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Polars

Marseille Noir, nouvelles noires présentées par Cédric Fabre

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 07 Juin 2014. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Nouvelles, Asphalte éditions

Marseille Noir, anthologie de nouvelles noires inédites présentée par Cédric Fabre, mai 2014, 256 p., 21 € Edition: Asphalte éditions

 

 

Tout écrivain est un jour ou l’autre géographe de son propre corps – s’il a lu Montaigne – mais aussi de sa ville, qu’elle soit réelle ou imaginaire. Les écrivains de romans noirs, qui ont le réel chevillé à la plume, ont depuis toujours attaché grande attention aux rues et aux places qu’ils parcourent chaque jour. Qui peut oublier le Paris de Léo Malet et de son détective Nestor Burma, qui arpente les arrondissements de la capitale, du Soleil naît derrière le Louvre, en passant par Micmac moche au Boul’ Mich’, ou encore Brouillard au pont de Tolbiac et Corrida aux Champs-Elysées pour sa série des Nouveaux Mystères de Paris. La ville ne dort jamais sous la plume de l’écrivain, et si elle s’assoupit, on a toutes les chances de penser que de bien vilaines choses s’y trament.

La Maison des chagrins, Victor del Árbol

Ecrit par Marc Ossorguine , le Mardi, 13 Mai 2014. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Espagne, Actes Noirs (Actes Sud)

La Maison des chagrins (Respirar por la herida) traduit de l’espagnol par Claude Bleton, septembre 2013, 480 pages, 23,50 € . Ecrivain(s): Victor del Arbol Edition: Actes Noirs (Actes Sud)

 

« Evoquer le passé et le rattacher au présent pouvait être aussi épuisant qu’explorer un labyrinthe dont on ne connaîtrait qu’une partie ».

Pour parler de la Maison des chagrins, c’est d’abord un propos de Goethe qui nous revient. Un propos où il s’étonne et se félicite – à propos de Jacques le fataliste de Diderot – d’être capable d’engloutir une telle portion d’un seul coup. C’est bien ce que l’on peut ressentir après avoir dévoré ces presque 500 pages en quelques heures. C’est qu’il ne sont pas si fréquents les récits et les livres qui vous attrapent et ne vous laissent plus de répit avant la dernière page, voire au-delà. Ce fut le cas pour nous avec La tristesse du Samouraï, cela a de nouveau été le cas avec cette Maison des chagrins.

Il y a quelque chose de désespérant et de vertigineux dans les récits multiples qui se croisent et se lient inextricablement au fil des chapitres. Le titre original insiste sur la blessure que chacun porte et avec laquelle il vit. Blessure par laquelle chacun vit, continue de vivre ou de survivre. Des blessures morales qui sont aussi des blessures physiques qui ont marqué profondément les corps : genou et main mutilés, visage défiguré par une cicatrice, stérilité...

Trois heures avant l’aube, Gilles Vincent

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mercredi, 30 Avril 2014. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Jigal

Trois heures avant l’aube, février 2014, 224 pages, 18,50 € . Ecrivain(s): Gilles Vincent Edition: Jigal

 

Trouver un sens à sa vie, c’est ce que croit Kamel, jeune français, en partant au Pakistan suivre l’entraînement au combat des djihadistes, puis en faisant la guerre sainte une fois revenu à Marseille, ce dont rêve Sabrina, dans sa cité du nord de la France, obsédée par les meurtriers pédophiles qui peuvent bénéficier d’une remise de peine et sortir de prison, ce qu’espère Grégor, ouvrier modèle et pourtant licencié, décidé à ne pas assister à la fermeture de son usine bretonne, sans tenter un coup d’éclat. Trois êtres aux destinées tragiques, qui vont développer, chacun à sa manière, une stratégie pour faire justice ou du moins ce qu’ils pensent s’en approcher le plus. D’où des attentats, des meurtres et un enlèvement. Trois enquêtes qui vont lancer à leur poursuite des flics de Marseille à Valenciennes en passant par le Morbihan. Des trajectoires différentes, a priori sans aucun rapport entre elles, mais qui inexorablement se croiseront au point équidistant du triangle de leurs dérives respectives, comme une fatalité morbide.

Tendre comme les pierres, Philippe Georget

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mardi, 01 Avril 2014. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Jigal

Tendre comme les pierres, février 2014, 344 pages, 19 € . Ecrivain(s): Philippe Georget Edition: Jigal

 

 

La Jordanie, Pétra, le Wadi Rum, les Bédouins, la silhouette de Lawrence d’Arabie en arrière-plan…

Philippe Georget a choisi ces lieux et ces personnages avec soin et amour pour situer l’intrigue de son dernier roman Tendre comme les pierres.

Lionel Terras, ancien grand reporter de guerre, travaille désormais, la cinquantaine bien sonnée, pour une société de production audiovisuelle spécialisée dans le documentaire d’entreprise, ZêtaComTV. Un reportage est prévu sur un chantier de fouilles à Pétra, dirigé par un vieil archéologue français de 82 ans, le professeur Rodolphe Moreau. Un job alimentaire pour un Terras aux fins de mois difficiles, un travail sans surprises, qui ne devrait pas poser de problème particulier. Mais, lorsqu’il cherche à contacter l’archéologue, il découvre que celui-ci vient d’être jeté en prison, accusé de pédophilie.

Tuez qui vous voulez, Olivier Barde-Cabuçon

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Lundi, 17 Février 2014. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Actes Noirs (Actes Sud)

Tuez qui vous voulez, une enquête du commissaire aux morts étranges, février 2014, 384 p. 22,90 euros . Ecrivain(s): Olivier Barde-Cabuçon Edition: Actes Noirs (Actes Sud)

 

Troisième volet des enquêtes de Volnay, le commissaire aux morts étranges, Tuez qui vous voulez plonge le lecteur à la veille de Noël 1759 dans un Paris trouble, partagé entre l’excitation des fêtes données par Louis XV, les remous subversifs politico-religieux des convulsionnaires, héritiers des jansénistes, les intrigues, les luttes intestines entre les services de police, les Affaires étrangères et le Secret du Roi, avec d’un côté Sartine, le duc de Choiseul, et de l’autre le Chevalier d’Éon et la tentative de résurrection par un inconnu d’une fête moyenâgeuse transgressive : la fête des fous.

Autant d’ingrédients sulfureux, propres à brouiller les pistes pour brosser le portrait d’une capitale à deux doigts de l’implosion.

«La semaine dernière reprit Sartine d’une voix sourde, nous avons connu une émeute. Un laquais avait dit des sottises à ses maîtres. Pour le punir, on le condamna à être exposé en public au carcan avant d’être conduit en prison au Châtelet. On n’eut pas le temps de planter le poteau du carcan que la populace s’en émut, balaya les rangs des archers du guet et brisa le poteau. Les archers durent tirer, faisant plusieurs morts. Le quartier est resté en ébullition jusqu’à la nuit malgré les renforts envoyés sur place. »