Tu m’avais dit Ouessant est le journal d’une résidence d’écriture de trois mois dans le sémaphore du Créac’h, sur l’île d’Ouessant.
Gwenaëlle Abolivier y raconte un « voyage immobile », « pour se cacher […] et renaître dans le passage et l’exil que suppose l’écriture ». Il est question, dans ce récit fragmentaire, de ses états d’âme et des mouvements de son cœur, de ses impressions et réflexions, des menus faits et gestes de sa vie quotidienne – jusqu’aux plus insignifiants : on saura même que, tel matin, elle a posté une lettre et acheté du pain, et que le soir, elle relate sa journée… –, des habitants qu’elle rencontre mais aussi de l’île.
C’est d’ailleurs là que réside selon nous l’intérêt de son livre : dans son aspect pour ainsi dire documentaire. On y apprend l’histoire d’Ouessant et les us et coutumes des Ouessantins. L’auteure y brosse quelques portraits, qui témoignent des mœurs et du caractère de ces îliens aux existences âpres et mouvementées, et ébauche une psychologie des gardiens de phare, qui la fascinent. Elle offre ainsi, au lecteur qui ne la connaît pas, un beau tableau d’Ouessant, une physionomie et presqu’une physiologie de l’île, mêlées d’anecdotes et riches en détails. Il y a là de quoi s’enthousiasmer et se passionner.