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Articles taggés avec: Ayres Didier

À propos de Ainsi parlait Emily Dickinson (Arfuyen), par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Mercredi, 06 Juillet 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

Portrait de femme en artiste

à propos de Ainsi parlait Emily Dickinson, Arfuyen, 2016, trad. Paul Decottignies, 13 €

 

Ma relation avec la poésie d’Emily Dickinson est complexe et a eu recours à trois moments de trois lectures, dont la dernière est publiée ces jours-ci par les éditions Arfuyen dans sa nouvelle et belle collection « Ainsi parlait ». En effet, j’ai trouvé avec cette édition, une Dickinson très incarnée et en lutte avec ce qui me paraît le plus important, c’est-à-dire la vie, son au-delà, et la pensée. Il faut d’ailleurs savoir que la poétesse, si célèbre aujourd’hui, n’a volontairement rien publié de son vivant. Elle ressemble à cet égard, dans un tout autre registre, à Fernando Pessoa qui, grâce à son hétéronomie, si je puis dire, a su conquérir la célébrité de son œuvre après sa mort. Il est donc très important ici de voir combien l’immortalité tient une place importante pour ces 1789 poèmes, 1049 lettres et 124 fragments que nous laisse la grande poétesse américaine.

Le présent sacré à propos de Tracé du vivant de Marie-Claire Bancquart

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 02 Juillet 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

Tracé du vivant de Marie-Claire Bancquart, Arfuyen, 2016, 11€

 

Comme j’essayais d’aborder ce livre reçu il y a peu, j’ai cherché une manière originale de l’atteindre. Pour finir, j’ai agi tout simplement en considérant la couverture. Car ce Tracé du vivant s’ouvre sur un fac-similé d’une partition manuscrite d’Alain Bancquart, l’époux de la poétesse. J’étais ainsi déjà d’emblée en compagnie d’une écriture sobre et élégante. Mais, pas seulement, car cette lecture du recueil que publie Marie-Claire Bancquart dans la collection des Cahiers d’Arfuyen, cette année, recèle de grandes questions métaphysiques, essentiellement sur le temps et la mort. D’ailleurs ce goût de mort pousse à la sagesse ; là, l’écoulement du temps revient à observer le temps qui passe, heures, jours, années, saisons qui se reflètent et s’entremêlent au point de laisser le poème encore assez ouvert à la vie – comme l’y invite Levinas par exemple, au sujet de soi, d’un soi-même étant toujours ouvert, jusqu’à la blessure, jusqu’à autrui.

A propos de Lettres imaginaires de Mary Butts, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 11 Juin 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

Un certain amour

à propos de Lettres imaginaires de Mary Butts, éd. Le lavoir Saint-Martin, 2016, dessins de Jean Cocteau, 15 €

 

J’ai quitté avant-hier le film de Xavier Dolan, Les Amours imaginaires, pour lire les Lettres imaginaires de Mary Butts illustrées par Jean Cocteau. Je sais, par ailleurs, de la bouche de Marie-Noëlle Chabrerie, la directrice des éditions Le lavoir Saint-Martin, que ce livre ne trouve pas suffisamment son public malgré le niveau d’exigence très élevé et la possibilité assez rare de feuilleter des dessins de Cocteau, inédits en France. Ces deux choses – la proximité du film et celle de Cocteau – m’incitent à essayer de déceler dans ce texte de M. Butts les clés de l’esprit « Queer », tel que l’envisagent les défenseurs des droits des homosexuels. Donc, regarder dans ce texte l’homophilie, car certaines lettres de l’ouvrage portent directement sur un jeune homme aimant les hommes.

A propos de Circonvolutions de Stéphane Sangral, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Mercredi, 18 Mai 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

Une expérience de langage

à propos de Circonvolutions de Stéphane Sangral, éd. Galilée, avril 2016, 150 pages, 15 €

 

Comment déconstruire physiquement et métaphysiquement le poème ? C’est tout l’art du dernier recueil de poésie de Stéphane Sangral qui livre, avec Circonvolutions, une plongée en apnée dans un univers presque angoissant, ou néanmoins confiné à l’ennui du poète qui confine, quant à lui, à la métaphysique. Un de mes interlocuteurs sur la Toile me disait que le monde ne peut pas être sans ce qui n’existe pas. Pour Stéphane Sangral le monde se déconstruit comme monde et tombe dans la langueur négative d’une interrogation sans fin, mais s’appuie cependant sur le langage et sa part immatérielle.

Dialogue depuis l’ailleurs - à propos de De la poussière sur vos cils de Julien Bosc

Ecrit par Didier Ayres , le Vendredi, 08 Avril 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

 

De la poussière sur vos cils de Julien Bosc, éd. La tête à l’envers, 2015, 13,50 €

 

Le livre que publie Julien Bosc aux éditions La tête à l’envers, est à la fois lumineux et plein de mystère, quand cette lumière vient justement de la qualité du mystère. En effet, les deux parties de ce poème grandement dialogué, sont dédiées à plusieurs personnes. Sont-ce là les enfants et l’épouse du poète ? On ne sait pas, mais on devine un drame violent qui inspire le poète, qui agit dans une sorte de dédoublement – voix de lui-même et voix de l’Autre – en une schize créatrice et capiteuse.

Peut-être endormie :