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Contes magiques de Haute-Kabylie, Salima Aït-Mohamed

Ecrit par Patryck Froissart , le Lundi, 22 Juin 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Bassin méditerranéen, Contes

Contes magiques de Haute-Kabylie, Salima Aït-Mohamed, Editions Franco-Berbères, novembre 2014, 154 pages, 19 €Contes magiques de Haute-Kabylie, Editions Franco-Berbères, novembre 2014, 154 pages, 19 € . Ecrivain(s): Salima Aït-Mohamed

Depuis les travaux de Greimas et son modèle actanciel fondé sur les recherches de Propp, et en dépit du fait que leur conclusion affirmant l’universalité des fonctions narratives du conte ont fait ces dernières années l’objet de sérieuses controverses, on est systématiquement tenté, à la lecture d’un conte extrait d’une littérature locale, orale ou écrite, d’en pratiquer une analyse comparée en le plaquant sur les schémas actanciels et narratifs qui nous sont culturellement familiers.

L’exercice est d’une facilité remarquable lorsqu’on l’applique à ces Contes magiques de Haute-Kabylie précieusement et heureusement recueillis par Salima Aït-Mohamed. Tout y est :

– situation initiale stable au sein d’une structure familiale tantôt royale, tantôt des plus humbles ;

– événement qui vient, rapidement après son exposition, brutalement bouleverser le tableau tranquille de la famille en question ;

– émergence, du sein de la famille, du héros ou de l’héroïne ;

La Poupée, Ismail Kadaré

Ecrit par Patryck Froissart , le Lundi, 08 Juin 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Bassin méditerranéen, Pays de l'Est, Roman, Fayard

La Poupée, mars 2015, traduit de l’albanais par Tedi Papavrami, 155 pages, 16 € . Ecrivain(s): Ismail Kadaré Edition: Fayard

 

En recréant par petites touches, à partir de bribes de souvenirs personnels, de vieilles photos et d’éléments anecdotiques révélés par les uns et les autres, l’existence de sa mère, surnommée La Poupée dans toute la famille, décédée en 1999, Ismail Kadaré, auteur narrateur, plonge le lecteur dans l’intimité d’une famille albanaise, sa famille, dans le contexte historique particulier qui a marqué ce pays durant les deux derniers tiers du siècle dernier.

L’existence de La Poupée, tout comme celle des jeunes années de l’auteur, est profondément, émotionnellement, sentimentalement liée à celle de la grande maison familiale du clan Kadaré de Gjirokastër, jamais achevée, plutôt en cours de décrépitude, où, fraîchement épousée à l’âge de dix-sept ans, la jeune Madame Kadaré se retrouve brusquement transplantée et avec laquelle, d’entrée, elle entretient une relation de rejet, parallèlement aux rapports d’hostilité permanente qui marquent sa cohabitation avec sa belle-mère.

Ah ! Ça ira !

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 05 Juin 2015. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

 

 

 

 

Ce soir les éclopés, les ploucs, les prolétaires,

La lie, les va-nu-pieds, la boue, les culs-terreux,

Les gueux, les affamés, les flous, les ténébreux,

Désertent les clapiers, les égouts, les tanières.

 

Au glas turbulent des beffrois

Les rebuts jouent les rabat-joie

Dans les tours trépidant d’effroi

Le bourdon bat chez les bourgeois

Trois années-lumière, Andrea Canobbio

Ecrit par Patryck Froissart , le Samedi, 30 Mai 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Italie, Roman, Gallimard

Trois années-lumière (Tre anni luce), janvier 2015, traduit de l’italien par Vincent Raynaud, 429 pages, 26,50 € . Ecrivain(s): Andrea Canobbio Edition: Gallimard

 

Cécilia, Sylvia, Viberti.

Deux femmes, un homme.

Deux sœurs, un amant.

Deux rivales, un amoureux transi et pusillanime.

Un, deux, trois !

Situation triangulaire classique en littérature, traitée de façon singulièrement intéressante par Andrea Canobbio.

Viberti est médecin, interne dans l’hôpital où Cecilia est elle-même médecin urgentiste. Ils ne se connaissent pas, jusqu’au jour où Viberti s’intéresse au cas clinique d’un jeune garçon anorexique, Mattia, qu’il découvre dans un service de l’hôpital où il passe par hasard.

Dans la maison qui recule, Maurice Mourier

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 22 Mai 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Editions de l'Ogre

Dans la maison qui recule, mars 2015, 250 pages, 19 € . Ecrivain(s): Maurice Mourier Edition: Editions de l'Ogre

 

Un Kafka qui aurait écrit conjointement avec un Jarry ?

Un mariage de l’absurde et du burlesque ?

Un conte fantastique fantaisiste qu’auraient écrit ensemble Poe, Lautréamont et Frédéric Dard ?

Une Alice adulte et masculine plongée dans une quête sans fin au sein d’un univers baroque ?

Ce roman inclassable, parce que sans pareil, de Maurice Mourier, pourrait être un peu de tout cela à la fois, et bien autre chose encore.

Le « héros », un jeune journaleux est obscurément mandaté pour rencontrer et interroger le Saint, l’insaisissable maître d’un mystérieux château sis à l’écart de tout dans une région mystérieuse. Son arrivée et son séjour font l’objet, au jour le jour, de chroniques rédigées par un assistant cuisinier qui est promu, bien malgré lui, Scribe officiel du Saint, et qui est ainsi de fait le narrateur premier de ce livre délirant (le narrateur second étant le Jeune Homme Blet lui-même, qui rédige un journal dont on peut lire des extraits à intervalles réguliers).