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Mère (14 & Fin), par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 13 Décembre 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

Une femme et des hommes devant le mur d’une maison en démolition. Ils portent des gants de cuir, sans doute à cause de la saison hivernale.

C’est une suite de petits souvenirs qui finissent par faire un tout. Mais quant à l’interprétation de toutes ces années, ça se mélange un peu, les dates, les noms. Et puis il y a sans doute des personnes inventées, que j’ai prises pour de vrais souvenirs. Comme si j’étais un peu déchirée. Et tenue à des approximations. Comme cette divination sur les oiseaux que me faisait cet inconnu de Vierzon, qui était peut-être un charlatan, j’ai toujours cru ce qu’il disait. Je suis une sorte de femme sans avenir, disons, tournée vers ce qui a existé, et pas sans avenir, mais dont l’avenir devient déjà du passé avant d’être. Comme cette petite buvette de La Muette, où je jouais enfant, c’est devenu une sorte de repère, une solide analyse. Parce que j’ai été tétanisée, terrassée. Défaite. Puis reconstruite, réparée. Et sans aucune aide. Juste avec ma volonté, ma volonté propre. Et pas un fantasme. Non, de la peur. De la vraie peur, quelque chose de terrible que je n’arrive pas toujours à exprimer. Ce que ce landau avait de typique ? Je n’en sais rien. Mais, j’ai souvenir de la biscotte et du chocolat. Du chocolat très fort. Presque amer et qui me dégoûtait.

Mère (13), par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Vendredi, 09 Décembre 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

Prends.

Merci.

Une mixtion de fer et de carbone.

Et l’anxiété ?

Toujours.

C’est un apprentissage, si tu veux.

Devant l’heure qui avance, je propose que nous buvions un peu de cette vieille liqueur qui a fait la renommée de notre famille.

Une chimère.

Mère (12), par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Jeudi, 01 Décembre 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

Elle volait n’importe quoi, surtout au Prisunic et aux Galeries Lafayette. Des parfums, des broches, des parapluies. Mon père est venu deux fois au poste de police. Très en colère.

C’était une famille unie qu’elle a sciemment désunie.

Regarde.

Des bestioles rouges ?

J’ai compris.

L’abus des médicaments n’est pas neutre, et ça a des conséquences.

Boire. Je veux boire.

A propos de Zoartoïste et autres textes, Catherine Gil Alcala, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 28 Novembre 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

Zoartoïste et autres textes, Catherine Gil Alcala, éd. La Maison brûlée, novembre 2016, 136 pages, 15 €

 

 

Au risque de répéter ce qui a été dit déjà au sujet de la forme très originale et particulière du théâtre de Catherine Gil Alcala, il faut se faire à l’idée qu’il y a là un style d’auteur, et un vrai monde. Ce monde est fait de la concaténation de différents éléments, qui prennent source dès la liste des personnages (un peu à la manière de Novarina) et d’ailleurs avec le tout premier d’entre eux : Zoartoïste, c’est-à-dire un enchâssement de noms et d’épithètes tels que Zoroastre, toïste, artiste, le Tao, l’art, Zarathoustra. Et c’est bien ce qui surgit à la lecture, ce mélange, cette saturation, le caractère protéiforme d’un univers théâtral à part entière. Là encore, pour cette pièce qui s’organise en 15 scènes (15 miroirs), l’on est tout devant une sorte d’autoportrait de la dramaturge, une sorte de monologue à plusieurs voix qui nous sature d’informations et d’images, qui explose en quelque sorte dans un style foisonnant et divers.

Mère (11), par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 26 Novembre 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

Ma mère est d’origine belge.

Lectrice du Soir ?

Elle pense que tous les sept ou neuf ans on repart pour un cycle et que le mariage parfait n’existe pas.

Des discontinuités, lit-on aussi.

Merci.

Une sorte d’ordre intérieur dont le développement suit un cours chaotique, hasardeux et sans continuité.

Merci.

J’ai été le sujet de sa thèse.

Êtes-vous fière ?