Comment entrevoir une autre vie, une possibilité d’émancipation et d’accomplissement personnel ?
En cette seconde moitié du XIXe siècle, c’est bien difficile pour les enfants Sézeneau : ils sont cinq, deux garçons Isidore et Eugène, trois filles, Louise, Eugénie, et Alice, nés tous à cette époque. Le père, Léonard Sézeneau, est une sorte de pater familias, ombrageux, autoritaire, peu disert. Il fait planer son autorité sur le foyer. Son épouse, Hulda, est décédée et des mauvaises langues affirment que c’est parce que Hulda aurait appris la liaison qu’entretient Léonard avec Livia Bergvist, une jeune femme d’origine suédoise, qui est la gouvernante de la famille Sézeneau.
Très vite, la narratrice Marie Sizun nous initie aux secrets plus ou moins inavouables de cette famille : Livia cache une naissance, un enfant qu’elle aurait pu avoir avec Léonard. Mais c’est le parcours des filles qui est privilégié dans ce roman. Les scènes sont décrites par Marie Sizun comme des épisodes de séries télévisées. On se laisse prendre à cette convention car Marie Sizun a de la sympathie pour ces sœurs aux yeux bleus.