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Roman

Le Mystère Sammy Went, Christian White (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mardi, 15 Décembre 2020. , dans Roman, Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, Folio (Gallimard)

Le Mystère Sammy Went, Christian White, Folio Policier, novembre 2020, trad. anglais (Australie) Simone Davy, 400 pages, 8,50 € Edition: Folio (Gallimard)

 

Alors que Kimberley Leamy fait une pause, en lisant un vieux Stephen King, entre deux cours de photographie à la cafétéria du TAFE (Technical and Further Education – Collège d’Enseignement Technique et Professionnel Australien) de Northampton Communauty où elle dispense ses cours trois fois par semaine, un inconnu fait irruption. Il prend place à sa table, lui demande si elle s’appelle bien Kimberley Leamy et se présente sous le nom de James Finn. Puis, il lui présente une photo et insiste pour qu’elle la regarde avec attention. Le cliché représente une fillette. Kimberley lui explique qu’elle ne voit pas de quoi il retourne. Il lui précise que l’enfant figurant sur la photo a été enlevée à Manson dans le Kentucky (USA), il y a vingt-huit ans à peu près, qu’elle se nommait Sammy Went et qu’ayant grandi lui-même à Manson, il est un très bon ami de la famille Went. Kim lui indique qu’elle ne comprend pas ce qu’elle aurait à voir avec un enlèvement. Alors la phrase suivante tombe brutalement : « Je crois que Sammy West, c’est vous ».

Œuvres, George Orwell en La Pléiade (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 10 Décembre 2020. , dans Roman, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Iles britanniques, La Pléiade Gallimard

Œuvres, George Orwell, Gallimard La Pléiade, octobre 2020, édition dirigée par Philippe Jaworski, 1594 pages, 66 € . Ecrivain(s): George Orwell Edition: La Pléiade Gallimard

 

« Il ne demande pas aux textes canoniques de livrer des secrets de fabrication, mais de lui parler aujourd’hui, d’aujourd’hui, de nourrir le débat d’idées qu’il mène en permanence en lui-même avec le monde et contre le monde » (Philippe Jaworski, Préface).

« Je l’écris parce que je veux dénoncer un mensonge, attirer l’attention sur un fait et mon souci premier est de me faire entendre. Mais je ne pourrais pas accomplir la tâche d’écrire un livre, ni même un article de revue substantiel s’il ne s’agissait pas aussi d’une expérience esthétique » (George Orwell, Pourquoi j’écris, trad. Marc Chénetier, Patrice Repusseau).

« Orwell n’est pas vraiment romancier, c’est un essayiste imaginatif » (Simon Leys répondant à Sébastien Lapaque, Le Figaro, 2 novembre 2006).

Fils d’homme, Augusto Roa Bastos (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mercredi, 09 Décembre 2020. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Amérique Latine, Points

Fils d’homme, Augusto Roa Bastos (1982), trad. espagnol (Paraguay) François Maspéro, 416 pages, 10,30 € Edition: Points

 

Ecrasés par des destins terribles, deux villages perdus dans le Chaco entre Paraguay et Argentine, Itapè et Sapukai – harcelés par l’Enfer de l’Histoire du Paraguay et ses guerres infernales – vont rester, malgré les charniers et les souffrances, des Fils d’Homme, debout avec leurs christs rebelles et leur misère profonde. Quand la folie des hommes déchire les êtres et se dépose sur les âmes – c’est ce que raconte ce roman, avec un acharnement digne de l’Enfer.

Les personnages et les lieux reviennent en tourbillon, comme la scansion d’un chant funèbre. Roa Bastos tresse sa narration d’époques diverses mais proches. On croise ainsi les pères et les fils, les morts et leurs descendants, les fondateurs de légendes et ceux qui les perpétuent, sur un siècle sanglant. C’est ainsi, pas à pas, que se construit l’âme collective d’une population martyrisée, harcelée par le démon des guerres, affligée par le destin. Le chant de Roa Bastos, c’est celui des humiliés et des morts, mais aussi celui des combattants.

Entre fauves, Colin Niel (par Marc Ossorguine)

Ecrit par Marc Ossorguine , le Mercredi, 09 Décembre 2020. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Le Rouergue

Entre fauves, septembre 2020, 352 pages, 21 € . Ecrivain(s): Colin Niel Edition: Le Rouergue


Après la Guyane où il nous a emmené plusieurs fois, c’est en Afrique du Sud, plus précisément en Namibie, que Colin Niel nous transporte, avec un ancrage du côté des Pyrénées, au cœur du Parc National et de la Vallée d’Aspe. Au départ une photo qui circule sur les réseaux sociaux, celle d’une jeune chasseresse au regard dur, voire cruel, avec son arc à la main et derrière elle le cadavre de sa victime : un lion parmi les plus rares et les plus protégés. A la brutalité de cette image qui exhibe la mort et la fierté ou le plaisir d’avoir tué, répond une autre violence qui veut pourrir la vie de cette chasseresse au travers des réseaux internet, la livrer à son tour en pâture à un autre type de chasseurs. Mais personne ne sait qui elle est. Personne ne parvient à l’identifier. Mais c’est sans compter sur Martin, le garde expérimenté du Parc National qui va lui aussi se mettre en chasse…

Tous nos hiers, Natalia Ginzburg (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Vendredi, 04 Décembre 2020. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Italie, Editions Liana Levi

Tous nos hiers, Natalia Ginzburg, trad. italien, Nathalie Bauer, 344 pages, 12 € Edition: Editions Liana Levi

 

Publié initialement en 1952, ce roman d’essence néo-réaliste trace le parcours de deux familles proches – elles habitent l’une en face de l’autre – dans les années mussoliniennes d’avant-guerre et de guerre. Anna, Giustino, Concettina et Ippolito, depuis la mort de leur mère, sont sous la garde de Madame Maria, tandis que le père, réticent au régime, tient un journal de résistance, demandant à son fils Ippolito de le dactylographier. Le père fantasque, vrai antifasciste finit par décéder.

L’autre famille, plus riche, passe parfois son temps dans une résidence secondaire aux Griottes ; Giuma, Emmanuele, Maman chérie, Amalia, occupent une villa dans le nord de l’Italie. Le fascisme fait rage. Anna, enceinte de Giuma, décide de suivre son époux, plus vieux qu’elle, ami de famille, Cenzo Rena, dans son village méridional de San Costanzo. Le début de la guerre voit s’effriter le groupe familial. Certains partent au combat.