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Articles taggés avec: Froissart Patryck

J'ai fait l'amour avec la femme de Dieu, Serge Gonat

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 10 Janvier 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Récits, Roman, Québec, Myriapode

J’ai fait l’amour avec la femme de Dieu, octobre 2012, 204 p. 18 € . Ecrivain(s): Serge Gonat Edition: Myriapode

 

 

Récit fantastique ? Ecriture poétique délirante ? Conte de la folie peu ordinaire ?

Il y a un peu de tout cela dans cette histoire déroutante.

Bernardo, pieux puceau, vit à Quérouville, une société hors du temps où les règles du Bien et du Mal sont édictées par le mystérieux chef spirituel manichéen de l’Armée De Salut, un certain Lazard, qui s’évertue à détourner ses ouailles du péché de luxure.

Le Mal, le sexe en l’occurrence, est incarné, clame ce saint homme, par Madame Gilbert, la tentatrice, qui, en incitant Bernardo à lui faire la lecture des Onze mille verges d’Apollinaire, œuvre indexée comme satanique par Monseigneur Lazard, a pour dessein de le dévoyer et de l’amener à perdre avec elle son pucelage et davantage.

Le pont des assassins, Arturo Perez-Reverte

Ecrit par Patryck Froissart , le Lundi, 17 Décembre 2012. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Espagne, Roman, Seuil

Le Pont des Assassins (El Puente de los asesinos), traduit de l’espagnol par François Maspero, octobre 2012, 349 p. 19,50 € . Ecrivain(s): Arturo Pérez-Reverte Edition: Seuil

 

Voilà qui ravira les amateurs des romans de cape et d’épée, et en particulier, ceux dont l’enfance a retenti des cliquetis d’épée et des éclats de mousquetons des Pardaillan, de Lagardère, ou de nos mondialement célèbres Trois Mousquetaires.

Tout comme celles de Pardaillan ou de d’Artagnan, les aventures du Capitaine Diego Alatriste y Tenerio, le mercenaire espagnol que nous retrouvons en ce volume, se déclinent en plusieurs tomes. Celui-ci en est le septième.

Partageant la vision, tantôt critique, tantôt dubitative, souvent admirative, toujours respectueuse que porte le narrateur, le jeune spadassin basque Iňigo Balboa, sur les faits, les dires et les gestes du Capitaine Alatriste, dont il est à la fois le serviteur, le disciple, l’assistant, le sbire et le compagnon dévoué, nous suivons jour après jour le récit d’un complot visant à renverser, pour le compte de l’Espagne, le doge de Venise, Giovanni Cornari, trop lié avec la France au goût de Philippe IV.

L’objectif une fois annoncé, le décor se met en place, le complot s’ourdit, la stratégie se dessine, les protagonistes se rencontrent, font connaissance, s’organisent.

Le poète russe préfère les grands nègres, Edouard Limonov

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 14 Décembre 2012. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Récits, Russie, Flammarion

Le poète russe préfère les grands nègres, traduit du russe Emmanuelle Davidov, 2012, 329 p. 20 € . Ecrivain(s): Edouard Limonov Edition: Flammarion

 

La grande illusion…

Ce pourrait être un sous-titre pour ce roman âpre, violent, acide.

Mais c’est plutôt une immense désillusion que vit le poète russe Limonov, personnage éponyme de l’auteur.

Ecrivain contestataire dans la glorieuse Union des Républiques Socialistes Soviétiques, Limonov est « autorisé » à émigrer avec sa femme Elena aux Etats-Unis d’Amérique, la non moins glorieuse patrie des libertés, le pays porte-étendard du « Monde Libre ».

Il ne lui faut pas longtemps pour déchanter. Elena le quitte pour un homme au présent plus argenté et au futur matériellement plus confortable.

Le voilà, littéralement, anéanti :

Dictionnaire érotique de l'argot, Georges Lebouc

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 28 Novembre 2012. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Essais

Dictionnaire érotique de l’argot, Editions Avant-propos, 2012, 16,95 € . Ecrivain(s): Georges Lebouc

 

J’ai eu le pépin pour ce livre aux pages de papier glacé agréables au toucher qui m’a séduit a priori par la qualité de son édition, par son titre, et par l’illustration suggestive de sa couverture.

La marchandise est indiscutablement racoleuse : dans toute librairie où elle se met en vitrine, elle vous joue son pousse-au-vice sans que le libraire ait besoin de se transformer en barbillon et d’envoyer sa caissière, qu’il a évidemment recrutée pour son physique de corvette gironde ballottée de première, faire son persil comme une vulgaire ambulante sur le macadam du trottoir de sa boutique pour y lever les clilles.

Une fois qu’il a sorti ses carrés de soie, n’importe quel micheton peut l’embarquer, et l’enflure alors a toute liberté de se la farcir à domicile ou sur un banc public sans pour autant passer pour un Mozart de la fourrette.

Et si c’est une bombasse qui l’emballe, rien ne l’oblige à se l’envoyer à la maison tire-bouton : ce n’est pas parce qu’elle en prendra son fade dans le métro ou dans la salle d’attente de son gynéco qu’on la soupçonnera d’être de la garde nationale !

Homo erectus, Tonino Benacquista

Ecrit par Patryck Froissart , le Mardi, 13 Novembre 2012. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Folio (Gallimard), Roman

Homo erectus, Folio 2012, 305 pages . Ecrivain(s): Tonino Benacquista Edition: Folio (Gallimard)

Chaque jeudi, à Paris, dans un endroit secret qui n’est jamais le même, des hommes racontent devant d’autres hommes la nature et l’évolution des rapports qu’ils entretiennent ou ont entretenus avec une ou plusieurs femmes, puis cette assemblée extraordinaire se sépare, sans un commentaire autorisé sur aucune des « confessions », sur l’annonce de l’adresse de la session suivante.

Ce pourrait être la scène d’un nouvel Heptaméron qui aurait pour règles singulières que les participants ne se connaissent pas, ne déclinent pas leur identité, ne cherchent pas à en savoir plus que ce qui est narré, ne se parlent pas, ne se rencontrent point hors de l’étrange atelier qu’ils cessent de fréquenter quand ils en ont envie.

Or dans Homo erectus, trois des personnages qui se sont trouvés un même soir en ce cercle mystérieux enfreignent ce règlement : tout en assistant épisodiquement aux soirées occultes, ils se retrouvent ponctuellement à la terrasse d’un café, confrontent le bilan négatif qu’ils se font de leur relation passée avec le deuxième sexe, puis en tirent leçon, chacun à sa façon, chacun avec la morale qu’il prend la décision d’adopter dorénavant, pour se tracer, délibérément, obstinément, une vie nouvelle fondée sur un changement radical de conduite vis-à-vis de la gent féminine.