roman d’Antonin Varenne, La Toile du monde, et la recette fonctionne…

Une époque : le roman se situe en 1900 à Paris, époque charnière s’il en est, celle de la construction du métro parisien (la ligne 1 « historique » dont on nous raconte les difficultés techniques et l’ambition prométhéenne), période également où la médecine est encore hasardeuse et tâtonnante (l’auteur nous fait assister, entre autres, à une séance ratée de transfusion sanguine). Période enfin d’espérances fébriles et où l’on sent peser toutes sortes de menaces à venir.

Holocauste, Une nouvelle histoire, Laurence Rees (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Vendredi, 05 Octobre 2018. , dans Albin Michel, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Iles britanniques, Histoire

Holocauste, Une nouvelle histoire, janvier 2018, trad. anglais Christophe Jaquet, 636 pages, 24,90 € . Ecrivain(s): Laurence Rees Edition: Albin Michel

Pourquoi recenser, dans un site voué à la littérature, un livre d’histoire traitant de la Shoah ?

Parce que l’entreprise génocidaire nazie marque une des limites de la « littérature » et, peut-être, un de ses échecs, en tant que mode de connaissance du monde et de l’être humain. Aucun écrivain, si audacieux ait-il été, ne l’a vue arriver. Jules Verne a pu anticiper le sous-marin de guerre, le voyage sur la Lune, la télévision et bien d’autres choses, mais ni lui, ni personne d’autre n’a imaginé l’anéantissement programmé, rationalisé, technicisé, de tout un groupe humain. À l’autre extrémité du temps, rares sont les œuvres littéraires, les textes de fiction (en excluant donc les témoignages) qui se soient hissés au niveau de cette tragédie. On pense au finale du Dernier des justes ou à l’avant-dernier chapitre de La librairie Sophia.

Un mot du titre : désigner la solution finale par le terme d’holocauste est commun dans le monde anglo-saxon (Meryl Streep fit une de ses premières apparitions dans une série télévisée portant ce titre). En français, l’acception religieuse du mot (« Chez les Juifs, sacrifice où la victime était entièrement consumée par le feu. La victime ainsi sacrifiée », Littré) pose problème. On ne voit en effet pas à quelle divinité perverse et impie il aurait fallu sacrifier des millions d’êtres humains.

La Méditation et la Bible, Aryeh Kaplan (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Lundi, 24 Septembre 2018. , dans Albin Michel, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

La Méditation et la Bible, janvier 2018, trad. anglais Zéno Bianu, préface Marc-Alain Ouaknin, 264 pages, 8,50 € . Ecrivain(s): Aryeh Kaplan Edition: Albin Michel

 

Le dictionnaire de Littré donne trois sens au substantif « méditation » : 1. « Action de méditer » ; 2. « Écrit composé sur un sujet de dévotion, de philosophie » ; 3. « Oraison mentale ; goût pour cette oraison ». On passe de l’activité intellectuelle à la prière, par un glissement dont la deuxième définition forme le pivot. Pour d’innombrables croyants à travers les siècles, la méditation fut une manière, voire une méthode, d’accéder à Dieu. Presque aussi innombrables furent, dans le catholicisme par exemple, les ouvrages proposant au lecteur des techniques afin d’atteindre les différents états de contemplation mystique. La vague de sécularisation balaya ces textes, désormais connus des seuls historiens (on lira l’excellent livre de Christian Belin, La Conversation intérieure. La Méditation en France au XVIIesiècle, Champion, 2002). Toutefois, le vide ne fut pas long à être comblé. À partir des années 1960, les techniques de méditation propres aux religions orientales, avec leurs excès et leurs ridicules, arrivèrent dans une Europe désenchantée. Toutes ces voies méditatives ont un point commun : l’idée d’un accès direct à Dieu, sans passer par l’intelligence ou la raison.