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Articles taggés avec: Froissart Patryck

Les nuits de Vladivostok, Christian Garcin

Ecrit par Patryck Froissart , le Samedi, 08 Juin 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Roman, Stock

Les nuits de Vladivostok, janvier 2013, 360 pages, 20,50 € . Ecrivain(s): Christian Garcin Edition: Stock

 

Par quel hasard le Français Thomas Rawicz, sorte de rêveur poète aventurier, se retrouve-t-il, sans l’avoir voulu, à Vladivostok, alors qu’il croyait avoir pris un train pour rejoindre son épouse Marie à des milliers de kilomètres de là ?

Sur quel quiproquo les Chinois Zuo Luo et Chen Wanglin, justiciers volontaires, chasseurs de proxénètes, croisent-ils le chemin de Rawicz en une rencontre pour le moins violente ?

Quelle force occulte transforme-t-elle l’antagonisme initial entre les deux Chinois et le Français en un protagonisme qui les amène à ne plus se quitter sur la piste d’un mystérieux criminel nommé Thomas Krawczyk ?

Quel est l’obscur dessein du destinateur qui, de Moscou, fait aboutir le long et fou périple pédestre d’Oleg Svechnikov à Vladivostok, tout droit en les lieux que sillonnent les deux Chinois ?

La première chose qu’on regarde, Grégoire Delacourt

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 17 Mai 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Jean-Claude Lattès

La première chose qu'on regarde, mars 2013, 264 pages, 17 € . Ecrivain(s): Grégoire Delacourt Edition: Jean-Claude Lattès

 

« Arthur Dreyfuss aimait les gros seins ». C’est par cette phrase déclarative et définitive que commence le roman, présentation on ne peut plus directe du personnage principal et du trait essentiel de son caractère.

Son attirance, depuis toujours, pour cette partie de l’anatomie féminine, « la première chose qu’on regarde », n’empêche pas Arthur de mener une scolarité normale, et de devenir bon mécanicien chez le garagiste Payen, après une enfance marquée par de terribles épreuves : la mort de sa sœur Noiya dévorée par le chien du voisin, l’absence de son père parti quelque temps après dans la forêt pour n’en plus jamais revenir, et la dégénérescence éthylique de sa mère jamais remise de la mort atroce de Noiya et de la disparition consécutive de son mari.

« Arthur Dreyfuss aimait les gros seins ».

On s'embrasse pas ? Michel Monnereau

Ecrit par Patryck Froissart , le Lundi, 22 Avril 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Roman, J'ai lu (Flammarion)

On s’embrasse pas ?, février 2013, 191 pages, 5 € . Ecrivain(s): Michel Monnereau Edition: J'ai lu (Flammarion)

 

Familles, je vous hais !

Le cri de Gide ne peut pas ne pas venir à l’esprit de qui pénètre en cet âpre roman !

Le narrateur, Bernard, revient dans la maison natale, dans un hameau de la France profonde, où, adolescent, il étouffait, d’où il est parti, quinze ans plus tôt, pour respirer, pour changer d’air, quasiment sans adieu, sans se retourner, laissant derrière lui désemparés puis désespérés son père, sa mère, et sa sœur.

Bernard revient après avoir roulé, sans but, dans l’esprit du mouvement hippie, sans s’être jamais arrêté nulle part, en ayant évité toute dérogation à la règle qu’il s’était fixée de n’accepter aucune contrainte, en ayant repoussé toute compromission avec le contrat travail-consommation du système capitaliste, « refusant d’être l’écureuil captif qui fait tourner l’économie ».

Lila, Goethe

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 03 Avril 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Langue allemande, Théâtre

Lila, La Cause des Livres (2013), Edition bilingue (allemand/français), trad. de l’allemand Annemarie Neffgen, préface Maud Duval, postface Pierre Bourdariat, 123 p. 16 € . Ecrivain(s): Goethe

 

Lila apprend par une lettre anonyme la mort de son mari le baron Sternthal. Elle tombe sans connaissance pour se réveiller folle, état qui empire lorsqu’on lui annonce que la nouvelle était dénuée de vérité et qu’elle voit réapparaître le baron. Elle le prend pour un spectre, assimile tous les membres de sa famille à des fantômes, et fuit dans les bois où elle erre en peine et en rond, épouvantée par toute tentative d’approche de la part de sa parentèle, plongée dans les ténèbres de nulle part (en donnant à son personnage le nom de Lila, Goethe savait probablement que ce mot, en arabe, désigne la nuit).

Pendant dix semaines se succèdent au château des charlatans qui lui appliquent sans succès les traitements courants à la fin du 18ème siècle (saignées, lavements, et autres thérapies bien plus douloureuses).

« Je frémis quand je pense aux cures que l’on a essayées sur elle, et je tremble à la pensée des autres cruautés qu’on voulait lui infliger avec mon accord », se lamente le baron, alors qu’on vient lui présenter un nouveau guérisseur, le médecin Verazio.

Libre livre, Jean Pérol

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 21 Mars 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Poésie, Gallimard

Libre livre, 2012, 157 pages, 18 € . Ecrivain(s): Jean Pérol Edition: Gallimard

 

Le titre dit : Liber ! Livre ! Liberté !

Tout livre délivre, on le sait, et l’étymologie est là, si besoin est, pour le confirmer.

Ce livre est, entre tant d’autres, œuvre de liberté.

Ecrire que toute poésie est liberté, que tout poète est homme libre, relève du sens commun.

Mais Jean Pérol s’affranchit de tout.

Il transgresse les règles prosodiques traditionnelles. Oui, c’est vrai, bien d’autres, depuis longtemps, l’ont fait. Lui n’est pas de parti pris : régulièrement il y revient, quand ça lui chante, et ses vers sont alors dignes des grands classiques, et ils nous chantent, tout autant que ceux qu’il ne vêt pas du costume académique.