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La Une CED

Voyager dans Gary (2), plaidoyer pour la fiction (par Laurent LD Bonnet)

Ecrit par Laurent LD Bonnet , le Jeudi, 24 Janvier 2019. , dans La Une CED, Les Chroniques

Mon propos, à travers cette série de trois articles, consiste à interroger le sens de l’œuvre de Romain Gary, essentiellement Gary, à travers trois romans. Un point de vue forcément orienté. Un choix. Pour comprendre qu’un chemin d’auteur se construit au fil des ans. L’appréhender c’est l’illustrer. Voici celui de « mon » Gary.

Les Racines du ciel (Goncourt 1956), fondateur, politique et visionnaire. Les Enchanteurs (1973), l’art l’imaginaire et l’amour salvateurs. Les Cerfs-volants (1980),testamentaire, espérant et humaniste.

 

Les Racines du ciel – 1956 – Gallimard Folio – Préface de 1980.

2018 : Les Racines du ciel, ou la vacance de Monsieur Hulot.

« L’humilité n’est pas la vertu dominante des romanciers. Ils ne craignent pas de prétendre au titre de créateur. Des créateurs ! Les émules de Dieu ! À la vérité ils en sont les singes. Les personnages qu’ils inventent ne sont nullement créés, si la création consiste à faire quelque chose de rien. »

Journalisme et Résistance Albert Camus et la tourmente médiatique (par Mustapha Saha)

Ecrit par Mustapha Saha , le Jeudi, 24 Janvier 2019. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Portrait d’Albert Camus par Mustapha Saha

Acrylique sur toile. Dimensions : 100 x 81 cm.

 

Les journalistes libres de la Résistance, souvent des écrivains engagés, détachés des pressions économiques, détrompés des illusions idéologiques, préservés des machinations politiques, s’inscrivent pleinement dans la pensée critique, l’intellection synoptique, l’impertinence analytique. La figure emblématique de cette expérience historique est, sans conteste, Albert Camus, conscience malheureuse des deux rives, en permanence écartelé entre des exigences éthiques contraires, déboussolé par l’aberrance ontologique, taraudé par l’absurde dialectique de la condition humaine.

Journal 1954, Léopold Tyrmand (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Mercredi, 23 Janvier 2019. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Editions Noir sur Blanc

 

Journal-refuge,Varsovie 54

Léopold Tyrmand, né en 1920, avait trente ans lors de la rédaction de ce Journal 54. Après un parcours très difficile et héroïque, rescapé d’un camp d’extermination nazi (dont sa mère sera la seule survivante de sa famille), appartenant à une famille juive « assimilée » (l’adjectif est celui du communiqué de presse), des geôles du NKVD et du travail forcé en Allemagne (STO), il collabora à plusieurs revues et quotidiens, sans hésiter à écrire des articles personnels, ce qui lui valut une grave mise à l’écart, une interdiction de publier et une expulsion de son logement en 1946. Léopold Tyrmand, dans ce journal, consigne de nombreux événements, cite les personnalités en vogue tout en pointant les dérives et les manipulations d’un parti unique, coupable, selon lui, « d’un sabotage de la pensée ». Ce journal est un partage émouvant avec ce qui a été et n’est plus – une œuvre posthume –, un récit édifiant en bien des points car il nous apprend les finesses et les douleurs d’une existence bohème, nous permet la découverte d’un pays, de sa mentalité et de ses préoccupations. Nous cheminons à rebours, main dans la main, avec l’auteur dans sa pleine jeunesse, nous nous sentons familiers de ses confidences, et même si nous ne connaissons pas Varsovie, la force de son écriture nous campe cette capitale et ses alentours avec une vérité quasi photographique, entre, ce que nous assure Tyrmand, « clairvoyance et expérience ».

Variation sur Les femmes qui rient, Mylène Besson (par Jean-Paul Gavard-Perret)

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Mercredi, 23 Janvier 2019. , dans La Une CED, Ecriture, Nouvelles

Les invitées

L’Obscure boutique des amantes

Prologue

Si l’érotisme dégrade l’être humain il le dégrade moins que le sacré. L’utérus seul est souverain. Il fait de nous le joueur et le joué. L’être n’est donc jamais en dehors de l’érotisme. Souvent néanmoins il y est mal engagé tant il est pris dans ce piège qui dès l’enfance et parfois jusque dans ses derniers âges le fait rougir.

À propos de Rire et gémissement, Tarik Hamdan, et Du bleu autour, Viviane Ciampi, éditions Plaine Page (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 22 Janvier 2019. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

Rire et gémissement, Tarik Hamdan, et Du bleu autour, Viviane Ciampi, éditions Plaine Page, 2018, chacun 10 €

Poésie connexion

Comme il me fallait choisir dans toute la livraison 2018 des éditions Plaine Page, j’ai essayé de joindre deux ouvrages assez différents mais qui illustraient avec pertinence le mot de connexion – qui est le titre de la collection où paraissent ces livres, le premier de Tarik Hamdan, poète palestinien et journaliste, et le second de Viviane Ciampi, poétesse italienne et peintre. En effet, dans les deux cas, il s’agit bel et bien d’une « connexion », l’une au monde et à l’Histoire, et l’autre au monde matériel de l’organicité physiologique de l’être humain. Cependant, je parlerai peut-être davantage de Rire et gémissement, car ce recueil est plus volubile, plus imagé et donne mieux à penser la relation avec le monde qui va, avec l’Histoire, avec le tremblement du monde, cher à Édouard Glissant. Mais je n’oublierai pas de décrire mon sentiment à l’égard du travail de Viviane Ciampi, dont l’ouvrage s’accompagne de ses propres encres, taches fluides et bleutées, un peu maritimes et qui rappellent le test de Rorschach.