je pénètre les trous noirs de ma chair, suis l’ange des temps
nouveaux, prêtresse des plans astraux, bouton d’arrêt,
simulation off, moi, toute-puissante, démembrée dans l’éther
Ganaha, de Florent Toniello, ouvre la nouvelle collection d’anticipation aux éditions Jacques Flament, dont il va s’occuper. Ganaha, étonnant roman d’anticipation, quantique, placé sous le signe du ruban de Möbius, écologique : il y est question d’intelligence artificielle d’une part poussée au summum de sa logique dans un futur lointain et qui n’a plus vraiment l’utilité des êtres humains, ses créateurs, et d’une société post-atomique qui elle semble aux antipodes : celle des « êtres vertes », très écologique, dépouillée de toute technologie non artisanale et très axée sur les valeurs féminines d’autre part et dans laquelle la poésie tient une grande place. Une société toute organisée autour de la culture et la consommation d’une plante vertueuse, la karé, qui évoque un peu le soma de l’Inde ancienne et qu’Huxley entre autres avait repris de façon plus négative dans Le Meilleur des mondes.