Gilles Baum, déjà l’auteur de plusieurs albums illustrés, avait publié en 2019 chez l’éditeur lyonnais Amaterra un premier roman, La Nuit des géographes. Trois enfants, passionnés de géographie, y partaient à la découverte d’un pays inconnu : la nuit. Déjà, ce récit bref confrontait ses jeunes héros à la solitude et à l’absence du père qui sont au cœur du nouveau roman poétique et grave de Gilles Baum : Les Boîtes aux lettres.
Le texte, plus long, est plus ambitieux par son sujet comme par le traitement de celui-ci. Alors que l’absence du père du narrateur était effleurée dans La Nuit des géographes, elle est au centre des Boîtes aux lettres. Le héros, Émile, attend des nouvelles de son père qui a quitté la maison à la suite d’une dispute avec sa compagne, dont on comprend peu à peu les causes et le caractère violent. Émile, confiant dans la promesse faite par son père de revenir, pose des boîtes aux lettres dans des endroits incongrus, où il espère que son père pourra lui écrire – puisque sa mère, Maria, a rayé son nom de la boîte aux lettres familiale et ne veut plus entendre parler de lui.