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Les Livres

Grand-Chien, Mickaël El Fathi (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Jeudi, 02 Juin 2022. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Jeunesse

Grand-Chien, Mickaël El Fathi, éditions Cipango, octobre 2021, 40 pages, 16 €

 

Nous ne voulons pas d’hommes blancs ici. Les Black Hills nous appartiennent. Si l’homme blanc veut les prendre, je me battrai.

Sitting Bull

Consécration du cheval en terre indienne

Mickaël El Fathi, après avoir beaucoup voyagé et exercé divers métiers, illustre et écrit pour la jeunesse. Il est ainsi l’auteur de plus d’une dizaine de livres. Et c’est sous les auspices de la nation première amérindienne de l’ethnie Lakota, longtemps appelée Sioux, que l’auteur jeunesse nous conte le destin de Grand-Chien. Grand-Chien est la qualification du cheval, « Tashunka, ou Shunka Wakan, le Chien Sacré », comme nous l’indique Maurice Rebeix, dans sa postface. La théogonie animiste stipule que l’ensemble des espèces vivantes et la nature sont profondément reliés, et ce, depuis l’aube des temps. L’acception de ne figurer qu’en relation et contiguïté dans l’univers est la loi adoptée par les tribus des Indiens des Plaines d’Amérique.

Deux recueils de Marcel Peltier aux éditions du Cygne (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 02 Juin 2022. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Editions du Cygne

. Ecrivain(s): Marcel Peltier Edition: Editions du Cygne

 

Murmures, Ed. du Cygne, janvier 2021, 10 €

Patience, le sistre !, Ed. du Cygne, Coll. Poésie francophone, janvier 2022, 10 €

 

Suite à la recension récente, dans le magazine de La Cause Littéraire, d’un recueil de poésie de Marcel Peltier intitulé Fulgurances, il nous est venu l’envie d’en connaître davantage de l’œuvre de ce poète « wallon-picard » à l’écriture à la fois expérimentale et prolifique. C’est sur deux recueils, publiés aux Editions du Cygne, qu’a porté la présente exploration :

Murmures est sorti en 2021 (1)

Patience, le sistre ! est tout récent (2)

Dans sa préface à Murmures, Olivier Salon, membre de l’Oulipo, écrit :

Mouvances de plumes, Martine Rouhart, Patrick Devaux (par Parme Ceriset)

Ecrit par Parme Ceriset , le Jeudi, 02 Juin 2022. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Le Coudrier

Mouvances de plumes, Martine Rouhart, Patrick Devaux, mars 2022, 65 pages, 16 € . Ecrivain(s): Martine Rouhart Edition: Le Coudrier

 

Ce recueil, préfacé par Anne-Marielle Wilwerth, fruit d’une amitié entre poètes et joliment illustré par Catherine Berael, est un écrin destiné à immortaliser les mots écrits en écho par deux plumes complices, afin que, « confiés au vent », « tous les papiers aux regards d’encre » ne soient « pas perdus pour autant ». Entre les lignes, on perçoit une fascination pour le lien amical, pour son caractère mystérieux, imprévisible et indéfinissable : « des amis /se regardent /complices / sans savoir de quoi /au comble de la joie /chantée par l’oiseau /dans le vent ».

Il y a un questionnement très intéressant sur « ce qui crée la connivence entre les êtres » : « une vibration / un petit chant / venu de loin / quelque chose / qui commence d’arriver ».

Il s’agit peut-être d’une sensibilité commune qui permet à chacun, de manière innée, de lire en l’autre, dans la profondeur de son être : « On porte en soi (…) beaucoup de vie profonde / indéchiffrée /à partager » (…). « Les mots sont là appuyés sur le cœur / au bord du secret /à la limite du vertige… ».

Sur Rimbaud à New York de David Wojnarowicz (par Patrick Abraham)

Ecrit par Patrick Abraham , le Jeudi, 02 Juin 2022. , dans Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, Arts

 

Considérez ceci comme dit par un personnage de roman :

Pourquoi l’œuvre de David Wojnarowicz me touche-t-elle tant ? Pourquoi, depuis sa découverte vers ma vingtième année grâce à un texte de Félix Guattari, a-t-elle tellement compté pour moi ? Pour être sincère, cette œuvre ne me touche que par la bande, non par son ensemble. Ou l’ensemble (ce qui me touche le moins, ce qui me reste plus lointain et dont je ne parlerai pas ici) reçoit sa lumière de la partie qui m’émeut.

La série photographique en noir et blanc Rimbaud à New York a été conçue et réalisée à la fin des années 70. Wojnarowicz avait vingt-quatre ans. La relation de Wojnarowicz à Rimbaud est forte, évidente pour moi, sans doute ancienne. Elle renvoie à un rapport particulier à l’art, à la littérature – à une marginalité essentielle. Un siècle et un océan les séparent. Sans doute, la marginalité de Rimbaud et celle de Wojnarowicz ne se recoupent pas.

Le testament breton, Philippe Le Guillou (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 01 Juin 2022. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits, Gallimard

Le testament breton, Philippe Le Guillou, avril 2022, 160 pages, 16 € Edition: Gallimard

 

« Aux racines, restrictives, je préfère les linéaments schisteux, les lignes de crête, l’entaille des rivières, les vallées boisées ouvertes au vent : elles sont en résonnance naturelle avec le large et l’infini ».

Voilà en une phrase, non pas le résumé de ce livre d’exception, mais les fondements qui le soutiennent, les piliers de granit de ce récit profondément romanesque. Le testament breton est un beau et grand livre car il se glisse dans les bois et les vallées bretonnes, entre les pierres, dans les maisons et les églises, il épouse du regard les lignes de crêtes, les signes des vents et du temps, dans une langue sculptée, ouvragée, forte d’une richesse léguée par les auteurs d’un temps qui pourrait paraître révolu, une langue où chaque mot est pesé à la manière d’un artisan joaillier, où chaque phrase est dessinée avec toute la finesse d’un cartographe. Difficile de bien aimer une terre et ceux qui y ont inscrit leurs noms et leurs légendes, sans qu’ils ne soient honorés à leur hauteur, sans que l’écriture ne s’élève elle aussi, qu’elle ne s’élève à la hauteur de cet imaginaire, de ce songe.