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Articles taggés avec: Froissart Patryck

Le mariage de plaisir, Tahar Ben Jelloun

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 30 Juin 2016. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Gallimard

Le mariage de plaisir, janvier 2016, 261 pages, 19,50 € . Ecrivain(s): Tahar Ben Jelloun Edition: Gallimard

 

Roman en forme de saga familiale sur trois générations, sur environ soixante-dix ans (des années 40 à nos jours, ce qui coïncide avec la vie de l’auteur, de sa naissance jusqu’au temps de l’écriture du récit), et sur trois lieux principaux (Fès, Dakar, Tanger) avec plusieurs parcours narratifs itinérants entre le Maroc et le Sénégal. C’est dire l’importance de la dimension spatio-temporelle de la narration.

Le récit, en tiroir, est attribué à un conteur, un hlaïqya, lui-même annoncé, dès la première phrase du livre, par la formule traditionnelle du conte.

« Il y avait une fois, dans la ville de Fès, un conteur qui ne ressemblait à personne. Il s’appelait Goha… »

La formule réapparaît, redondante, lorsque Goha entame le récit qui constitue le corps du roman :

« Il était donc une fois, dans la ville de Fès, un petit garçon prénommé Amir, né dans une famille de commerçants dont on disait qu’ils étaient descendants du prophète ».

Camisole, Salomon de Izarra

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 22 Juin 2016. , dans La Une Livres, Rivages, Les Livres, Critiques, Fantastique, Roman

Camisole, janvier 2016, 107 pages, 16 € . Ecrivain(s): Salomon de Izarra Edition: Rivages

 

Edgar Griffith, expert comptable, reçoit mission d’enquêter sur les comptes d’un établissement d’internement de malades mentaux.

Accueilli par le directeur Oswald Barker, qu’il trouve d’emblée « professionnellement inquiétant », Edgar découvre un univers concentrationnaire angoissant dont les cloisons vont se refermer violemment sur lui à l’occasion d’un orage terrifiant qui détruit le circuit électrique de l’asile.

Les bâtiments à l’étrange architecture mouvante se trouvant eux-mêmes isolés dans une région à la nature hostile, l’action se déroulant dans un lieu clos d’où l’acteur principal ne peut a priori s’échapper, les personnages qui y sont pensionnaires ayant des comportements incohérents, agressifs, de plus en plus violents, l’orage qui fait rage, la nuit sans autre lumière que celle des éclairs : l’auteur met rapidement en œuvre les ingrédients classiques du récit fantastique dans la lignée de Poe, lui aussi prénommé Edgar (coïncidence ?).

La conscience de l’Absolu, Aphorismes et enseignements spirituels, Frithjof Schuon

Ecrit par Patryck Froissart , le Samedi, 18 Juin 2016. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Essais

La conscience de l’Absolu, Aphorismes et enseignements spirituels, Éditions Hozhoni, mars 2016, compilation réalisée par Thierry Béguelin, 130 pages, 12 € . Ecrivain(s): Frithjof Schuon

La composition originale de cet ouvrage permet soit de lire de façon linéaire chacun de ses chapitres soit de l’utiliser comme une sorte d’encyclopédie, en choisissant de s’intéresser dans le désordre aux thèmes auxquels réfèrent les titres comme à autant de rubriques philosophiques.

Ces titres, réduits à la plus simple expression, constitués dans presque tous les cas par la juxtaposition sans copule ni virgule de deux notions, annoncent la problématique débattue dans chacun des articles, par exemple :

Absolu  Transcendance

Sérénité  Mesure

Bonheur  Beauté

Orgueil  Vertu

Grâce  Epreuve

etc…

Bible et poésie, Michael Edwards

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 09 Juin 2016. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Editions de Fallois

Bible et poésie, janvier 2016, 167 pages, 19 € . Ecrivain(s): Michael Edwards Edition: Editions de Fallois

 

Michael Edwards s’est intéressé au christianisme à l’âge de 19 ans. C’est alors qu’il a abordé la lecture de la Bible. Il est devenu chrétien par la suite, durant ses études universitaires à Cambridge. Il raconte avoir vécu sa conversion comme une seconde naissance.

Cet homme de lettres, ce poète, semble alors avoir entamé, en parcourant la Bible, en même temps qu’il traçait son chemin vers la foi, une véritable odyssée poétique.

Dans les premières pages de l’ouvrage, il expose sa définition, intéressante, du langage poétique « en général ».

La poésie attire l’attention sur le langage et sur le mystère des mots, sur leur capacité à créer, presque d’eux-mêmes, des réseaux de sens, des émotions insoupçonnées, des rythmes et une musique pour l’oreille et pour la bouche qui se répandent dans tout le corps et tout l’être. […] Elle brûle les apparences, elle découvre l’invisible, elle ouvre, comme une petite fenêtre ou une grande baie, sur l’inconnu, sur autre chose

Moze, Zahia Rahmani

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 29 Avril 2016. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Sabine Wespieser

Moze, avril 2016, 190 pages, 9 € . Ecrivain(s): Zahia Rahmani Edition: Sabine Wespieser

 

Moze est le père de la narratrice. Moze est un harki.

La narratrice porte une marque, péjorative, qu’elle ressent comme lourdement infâmante : elle est « fille de harki ».

« Fille de harki »… Telle est son identité.

Moze s’est suicidé un 11 novembre, après être allé salué le monument aux morts du village de France où il s’est réfugié, où il s’est isolé avec sa famille.

L’ouvrage prend la forme, le plus souvent, d’un monologue intérieur intense, entrecoupé de dialogues, d’entretiens avec le père défunt, avec la mère, avec les membres d’une Commission nationale de réparation incapables de comprendre, et a fortiori de mesurer l’injustice historique subie par les harkis. Les éléments narratifs, l’histoire terrible de Moze, de ses frères, de sa famille, apparaît dans ces monologues et dialogues en pointillés, en fragments, en pièces d’un puzzle que le lecteur reconstitue au fil des pages.