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Seuil

Les Éditions du Seuil sont une maison d'édition française créée en 1935.

Maison très respectée dans le milieu de l'édition, entretient de bons rapports avec ses auteurs. Elle a notamment publié les œuvres de Jacques LacanRoland BarthesPhilippe Sollers (première période) ou plus tard Edgar MorinMaurice Genevoix ou Pierre Bourdieu.

La science expliquée à mes petits-enfants, Jean-Marc Lévy-Leblond

Ecrit par Christophe Gueppe , le Samedi, 11 Octobre 2014. , dans Seuil, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

La science expliquée à mes petits-enfants, septembre 2014, 102 p. 8 € . Ecrivain(s): Jean-Marc Lévy-Leblond Edition: Seuil

Qui ne rêverait d’avoir un grand-père comme Jean-Marc Lévy-Leblond, aussi sage et aussi savant, et qui ne souhaiterait avoir une petite fille aussi curieuse, instruite et intelligente que celle qui nous est présentée ?

Sur quoi porte leur discussion très enrichissante ? Sur la science, sur ce qu’elle est aussi bien que sur les processus par lesquels elle se fait. De ce point de vue, J.M. Lévy-Leblond se présente, dans cet ouvrage, à la fois comme un scientifique, tant au niveau théorique que pratique, comme un historien des sciences, un philosophe, un pédagogue, mais aussi un homme, pétri de sensibilité, de moralité et de sens civique.

Ce sur quoi il veut insister, en tout premier lieu, c’est sur la complexité du travail d’un scientifique. C’est cette complexité qui fait que, aujourd’hui, la science dans ses avancées demande une très grande spécialisation, mais aussi un travail de collaboration. Aucun scientifique actuel ne peut prétendre dominer l’ensemble de sa discipline, ou même simplement une branche de celle-ci. Ses connaissances très pointues vont donc de pair avec une profonde cécité, qui demande de sa part beaucoup d’humilité, comme il le dit à un moment : « Ce furent plusieurs mois de déprime avant qu’un chercheur renommé ne m’explique amicalement que c’était normal et que le travail de recherche consiste précisément à passer le plus clair de son temps à ne pas trouver, à ne même pas savoir exactement ce qu’on cherche, et pire encore, à se tromper ».

Les Réputations, Juan Gabriel Vásquez

Ecrit par Marc Ossorguine , le Lundi, 29 Septembre 2014. , dans Seuil, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Amérique Latine, Roman, La rentrée littéraire

Les Réputations (Las reputaciones), traduit de l’espagnol (Colombie) par Isabelle Gugnon, août 2014, 192 pages, 18 € . Ecrivain(s): Juan Gabriel Vásquez Edition: Seuil

 

La presse écrite depuis bien longtemps fait appel à des dessinateurs, et plus particulièrement à des caricaturistes qui peuvent parfois tenir régulièrement la une et dont les dessins sont souvent bien plus commentés que les éditoriaux les plus en vue. En Colombie, au début du XXe siècle, l’un des plus célèbres fut Ricardo Rendón, qui mit fin à ses jours alors qu’il avait tout juste 37 ans, en 1931. C’est avec l’histoire de l’un de ses successeurs, Javier Mallarino, que Juan Gabriel Vásquez nous emporte une fois de plus au cœur de la société Colombienne et au cœur de l’humain. Javier est au fil des années devenu une légende, à la fois admiré, craint et détesté. D’un trait, il peut en effet ébranler, blesser et mettre à bas les réputations les plus solides, les plus établies, il peut défaire les gouvernements, influer sur les décisions politiques simplement avec une feuille blanche et un peu d’encre. Ce pouvoir, Javier Mallarino l’a et il en est même devenu une institution nationale à laquelle l’on rend un hommage des plus officiels dans la grande salle du théâtre Colón de Bogota, avec ministre et émission d’un timbre poste à son effigie.

Menus souvenirs, José Saramago

Ecrit par Marc Michiels (Le Mot et la Chose) , le Mardi, 16 Septembre 2014. , dans Seuil, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Langue portugaise, Récits, La rentrée littéraire

Menus souvenirs, traduit du portugais par Geneviève Leibrich, septembre 2014, 176 pages, 18 € . Ecrivain(s): José Saramago Edition: Seuil

 

« Le monde de chacun dépend des yeux que l’on a reçus en partage », in. Le Dieu manchot, 1982

 

José Saramago est né en 1922 à Azinhaga, au Portugal. Ecrivain majeur, il demeure l’un des meilleurs représentants, aux côtés d’António Lobo Antunes ou Fernando Pessoa, de la littérature et de la pensée lusitanienne à travers le monde. Son œuvre, qui comprend des romans, des essais, de la poésie, du théâtre, est traduite dans plus de 25 pays. Lauréat du prix Camðens en 1995 (la plus haute distinction des lettres portugaises), et du prestigieux Nobel de littérature en 1998, il décède à Lanzarote en 2010. Aujourd’hui, la quasi-totalité de l’œuvre romanesque de l’écrivain est disponible en français aux éditions du Seuil.

Dans une écriture simple, poétique et autobiographique, José Saramago nous dévoile donc ses Menus souvenirs : « Le livre des tentations, titre incertain ? « Oui, les menus souvenirs du temps où j’étais petit, tout simplement ». Il s’agit pour l’auteur de revenir sur son enfance, le paysage de ses racines pauvres, mais qui, comme un peintre, lui a procuré les couleurs de son écriture, la toile de ses récritures :

Viva, Patrick Deville

Ecrit par Philippe Chauché , le Mardi, 26 Août 2014. , dans Seuil, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Viva, août 2014, 208 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): Patrick Deville Edition: Seuil

 

« Tout commence et tout finit par le bruit que font ici les piqueurs de rouille. Capitaines et armateurs redoutent de laisser désœuvrés les marins à quai. Alors le pic et le pot de minium et le pinceau. Le paysage portuaire est celui d’un film de John Huston, Le Trésor de la Sierra Madre, grues et barges, mâts de charge et derricks, palmiers et crocodiles ».

Patrick Deville, écrivain voyageur et voyageur écrivain, ordonne en astrophysicien la constellation de Viva. Dans le ciel du romancier, Trotsky, Malcom Lowry, mais aussi Cravan, Frida Calo, Diego Rivera, Artaud, André Breton, des assassins et des révolutionnaires, des amoureux, des tavernes, un volcan, des villes mexicaines et mille étoiles scintillantes. Tout l’art de l’écrivain est d’ordonner leurs rencontres, leurs rêves et leurs défis. Comme un marin sans désœuvrement, il pique l’Histoire de son crayon, pour en éliminer la rouille, ce poison qui la dévore au fil du temps : les falsificateurs, les mauvais écrivains, les historiens frileux et les lecteurs pressés. L’or apparaît alors, pur et mystérieux comme un volcan d’où se détachent par éclairs la figure brisée d’un écrivain révolutionnaire et celle d’un révolutionnaire écrivain assassiné.

Manuel d’écriture et de survie, Martin Page

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 28 Juin 2014. , dans Seuil, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Manuel d’écriture et de survie, mai 2014, 176 pages, 14 € . Ecrivain(s): Martin Page Edition: Seuil

 

« J’ai des points communs avec des dessinateurs, des peintres, des biologistes, des musiciens, avec des personnes qui ne pratiquent aucun art mais qui exercent leur profession avec imagination. Je déteste l’idée de groupe et de corporatisme. Aller voir ailleurs profite toujours à notre art ».

Sur le ring du roman, Martin Page invite Daria, une jeune femme romanesque qui se livre à quelques exercices littéraires. Il répond à ses lettres imaginaires, comme à l’entraînement : esquive, pas de danse, jambes souples, souffle contrôlé et poings prêts à frapper, pour lui montrer ce qu’il convient d’éviter si elle veut gagner aux points. Il témoigne de ses combats permanents, de sa lutte incessante contre les assis et contre lui-même. Le doute comme une paire de gants de cuir où l’on se glisse, les incertitudes comme des cordes qui renvoient l’écrivain au centre du ring, exposition totale, où se découvrir peut être fatal. Mais aussi toujours avancer, même lorsque l’on perd du terrain. Ecrire et ne jamais baisser la garde, écrire et s’en donner les moyens.