Souffle
Quand je dis souffle dans mon titre, il faut prendre ce mot à la lettre : la respiration humaine. De plus, le souffle de l’inspiration artistique est le souffle du poème, monde symbolique de la création. Donc expiration/inspiration dans la densité d’une écriture simple, presque naïve mais pleine de vitalité. Et si je peux filer la métaphore, je dirais souffle qui nécessite une excavation, là où l’inspiration fait poche. En fait, c’est comme aspirer et exhaler pour aller avec sagesse vers la mort, le dernier seuil. Un mouvement. Le besoin élémentaire de la vie, sans que l’on connaisse le travail de la respiration, qui, comme le cœur, est inconscient, non ressenti.
Je crois que le travail poétique revient à chercher dans le gouffre (l’inconscient du texte). Écrire de la poésie, c’est voir dans le gouffre, chercher dans le gouffre, aller vers le gouffre. Quoi de plus naturel dès lors que ce besoin de respirer, cette recherche pouvant se faire en apnée. Il suffit pour cela de se conformer au mouvement du souffle, à sa mécanique ondulatoire. Ici, au sein d’une écriture serrée, légèrement cursive, mais cultivée avec entrain, lucidité. Celle concernant la mort, essentiellement.