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La Une CED

Un journal ? (Lecture de Don Quichotte de Cervantès en La Pléiade - 1)

Ecrit par Marc Ossorguine , le Vendredi, 15 Janvier 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Ecrits suivis

 

Un journal de lecteur, ou plutôt de lecture ! Qu’est-ce donc que cela ? Un journal où un lecteur parle de lectures. Ou de la lecture en général. Une chronique au jour le jour, au fils de lectures… Sans chercher à jouer le critique littéraire mais plutôt en interrogeant son propre rapport aux mots et histoires lus, aux livres, aux auteurs.Quel intérêt pour ceux qui d’aventure liraient ce « journal de lecture » ? Ça, je ne sais pas vraiment. Ou plutôt : je ne sais vraiment pas. Par contre je pense que poser la question en terme d’intérêt, presque au sens financier du terme, cela n’a pas beaucoup de sens. Ou alors cela en a, mais a contrario. Car c’est bien la dernière motivation qui pousse le blogueur-lecteur à se livrer à cet exercice.

L’idée m’en est venue à partir d’un projet de lecture qui m’attend, parmi d’autres. Un projet de lecture qui va prochainement m’amener à découvrir le Don Quichotte de Cervantès qui vient d’être édité dans une nouvelle traduction par La Pléiade, quadri-centenaire oblige. Je dis bien « découvrir » car je ne l’ai jamais lu. Pas même un extrait. Bien sûr, comme beaucoup, j’ai entendu parler du chevalier à la pâle ou triste figure et de son compagnon, de sa jument efflanquée, de ses moulins à vents, autant que de la Madeleine de Proust (un autre monument littéraire sur les chemins duquel je me suis perdu sans jamais en venir à bout).

Entretien avec Bernard Pignero

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Jeudi, 14 Janvier 2016. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

 

Embruns paraît aujourd’hui aux éditions Encretoile. Quelle a été la genèse de ce roman ?

 

Quand une nouvelle ne fonctionne pas bien, quand, en particulier, elle appelle plus de développements, je l’utilise pour essayer d’en faire un roman. C’était déjà le cas pour Les mêmes étoiles, c’est à nouveau ce qui constitue la genèse d’Embruns. Quant à savoir ce qui était à l’origine de cette nouvelle dont je n’étais pas satisfait, il m’est impossible de le dire. Une nouvelle peut naître d’un mot, d’une réminiscence, d’un rêve… D’une manière générale, je ne pars pas d’un sujet précis, encore moins d’un plan. Ecrire, pour moi, c’est découvrir ce que je pense, ou plutôt ce qui n’est pas encore pensé et demande à l’être. Il m’est arrivé plusieurs fois de supprimer un premier chapitre qui n’avait plus sa place dans le roman qui était en train de s’écrire. Il m’avait pourtant servi de tremplin pour me lancer. Pour Embruns, les premières pages ont déterminé la suite. Elles étaient assez solidement ancrées dans une nécessité intérieure pour que tout le récit puisse s’y accrocher et se dévider naturellement.

Calendriers : Quel temps fait-il dans la tête ?, par Kamel Daoud

Ecrit par Kamel Daoud , le Mercredi, 13 Janvier 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Un étrange débat algérien depuis les années 90 : faut-il ou pas fêter le Nouvel an ? Les détracteurs disent non : le Nouvel an est occidental, chrétien, impie, colonisateur, étranger. Et nous sommes arabes, musulmans et Algériens. Ce qui est faux : le Nouvel an est romain, pas français. Il est païen pas chrétien. Tout autant que le calendrier de l’hégire qui remonte à Haggar la seconde femme d’Ibrahim et pas à la fameuse hijra, fuite d’un prophète et de son compagnon. Les mouhajirounes qui se présentent comme les exilés, sont en fait les arrière-petits enfants de Haggar (ô troublantes parentés et mystérieux cousinage) et pas les pères du calendrier arabe. Le lien avec l’Algérie ? La colonisation (réussie) des Arabes. Depuis, le pays fête ce qu’il ne récolte pas, mais fête ceux qui sont venus prendre des récoltes chez lui. Du coup, une possibilité de résistance aux temps des autres : je ne fête ni le calendrier de l’hégire, ni celui de Rome. Le temps « arabe » commence par une fuite en avant et continue sur une fuite en arrière. Le temps de Rome commence par une invasion et n’a pas fini avec la décolonisation. Le calendrier de l’hégire a provoqué même des maladies chez nous : on est officiellement né dans un endroit où nous n’avons jamais mis le pied : le Hedjaz.

Le Bulletin Critique du Livre Français passe le relais à la Cause Littéraire, par Jean Durry

Ecrit par Jean Durry , le Mardi, 12 Janvier 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

A la Libération, Marie-Jeanne DURRY, écrivain et poète qui sera en 1947 la première femme élue professeur de littérature à la Sorbonne, est au côté d’Henri LAUGIER, directeur des Affaires Culturelles au Ministère des Affaires Étrangères. Elle va notamment marquer son passage à la tête du service du livre en créant deux parutions périodiques destinées à témoigner de la vitalité de la pensée et de l’édition françaises. Ce seront « Pages Françaises », une sélection dans l’esprit du « Reader ‘s Digest » qui fait alors florès, et « le Bulletin Critique du Livre Français ».

S‘affirmant d’emblée généraliste, le BCLF, revue d’information bibliographique et critique, va présenter chaque mois, sous forme de comptes rendus, le meilleur de l’actualité éditoriale dans les différents domaines de la connaissance et de la création. Par la qualité et l’objectivité des recenseurs, spécialistes reconnus de chacun des domaines traités, et l’adjonction des indispensables tables mensuelles et annuelles – auteurs, titres, éditeurs, revues -, il s’avèrera un instrument vivant de connaissance. Des indicateurs simples situent la qualité de l’ouvrage – excellent, bon, moyen – et sa complexité de lecture – aisée, vulgarisation d’excellent niveau, difficile.

Religion ou culture dans un bidonville algérien, par Amin Zaoui

Ecrit par Amin Zaoui , le Lundi, 11 Janvier 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Souffles

 

Pourquoi est-ce que les Algériens habitent ensemble mais ne vivent jamais ensemble ? Pourquoi est-ce que l’Algérien refuse l’idée, plutôt la philosophie du « vivre-ensemble » mais adore surveiller les autres ? Cultive la culture de la surveillance ? L’œil algérien ne dort jamais. De même l’oreille ! L’œil est en permanence sur la femme, détaillant la voisine, décortiquant la mère, observant la passante, dénudant la jeune fille ! L’oreille récolte les infos. Distribue les rumeurs. Fête les fumisteries.

Tout ce qui a été construit en matière de logements sociaux dans cette dernière décennie est positif. Voire éblouissant. Une capitale sans bidonville est un rêve édénique ! Moi aussi, en simple citoyen, je rêve de me réveiller par un matin et ne rien trouver de bidonvilles autour de la capitale. Alger la blanche !