Du tremblement (de la langue, du cœur) naît la poésie, et chez Noullez, elle prend la forme nécessaire de petits conditionnements : blocs et gouttes de sens, manières de fables parfois cocasses, souvent graves, toujours légères, puisque la primauté, donnée aux images et aux étranges rapprochements, sans omettre la musique qui fournit à son auteur des « tremblettes ».
Les thèmes, et Dieu n’est jamais loin : Dieu au « confessionnal » qui tance doucement l’audacieux Lucien ; Dieu qui « est passé dans (son) sommeil », et même le « Dieu » « qui a commencé le monde » : manière d’apologue, puisqu’il faut « commencer à trembler » ou « à écrire » : ce qui relève du même.
Rien n’est donné, rien n’est stable, rien n’est définitif, et cependant, la langue s’invente « beaucoup de chemises dans le ciel », se « donne le temps de comprendre », et parfois elle croise le filial et le poétique :