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L’idée maçonnique, Henri Tort-Nouguès

Ecrit par Patryck Froissart , le Mardi, 01 Décembre 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Essais

L’idée maçonnique, Dervy éditions, Coll. Petite Bibliothèque de la Franc-Maçonnerie, janvier 2014, 264 pages, 13 € . Ecrivain(s): Henri Tort-Nouguès

 

Essai sur une Philosophie de la Franc-Maçonnerie : ce sous-titre bien apparent sur la couverture donne une idée d’emblée précise du dessein de l’auteur, Henri Tort-Nouguès, passé Grand Maître de la Grande Loge de France.

Cet ouvrage en effet n’est pas un de ces manuels publiés à l’usage exclusif des initiés parmi les dizaines du genre, ayant pour finalité leur instruction complémentaire sur les symboles, sur les rituels, sur la tradition maçonnique.

Cet ouvrage n’est pas non plus une de ces compilations plus ou moins répétitives de descriptions plus ou moins pertinentes prétendument destinées aux non-initiés à seule fin de leur offrir une approche plus ou moins dévoilée, plus ou moins vulgarisée des valeurs, des idéaux, des rituels, de la place des francs-maçons dans la société.

Cet ouvrage n’est pas un panégyrique dithyrambique des grands Francs-Maçons qui ont marqué l’Histoire politique, sociale, médicale, scientifique durant ces trois ou quatre derniers siècles.

Telluries, Alhama Garcia (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 27 Novembre 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Telluries, Alhama Garcia, Ed. du tanka francophone

 

Le tanka est une forme poétique lyrique japonaise classique de 31 syllabes sur l'ensemble d'un tercet et d'un diptyque, avec alternance 5-7-5 7-7.

Le tanka est donc construit en deux parties, la seconde venant conforter la première. Un tanka soucieux du respect des règles originelles doit marquer une légère pause entre les deux et ne traiter que d'un seul sujet à la fois. Il peut questionner mais ne donne aucune réponse. Le tanka est basé sur l'observation, non sur la réflexion. Il doit être un ressenti sincère et vécu, non imaginé. La première partie est traditionnellement un tercet de 17 syllabes de structure 5-7-5 (devenu plus tard haïku), et la deuxième un distique de 14 syllabes de structure 7-7. Il arrive cependant que la première partie soit le distique et la deuxième le tercet.

La première montre une image naturelle, tandis que la seconde peut éventuellement exprimer des sentiments humains ressentis, liés au sujet précédent, sans que cela soit une règle absolue. La pratique du tanka était réservée à la Cour impériale, et toute personne de rang inférieur surprise en train de pratiquer le tanka était condamnée à mort. Cela explique le succès populaire du haïku, beaucoup moins strict.

Le Guide et la Danseuse, R. K. Narayan

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 19 Novembre 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Asie, Roman, Zulma

Le Guide et la Danseuse, septembre 2015, trad. de l’anglais (Inde) par Anne-Cécile Padoux, 268 pages, 9,95 € . Ecrivain(s): R. K. Narayan Edition: Zulma

 

C’est une belle initiative des Editions Zulma que la réédition de ce roman de 1958 de l’auteur de l’ouvrage Dans la chambre obscure, présenté en août 2014 dans les chroniques de La Cause Littéraire.

Le Guide et la Danseuse est construit sur l’alternance de deux voix, celle du personnage principal, Raju, qui raconte à la première personne certaines périodes de sa vie, et celle d’un narrateur extradiégétique omniscient, qui « voit » évoluer Raju dans d’autres tranches de son existence.

Car Raju vivra plusieurs vies entre sa naissance et sa mort.

Sous ces deux points de vue alternés, se reconstitue pour le lecteur, en un récit non linéaire où les temps de l’histoire s’entremêlent de manière anachronique, le destin singulier de Raju, fils d’un pauvre commerçant rural dont les affaires se mettent soudain à prospérer lorsque la modernité débarque au village (l’action se passe, comme dans la plupart des romans de Narayan, dans le petit bourg imaginaire de Malgudi) avec l’arrivée d’une voie ferrée et la construction d’une gare.

Un mot sur Irène, Anne Akrich

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 12 Novembre 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Julliard

Un mot sur Irène, Julliard, mai 2015, 206 pages, 18 € . Ecrivain(s): Anne Akrich Edition: Julliard

 

Léon Garry est professeur émérite à La Sorbonne. L’action commence alors qu’il est assuré d’être bientôt élu président de la prestigieuse université. Ecrivain au succès moyen, peinant à faire avancer « Le fou meurtrier », l’ouvrage sur Althusser sur lequel il est en train de travailler, il donne des cours sur le thème de « la mort de l’Auteur » (référence à l’ouvrage de Barthes portant ce titre).

Léon Garry est marié à Irène, l’une des ses anciennes étudiantes, elle-même enseignante et écrivaine célèbre, à la mode, dont la parution, chaque année à date fixe, de ses thèses fait régulièrement sensation.

Le couple vit selon des rituels relationnels peu ordinaires, au sein de quoi Irène assume et gère sans complexe, tant en privé qu’en public, l’homosexualité de son personnage.

Léon supporte plutôt bien cet état de choses, constituant la situation initiale du récit, jusqu’à l’apparition, dans sa vie conjugale, d’une nouvelle, jeune et belle étudiante, Judith, qui éclipse très vite toutes celles qui constituent le cercle des groupies d’Irène.

Les Clameurs de la Ronde, Arthur Yasmine (2ème critique)

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 06 Novembre 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Les Clameurs de la Ronde, Carnet d’Art Editions, mai 2015, 85 pages, 9 € . Ecrivain(s): Arthur Yasmine

 

« Pour quel éclair, hein ? On l’a jeté, le miroir… On l’a jeté… comme ça… au puits… au temps !… Un essaim de cendres que c’était ! Oh, toutes les brisures, tous les éclats qu’on a bouffés… Oh oui, le feu, on l’a payé ! Avec beaucoup de nuits même ! Bien pauvre ! Bien puant ! Tout seul qu’on était ! Tout seul à se ronger la peau pour des poèmes… Bien sûr qu’elles y étaient les plaies ! La poisse, le vertige, le sol, le ciel, on les a raclés sur la lyre… ».

Ces premières lignes fulgurantes de l’Avis au Lecteur servant de prologue à l’éclatant recueil d’Arthur Yasmine contiennent à la fois sa profession de foi personnelle, son manifeste poétique, une affirmation de la spécificité de son écriture, et une introspection douloureuse dans son âme de poète.

Car Arthur Yasmine est un poète – un vrai ! – qui, dans cet opuscule, hurle sa colère et son désespoir de voir que l’expression poétique est donnée pour moribonde, voire est déclarée morte par les éditeurs qui rechignent de plus en plus, pour des raisons trivialement commerciales, d’inscrire la poésie dans leur ligne éditoriale.