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Poésie

Life in suspension/La vie suspendue, Hélène Cardona

, le Lundi, 06 Juin 2016. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Life in suspension/La vie suspendue. Salmon Poetry. Recueil bilingue, 108 p. juin 2016. 12 € . Ecrivain(s): Hélène Cardona

 

 

La vie suspendue aux lèvres de l’invisible

 

Sarasvatī, la déesse  de la connaissance, des arts et de la parole, semble avoir doté Hélène Cardona de bien des grâces : actrice, elle a notamment joué dans des films de Lasse Hallström ou Lawrence Kasdan et, dernièrement, dans "Haunting Charles Manson" de Mick Davis ;    pianiste, elle a obtenu un prix du Conservatoire de Musique de Genève ; danseuse de haut niveau, elle a longtemps pratiqué l’art classique du ballet ; scénariste et traductrice notamment de Rimbaud, Baudelaire,  Walt Whitman, René Depestre et de son père José Manuel Cardona ; diplômée de l’Académie des Arts dramatiques de New-York, auteure d’une thèse sur Henry James, elle est aussi et peut-être avant tout  poète.

Entre les lignes, Michel Baglin

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Samedi, 04 Juin 2016. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Voyages, Rhubarbe

Entre les lignes, rééd. Le bruit des autres, 2015 Préface de Didier Pobel, 114 pages, 10 € . Ecrivain(s): Michel Baglin Edition: Rhubarbe

 

Publié pour la première fois par les éditions de La Table Ronde en 2002, réédité par Le bruit des autres (avec la complicité de SNCF Limousin) au printemps 2015, Entre les lignes défile un « Pays des trains », dont la réception fut pour le moins honorée de commentaires élogieux : Patrick Besson dans Le Figaro, Jérôme Garcin dans Le Nouvel Observateur, Olivier Barrot pour Télé 7 jours, Christian Laborde pour Le Figaro Magazine, Christophe Henning dans La Voix du Nord, Pierre Perrin pour L’Autre Sud.

Nous avons choisi de nous appuyer sur ces différents commentaires, complémentaires, pour alimenter et illustrer cette Note de lecture.

« Entre les lignes procure ce petit enchantement printanier qui consiste à découvrir encore, après trente-cinq ans de lectures, un écrivain qu’on ne connaissait pas et qu’on aimera toute la vie », écrivait le romancier Patrick Besson dans Le Figaro.

« (…) découvrir encore, après trente-cinq ans de lectures, un écrivain qu’on ne connaissait pas (…) »

L'air de rin, Bruno Fern

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 03 Juin 2016. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Editions Louise Bottu

L’Air de rin, février 2015, préface de Jean-Pierre Verheggen, 58 pages, 7 € . Ecrivain(s): Bruno Fern Edition: Editions Louise Bottu

 

« Aboli bibelot d’inanité sonore », Mallarmé

« Ferai un vers de pur néant », Guillaume d’Aquitaine

L’air de rin est né de deux vers, l’un pour 132 variations et l’autre en offrant 66, pour de courts aphorismes, des vers chantants, surprenants et plaisants, des vers inspirés, des variations chaotiques et réjouissantes, et le tout en musique, les deux vers n’en manquent pas, et Bruno Fern se les approprie pour les faire chanter à son tour.

« Le temps – Aplanit les lolos, racornit les pectors ».

« Pragmatique – A poli son topo, formaté tout confort ».

« Angélique – Fouirai l’éther en voletant ».

« Comédien – Feindrai de faire tout en faisant ».

Le tour du monde en poésie (Anthologie), Marianne et Stéphane Chomienne

Ecrit par Didier Smal , le Vendredi, 27 Mai 2016. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Folio (Gallimard)

Le tour du monde en poésie (Anthologie), Marianne et Stéphane Chomienne, novembre 2015, 192 pages, 4,60 € Edition: Folio (Gallimard)

 

Alléché par le titre de cette petite anthologie, on l’ouvre en s’attendant à voyager à dos de vers multiformes en provenance de pays plus ou moins lointains et ainsi connaître l’ultime dépaysement littéraire. Las ! Que ce titre est trompeur : en fait de Tour du monde en poésie, on a affaire à une anthologie de poèmes francophones (la petite poignée de poèmes provenant d’Extrême-Orient ou d’ailleurs ne compte pas, ou si peu) qui évoquent le voyage ou des lieux divers, fantasmés ou non.

Du coup, on se dit que cette anthologie aurait pu aussi bien s’intituler Voyage en Poésie ou Poésie des lieux, ç’aurait été moins trompeur. Mais bon, puisqu’elle s’intitule Le tour du monde en poésie, prenons-la pour ce qu’elle est, avec son contenu. A ceci que, re-las ! le contenu est un grand fourre-tout dont aucune cohérence ne ressort. Ainsi, la première partie, intitulée Départs, s’ouvre sur L’Invitation au Voyage de Baudelaire, puis on passe à la Ballade de Claudel, puis deux haïkai, puis Les Conquérants de José Maria de Heredia, puis… La Tortue et les Deux Canards de Jean de la Fontaine ;

Ode au recommencement, Jacques Ancet

Ecrit par France Burghelle Rey , le Mercredi, 25 Mai 2016. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Ode au recommencement, Lettres Vives, 2013, 96 pages . Ecrivain(s): Jacques Ancet

 

Après Les Travaux de l’infime, et Comme si de rien, Jacques Ancet poursuit sa quête au milieu de la nuit des interrogations. Le titre même du recueil annonce une profession de foi, celle d’un homme qui fait de la musique et des mots la définition de sa vie. Dès les premières lignes du recueil, le narrateur intègre l’aventure de son incessant retour dans un discours poétique où signifiants et signifiés sont exprimés dans la simplicité des mots les plus justes. Celle-ci est alliée à la beauté quand il suffit de lire au cœur du recueil : « je ne voyais… rien d’autre que le soir qui tombait sur les grands platanes couverts de cris et d’oiseaux noirs » (p.46).

Sa présence au monde permet au poète de surmonter la conscience angoissante du « cercle sans fin » et du « présent perpétuel » même si, d’emblée, c’est une réalité sordide dont il lui faut parler, une réalité d’« os », d’« excréments » et d’« ordures » à laquelle va s’ajouter tout un non-dit, « tout ce que je ne dirai pas et qui m’accable » (p.11). Il ne s’agit pas seulement de ruminations anxieuses et de variations inquiétantes sur les thèmes du recommencement et de la ressemblance, mais d’une profonde empathie avec l’Histoire humaine qui lui fait évoquer l’effondrement des bourses ou la torture ainsi que le destin de chacun comme celui du vieil homme qui se suicide en pressant la gâchette.