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Seuil

Les Éditions du Seuil sont une maison d'édition française créée en 1935.

Maison très respectée dans le milieu de l'édition, entretient de bons rapports avec ses auteurs. Elle a notamment publié les œuvres de Jacques LacanRoland BarthesPhilippe Sollers (première période) ou plus tard Edgar MorinMaurice Genevoix ou Pierre Bourdieu.

La filière écossaise, Gordon Ferris

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Samedi, 11 Mars 2017. , dans Seuil, Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, Iles britanniques, Roman

La filière écossaise, février 2017, trad. anglais Hubert Tézenas, 472 pages, 22,50€ . Ecrivain(s): Gordon Ferris Edition: Seuil

 

Automne 1946, nous retrouvons Douglas Brodie (déjà présent dans La Cabane des pendus et Les Justiciers de Glasgow (1), reporter à la Glasgow Gazette, en train d’enquêter pour son ami le tailleur Isaac Feldmann. Ancien flic avant guerre puis ex-officier interprète à Bergen-Belsen au procès des anciens criminels nazis, l’intrépide et perspicace Brodie doit tenter d’élucider le mystère de plusieurs vols de bijoux ayant eu lieu le jour de shabbat dans la communauté juive de Garnethill. Tandis que son amie avocate et logeuse, la belle et intelligente Samantha Campbell, part pour Hambourg afin de participer au procès pour crimes de guerre contre les fonctionnaires du camp de concentration de Ravensbrück, Brodie découvre que se cache derrière les brigandages sur lesquels il enquête une « route des rats ». Á la classique filière qui permettait aux criminels de guerre de s’enfuir en Amérique du sud via l’Autriche et l’Espagne, il en existerait une autre partant de Hambourg, allant à Glasgow pour rejoindre les Etats-Unis.

Petite sœur la mort, William Gay (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 02 Mars 2017. , dans Seuil, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman, Fantastique

Petite sœur la mort (Little Sister Death), trad. américain Jean-Paul Gratias, mars 2017, 270 pages, 19,50 € . Ecrivain(s): William Gay Edition: Seuil

Et l’arbre couleur de feuilles de mille couleurs différentes

Parla, et toutes les feuilles voltigèrent en l’air

Et tournoyèrent autour du tronc ; et l’arbre était un

Vieillard à la barbe blanche resplendissante comme

Une cuirasse d’argent, et les feuilles étaient des oiseaux.

« Que dis-tu, bon saint François ?

Petite Sœur la Mort » dit le bon saint François

William Faulkner, Mayday

(Extrait de l’épigraphe du roman)

 

Le titre français, et le titre original (Little Sister Death), sont donc une référence à un texte peu connu de Faulkner.

Les doutes d’Avraham, Dror Mishani

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 20 Octobre 2016. , dans Seuil, Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire, Israël

Les doutes d’Avraham, octobre 2016, 274 pages, 20 € . Ecrivain(s): Dror Mishani Edition: Seuil

 

 

Dror Mishani nous a concocté des retrouvailles attachantes avec l’inspecteur Avraham*, promu chef de la section des homicides de Holon, dans la banlieue sud de Tel-Aviv. Cette promotion n’est d’ailleurs pas le seul changement dans la vie du policier. Son amie Marianka, rencontrée lors de sa précédente enquête en Belgique, l’a rejoint en Israël et vit avec lui. Deux bouleversements qu’Avraham éprouve bien du mal à digérer.

Tout d’abord sa promotion. Voici qu’un meurtre survient – une veuve sexagénaire étranglée dans son appartement. Du classique pour Avraham sauf que, cette fois, il est responsable statutairement de l’enquête et que cela le jette dans une anxiété profonde. Sera-t-il à la hauteur ? Surtout, saura-t-il manager ses subordonné(e)s ? L’ombre de sa supérieure, Ilana Liss – absente pour soigner un cancer – l’obsède et la tentation de l’appeler pour lui demander conseil sera constante.

A la fin le silence, Laurence Tardieu

Ecrit par Sylvie Ferrando , le Samedi, 03 Septembre 2016. , dans Seuil, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire

A la fin le silence, août 2016, 176 pages, 16 € . Ecrivain(s): Laurence Tardieu Edition: Seuil

 

Les aléas de la vie constituent bien souvent le ferment des romans, et celui de Laurence Tardieu n’y fait pas exception. A la fin le silence s’inspire de deux malheurs à la fois, l’un prévisible, la vente d’une maison de famille tendrement aimée, à Nice, et l’autre imprévisible, les attentats meurtriers du 7 janvier 2015 à Charlie Hebdo, à l’hyper casher de Vincennes et à Montrouge, puis celui du 13 novembre 2015 au Bataclan. Les souvenirs familiaux, teintés de bonheur et de tristesse, font surface et se mêlent au ressenti de l’actualité, d’abord le jour même des attentats, puis après-coup.

Dans la maison méridionale, nommée Cybèle, « si belle, plus belle que tout autre lieu au monde », dans le jardin de l’enfance, le temps est aboli : « J’ai six ans, quinze ans, trente ans, quarante ans, je suis une petite-fille, une fille, une orpheline, une mère […] Ici, je porte tous mes âges ». La narratrice y retrouve les odeurs, les présences et les voix du passé, empêchant ainsi « que le temps recouvre tout » : « Les enfants, rendez-vous compte, c’est divin ». « Oh, viens voir, maman, la tourterelle boit l’eau de la piscine ! ». « Vous avez vu comme le cèdre a grandi ? »

La disparition des lucioles (réflexions sur l’acte photographique), Denis Roche

Ecrit par Arnaud Genon , le Mercredi, 31 Août 2016. , dans Seuil, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Arts

La disparition des lucioles (réflexions sur l’acte photographique), mai 2016, 204 pages, 25 € . Ecrivain(s): Denis Roche Edition: Seuil

 

La photographie comme vertige.

C’est en 1974 que Denis Roche – écrivain, photographe et éditeur – fonda au Seuil la collection Fiction & Cie, qui réédite, moins d’un an après la disparition de celui qui fut aussi poète, La disparition des lucioles (réflexions sur l’acte photographique), initialement paru en 1982 aux Editions de l’Etoile. Il s’agit d’un livre hybride, entre l’essai théorique et l’autobiographie, d’un livre-patchwork où se côtoient textes, entretiens et préfaces déjà parus, textes inédits et photographies qui interrogent les rapports entre la littérature et la photographie.

Denis Roche est un de ceux – avec Roland Barthes (La Chambre claire, 1980), Gilles Mora, Claude Nori et Bernard Plossu (fondateurs des Cahiers de la photographie) – qui a donné à la photographie ses lettres de noblesse en la considérant non pas à l’ombre de la peinture, comme elle l’a souvent été, mais comme un art à part entière : « Il faudrait d’abord accepter que la photographie ne soit le décalque ou le substitut de rien, qu’elle soit son propre sujet et que ce sujet seul soit son étude, sa définition, sa visée ».