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Articles taggés avec: Froissart Patryck

La fille, Tupelo Hassman

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 30 Avril 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, USA, Christian Bourgois

La fille (Girlchild), traduit de l’anglais (USA) par Laurence Kiefé, janvier 2014, 346 pages, 20 € . Ecrivain(s): Tupelo Hassman Edition: Christian Bourgois

 

La fille, c’est R.D., Rory Dawn

La mère, Johanna Hendrix, c’est Maman, dans le texte

La grand-mère, c’est Grandma

Ce sont là les trois personnages principaux de ce roman, dont la plus remarquable des multiples qualités consiste en le fait que la narration est faite à la première personne par La Fille elle-même.

Le lecteur découvre donc, du point de vue de l’enfant qu’est Rory Dawn puis de l’adolescente qu’elle devient, la vie quotidienne d’un quartier oublié, défavorisé, de Reno, cité poussiéreuse du Nevada, connue pour ses casinos et pour la facilité qu’elle offre à tout couple marié de promptement divorcer.

Rue des Syriens, Raphaël Confiant

Ecrit par Patryck Froissart , le Samedi, 19 Avril 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Folio (Gallimard), Roman

Rue des Syriens, Octobre 2013 (pour lm'édition Folio) 384 pages . Ecrivain(s): Raphaël Confiant Edition: Folio (Gallimard)

 

Chaque roman de Raphaël Confiant constitue un menu des plus goûteux.

Truculence et succulence sont deux termes qui s’imposent, une fois de plus, au lecteur amené à savourer celui-ci.

Car c’est bien de langue qu’il s’agit d’abord. De cette langue pimentée que Confiant manie d’une façon inimitable, de cette langue qui est celle de son peuple, de son île, de son pays, de cette langue qu’il partage et dont il revendique fièrement l’héritage, de cette langue qu’il s’approprie, qu’il pétrit, qu’il métisse, qu’il assaisonne de condiments culturels d’origines diverses, qu’il fait sienne, et qui se révèle sous sa plume une langue au goût exquis, une langue qui fait saliver de plaisir, une langue de grande et belle littérature.

Et puis il y a l’histoire.

Zuhayra, Quatre poèmes à sa fille sur la vieillesse et la mort, Abû Kabîr Al-Hudhalî

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 07 Mars 2014. , dans La Une Livres, Sindbad, Actes Sud, Les Livres, Critiques, Poésie, Pays arabes

Zuhayra, Quatre poèmes à sa fille sur la vieillesse et la mort, édition bilingue arabe et française, traduction, présentation et annotations Pierre Larcher, janvier 2014, 76 pages, 15 € . Ecrivain(s): Abû Kabîr al-Hudhali Edition: Sindbad, Actes Sud

 

 

Ce court dîwân est composé, comme l’indique le sous-titre de l’ouvrage, de quatre poèmes, de longueur variable, comprise entre 15 à 48 vers, tous centrés sur le thème de la vieillesse et de la mort.

Le poète arabe, sentant sa fin prochaine, adresse à sa fille chérie, Zuhayra, une longue complainte en laquelle il regrette ce qui a été et qui ne sera plus, ce qu’il a vécu et ne revivra pas, l’homme qu’il a été et qu’il ne peut plus être.

Dans la trame de cette nostalgique évocation se dessine le tableau de la vie des Bédouins d’avant l’Islam, et apparaissent des éléments essentiels de leur culture, de leurs mœurs, de leurs valeurs :

Tout s'effondre, Chinua Achebe

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 06 Février 2014. , dans La Une Livres, Actes Sud, Afrique, Les Livres, Critiques, Roman

Tout s’effondre (Things fall apart), octobre 2013, trad. de l’anglais (Nigeria) Pierre Girard, 230 p. 21,80 € . Ecrivain(s): Chinua Achebe Edition: Actes Sud

 

Avant même de s’introduire en ce roman, il est recommandé au lecteur de se défaire de ses œillères ethnocentriques d’Européen, d’oublier la vision déformée qu’il se fait de l’Afrique et des Africains au travers du prisme de ses repères usuels, de s’extraire de ses propres critères culturels, de ne pas se conduire, surtout, en touriste textuel.

Il faut épouser le point de vue du narrateur, qui est lui-même profondément inscrit, ancré, enraciné dans le contexte « civilisationnel » du récit, et entrer dans l’univers du personnage principal, Okonkwo, membre de l’importante ethnie ibo, répartie, à l’époque de l’histoire qu’on peut situer aux XVIe/XVIIe siècles, au moment où commencent les rafles massives organisées par, ou pour, les marchands d’esclaves, et où arrivent les premiers missionnaires chrétiens, en une multitude de petites communautés villageoises autonomes sur un vaste territoire correspondant à la province orientale du Nigeria actuel.

C’est dans l’une de ces communautés constituées de neuf villages indépendants que naît Okonkwo, qui, dès qu’il est en âge de raisonner, jure de se démarquer de son père, connu pour ne pas être des plus courageux.

Amok, Stefan Zweig

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 29 Janvier 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Folio (Gallimard), Langue allemande, Nouvelles

Amok, septembre 2013, traduit de l’allemand Bernard Lortholary, présentation et notes de Jean-Pierre Lefebvre, 140 p. 3,50 € . Ecrivain(s): Stefan Zweig Edition: Folio (Gallimard)

 

Confession d’un désespéré, cette nouvelle de Zweig parue en 1922 plonge le lecteur dans les sombres abysses du remords et de la folie.

Le temps de l’écriture s’inscrit dans le contexte trouble et perturbé des grands bouleversements sociaux et moraux de l’immédiate après-guerre, du rayonnement des thèses de Freud, dont Zweig est un admirateur inconditionnel et avec qui il échangera pendant plus de trente ans une copieuse correspondance, et des questions posées par le surréalisme sur la relation entre le rêve et la réalité, entre le conscient et l’inconscient dans la création littéraire.

Le temps du récit est antérieur, son dénouement étant précisément daté de mars 1912.

L’espace du récit cadre est clos. Nous sommes sur un paquebot, l’Oceania, où le narrateur premier, homodiégétique selon la classification de Genette, reçoit la confession, découpée comme un feuilleton, racontée en plusieurs nuits dans l’obscurité déserte et fantomatique du pont d’avant, du narrateur second, un médecin colonial en fuite tentant de regagner clandestinement son Europe natale.